"I miss my old man tonite
And I wish he was here with me
....
But no one knew a more charming creature
On this earth than my old man"
Jour particulier que le 11 février. Il nous a quittés, sans bruit, sans déranger personne, à l'image de ce qu'il fut. Il n'était plus qu'ombre de lui-même, son départ nous l'a rendu en pleine lumière. Seuls les bons moments sont restés et il en est tellement qu'il me faudrait des jours pour seulement commencer à les évoquer.
Je voudrais seulement me retourner sur un mois d'août, en 1964, qui restera toujours le meilleur de mes souvenirs de vacances, l'un de mes meilleurs souvenirs d'enfance.
Deux semaines de bonheur et d'aventures dans ce charmant village de la Vallée d'Aspe, au pied du Col du Somport, la découverte du Béarn et des traditions basques.
Et puis deux voyages, aller et retour, pleins de vicissitudes que l'on pourrait résumer sous le titre "Les caprices d'Ariane". Une Ariane 4 verte de chez SIMCA (matricule 282 BL 55) qui, cet été-là, avait la fâcheuse tendance de ne pas redémarrer quand elle s'était arrêtée. Cette anomalie avait jusque là laissés perplexes les garagistes saisis du problème. Et à 6 (4 sur la banquette arrière, de 6 à 17 ans) dans une voiture, pour faire 1000km (même en 2 étapes), il faut bien s'arrêter de temps en temps.
Une première panne en Dordogne à l'aller (la voiture, capricieuse, repartit, avant l'arrivée du dépanneur).
Une deuxiéme panne au retour, dans un champ de maïs près de Pau. Et le dépannage héroïque par une famille dunkerquoise connue pendant le séjour (il devaient être 7 ou 8 dans le break Citroën). La corde arrimant leurs bagages a failli servir (a servi ?) de câble de traction.
Une dernière panne en Dordogne, à Périgueux. Et là, le dépanneur: "Mais, mon brave Monsieur, c'est bien sûr, c'est un problème de charbons d'alternateur. Votre voiture doit se refroidir pour redémarrer!". Je ne sais pas s'il l'a fait, mais ce qui est sûr, c'est mon Père a eu envie d'embrasser ce sympathique - et compétent - artisan. La réparation effectuée, le périple vers l'étape familiale et néanmoins creusoise put se poursuivre sans encombre.
Pour tous ces petits moments sans importance, merci, Papa.
"I miss my old man tonite
And I can almost see his face
....
For the first time since he died
Late last night I cried
I wondered when I was gonna do that
For my old man"
(STEVE GOODMAN)
Commentaires
Merci pour ces beaux souvenirs en ce jour un peu triste. Voilà des mois que j'ai commencé un texte consacré à notre père. Pas moyen de le terminer.
L'absence.
La douleur qui ne s'efface pas.
Mais j'y viendrai.
Effectivement, notre père avait auprès de nous cette présence si particulière, cette façon d'être là sans chercher à s'imposer, une discrètion dont on savait qu'elle cachait peut-être des souffrances remontant à très loin.
Et puis, il était là parmi nous, on le devinait heureux en silence de cette famille qu'il avait réussi à former, il n'en disait rien nénamoins.
Très pudique.
D'une douceur infinie je crois.
Je pense à lui chaque jour et comme toi, j'ai effacé les derniers temps.
Merci.
moi je suis restée assise un moment dans sa chambre, dans le froid, le lendemain matin. J'étais morte et en même temps étonnée : c'était lui et ce n'était plus lui.
Mais depuis il ne m'a pas quitté. Je lui parle en moi. Et c'est très doux.
Je n'ai pas pu effacer les derniers temps et je ne le veux pas. Il avait décidé de mourir et de mourir chez lui avec nous, nous nous relayons, les autres venant de leurs provinces, moi par le RER (je ne peux plus supporter les couloirs de la Défense). Ca a duré plusieurs mois. C'était très tendre, il souriait et disait "je vous aime, c'est long".
Lui , l'effacé, nous a valu les plus belles lettres de tous nos amis et l'église était pleine.
Maman après des années de petites querelles, ne lui a survécu que quelques mois
Je n'ai pu m'empécher de verser quelques larmes en lisant ces notes...Rien d'autre à rajouter si ce n'est une pensée supplémentaire pour mon grand-père...
Il y a une chanson allemande, très connue (et très vieille) :
Oh mein Papa,
Der war ein wundervoller Mann
Oh mein Papa,
Der war ein schöner Mann
Pourquoi ce sont toujours les meilleurs qui partent en premier?
Joli refrain, il ne manque que la mélodie.
Je ne sais pas si les meilleurs partent toujours les premiers mais ce qui est important c'est de leur dire qu'on les aime avant qu'ils ne partent.
Et puis ces remarques me font re-penser au film "Walk the line" (cf. note du même nom).
Relations d'amour-haine entre un fils (Johnny Cash) et son père qui lui a dit, quand son frère est mort dans un horrible accident, que Dieu s'était trompé de fils. Et pourtant, ils ont fini pas se "retrouver" un quart de siècle plus tard.
Relations absentes entre un père volage et en descente pour l'enfer (Johnny Cash) et sa fille (Rosanne Cash, elle-même chanteuse et songwriteuse). Et pourtant (ce n'est pas dans de le film), elle était là pour l'accompagner (comme elle l'était pour sa belle-mère June Carter) dans les dernières années de sa vie.