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la Pomme d'Eve

  • ... et la porte s'est refermée, doucement...

    En ce premier jour de juillet, la chaleur était grande sur Paris. Dans le quartier du Panthéon, heureusement, les vieilles pierres et les rues étroites nous apportaient une fraîcheur, relative, certes, mais bienvenue.

    Quand je suis arrivé rue Laplace, un peu avant 19h00, les sanwiches et la bouteille d'eau à la main, quelques habitués entouraient Hervé, pendant qu'à l'intérieur les musiciens et le metteur en son effectuaient les derniers réglages.

    Difficile d'imaginer que les choses avaient changé, que j'allais assister à mon dernier concert d'Acoustic in Paris, l'avant-dernier de la série puisque, le lendemain, les mêmes invités revenaient pour la séance d'adieu.

    Et quels invités! Deux habitués, et deux excellents souvenirs pour moi (des artistes que j'écoute depuis plus de 35 ans): Eric Andersen et Iain Matthews avec, en prime, l'excellent guitariste et chanteur "Americana" originaire des Pays-Bas, mais avec une partie de sa famille qui est canadienne, Ad Vanderveen.

    Lorsque je suis descendu dans le caveau, la scène était pleine: Eric et Ad étaient là pour le soundcheck en compagnie de 2 charmantes jeunes femmes. Il y avait Ingrid, l'épouse d'Eric Andersen et Kersten de Ligny, choriste d'Ad Vanderveen. Et un piano électrique avait été ajouté au cas où une sardine aurait tenté de se faufiler sur la scène (ce qui, convenons-en, est assez rare sur la Montagne Ste Geneviève mais, à défaut de poisson, il arrive qu'Hervé monte auprès de ses invités...).

    Premier constat: Eric Andersen semblait stressé, de mauvaise humeur et même désagréable avec Patrick, l'homme grâce à qui le son de La Pomme d'Ève a acquis une réputation mondiale. Mais là, les choses étaient plus délicates car on pouvait imaginer qu'à un moment de la soirée cinq personnes vocaliseraient ensemble.

    Les invités se sont ensuite éclipsés pour aller prendre une collation au restaurant d'en face et puis, après un temps un peu long pour ceux qui attendaient, Hervé monta enfin sur scène pour présenter le programme des 2 soirées. Les 2 dernières... Était-il ému? Sans doute, mais il ne le montra pas trop, il avait encore 2 soirées de plaisir (et de tracas, aussi) devant lui.

    Le programme: d'abord Ad Vanderveen et Kersten de Ligny, puis Iain Matthews (avec Ad) et enfin Eric Andersen avec Ingrid... et Ad. Le sympathique guitariste hollandais allait donc être le trait d'union de la soirée.

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    Ad Vanderveen, vous pouvez le découvrir ici . Il a derrière lui une carrière estimable et son principal titre de gloire (pour moi en tout cas) est d'avoir été membre du trio "More Than A Song" en compagnie d'Elliza Gilkyson et Iain Matthews (il a d'ailleurs composé le titre "More Than A Song To Sing" qui a donné son nom au groupe). Il a sorti récemment un double CD "Still Now" qui présente 2 aspects de sa personnalité et de sa musique. L'un, intitulé "The Living" présente des morceaux interprétés en solo, à la guitare acoustique. L'autre, "The Garage", offre des titres où il est accompagné par son groupe rock, "The O'Neils", certains titres étant communs aux 2 CD.

    Ad, en compagnie de Kersten, nous gratifia d'un set fort agréable qui nous permit de mieux le connaître. Plusieurs titres de "Still Now" (dont le morceau titre) étaient au programme. Guitariste de talent, chanteur et compositeur compétent à défaut d'être original, Ad Vanderveen nous fit passer un bon moment. Il invita Iain Matthews à le rejoindre pour interpréter en sa compagnie "If My Eyes Were Blind" de cet immense songwriter qu'est David Olney. Si Emmylou vient lire cet article, ce n'est pas elle qui me démentira!

    Dans la foulée, Iain débuta son set. Et il nous fit du Iain Matthews, toujours passionné par ce qu'il chante, toujours amoureux de la musique, toujours heureux d'être au milieu de son public. Ad Vanderveen, dès les premières notes, se mua en accompagnateur. Et c'est sans doute dans ce rôle qu'il est le meilleur. Que ce soit à la guitare ou aux harmonies vocales, il donne l'impression qu'il a toujours joué avec son partenaire. Or, dans le cas de Iain, cela faisait plus d'un lustre qu'ils n'avaient pas partagé la scène. Ce set s'écoula donc sans réelle surprise, mais toujours à un très haut niveau avec 2 artistes qui prenaient plaisir à être ensemble. Ad Vanderveen reprit le milieu de la scène pour un très beau "More Than A Song To Sing" avec Iain et Kersten, et puis, au bout des 45 minutes qui lui avaient été imparties, plus quelques minutes, Iain débrancha sa guitare et ce fut le break.

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    Occasion pour moi de disctuter un peu avec Ad et Kersten, de me faire autographier "Still Now", et pour chacun de se rafraîchir.

    Tout le monde, sauf Iain, remonta ensuite sur la scène, au milieu d'une forêt de pieds de micros, de fils élecrtiques, de bouteilles d'eau... Et Eric semblait toujours aussi tendu. Il commença par la sublime chanson de Tom Paxton, "Last Thing On My Mind", qu'ils avaient interprétée ensemble le 29 janvier dernier. Ad était assis dans un coin de la scène, sur le tabouret du piano électrique, aussi à l'aise assis avec Eric qu'il l'était debout avec Iain. Ce dernier, au pied de l'escalier, derrière Hervé, ne perdait pas une miette de la prestation de ses amis.

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    Au prix de quelques efforts pour bouger sa carcasse, Eric passa au piano, pour "Don't It Wanna Make You Sing The Blues", puis plus tard pour "Blue River", ne semblant se décontracter que petit à petit... Cela dit, le plaisir était quand même réel pour le public...

    Les minutes passaient, trop vite. Et Eric, après quelques remerciements sincères pour Hervé dit aussi son attachement au lieu et aux perres millénaires qui le font paraître plus jeune. Il appela ensuite Iain à venir faire le cinquième sur la scène pour un tarot interpréter ensemble (avec les 3 autres) "Close The Door Lightly". Tout un symbole. Le titre était particulièrement adapté aux ciconstances (le lendemain, d'ailleurs, le concert se termina sur ce morceau, avec Hervé en guest-star - j'imagine son émotion). Et c'était aussi un symbole pour moi car j'avais découvert Eric Andersen par ce titre interprété par Ian Matthews (il ne s'appelait pas encore Iain) sur l'album "Tigers Will Survive" en 1972

    Il y eut encore 2 titres, dont l'indémodable "Thirsty Boots", et Eric semblait enfin heureux de chanter. Et Iain, sur la scène, le regardait avec l'oeil ravi d'un fan.

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    Et ce fut l'heure de refermer la porte, doucement...

    Mais aparavant, chacun vint pour un rappel. Ce fut d'abord Iain, seul avec son micro (la guitare était rangée) qui interpréta "Galway To Graceland" de Richard Thompson. Et la bande des quatre reprit à son tour possession de la scène pour une interprétation mémorable et endiablée - Eric semblait dès lors prêt pour le concert du lendemain - d'un titre ancien: "Hey Babe Have You Been Cheatin'".

    Cette fois, c'était bien terminé, pour moi du moins, car je ne serais pas là le 2 juillet...

     

     

  • Bo Ramsey, Heart of Blues

    Je reviens sur les deux soirées offertes par les compères de l'Iowa, Greg Brown et Bo Ramsey (courtesy of Hervé, of course).

    1475479768.JPGAujourd'hui, c'est plus particulièrement Bo Ramsey que j'aimerais évoquer. Ce nom, bien connu des inititiés, l'est beaucoup moins dans le grand public. Nombreux sont ceux qui l'associent à Greg Brown, avec qui il a partagé de belles aventures depuis la fin des années 80.

    Pour d'autres, c'est un musicien et un producteur qui a atteint la notoriété (relative, certes) avec Lucinda Williams dont il produisit "Essence" après avoir joué sur "Car Wheels on a Gravel Road".

    Il n'est donc pas surprenant que beaucoup des hôtes de la Pomme d'Ève n'aient jamais vraiment entendu Robert Franklin "Bo" Ramsey avant ces soirées magiques des 15 et 16 avril. Pour ma part, quoique possédant plusieurs disque de Bo (j'ai acquis le premier en 2000), ces ceux concerts m'ont permis de réellement le découvrir.

    Après l'introduction faite par Hervé, Bo est arrivé, à l'heure, se frayant tant bien que mal un passage au milieu des spectateurs-sardines amassés devant la scène. Un grand type dégingandé, armé d'un sourire bourru, vêtu d'un costume noir à fines rayures et coiffé d'un Stetson de paille. Il s'est emparé de la seule guitare acoustique présente (il y avait aussi deux guitares électriques qu'il utiliserait plus tard pour accompagner Greg), l'a branchée, accordée, triturant quelques pédales et boîtes d'effets, et commença son set.

    428963821.JPGJe ne vais pas détailler la prestation de Bo. Les deux soirées ont été semblables, quelques titres ont été interprétés deux fois, d'autres une seule. Deux prestations trop courtes compte tenu de leur qualité. Les principales différences: un public que j'ai trouvé meilleur le premier soir (sans doute parce qu'il y avait le mardi, dans le fond de la salle, quelques Américain(e)s enthousiastes et le faisant savoir, alors que le lendemain il y avait à ma proximité quelques anglophones qui semblaient faire la gueule); un pansement à la main gauche de Bo, dû à un accident à l'hôtel; un pull-over différent; et puis une fausse arrivée sur scène de notre homme qui, au moment de toucher la terre promise s'est aperçu qu'il avait oublié sa guitare et a rebroussé chemin, ce qui n'était pas une mince affaire!

    Pour l'essentiel, ce fut de la pure magie. Dès les premiers instants, caressant sa guitare pour en sortir des notes invraisemblables, Mr. Ramsey créa une atmosphère à nulle autre pareille. Sa voix murmurait, paresseuse, plus qu'elle ne chantait, les voûtes du caveau, elle-mêmes, semblaient comblées, tellement l'osmose entre l'artiste, son public, et le lieu qui les hébergeait semblait parfaite.

    Les cordes vibraient, le bottleneck glissait, les notes se répandaient comme des bulles de musique, le public, subjugué, retenait son souffle de peur de nuire à la féérie de l'instant.

    Je ne dresserai pas la liste des titres interpétés, mais certains m'ont plus particulièrement marqué: "I Don't Know", "Burn It Down", "From Buffalo To Jericho" du dernier album "Fragile" (même si le premier - qui m'a véritablement enchanté - figurait déjà sur un enregistrement précédent), "Desert Flower", "Rollin' & Tumblin'", "Long Long Time", "555x2"... Passant d'un blues-rock parfois torride à une musique plus laid-back, Bo Ramsey a réussi 2 prestations parfaites, qui ont fini par lui arracher un sourire timide, mais sincère. Et ce n'était que le début puisque Bo devait revenir pour accompagner Greg Brown tout au long de ses prestations.

    Robert Franklin Ramsey est né près du Mississippi, à Burlington, Iowa, en 1951. Très vite, il se passionne pour la musique, le blues et le rock surtout, marqué aussi bien par les maîtres de Chess Records que par les Rolling Stones. Au début des années 70, il fait partie d'un groupe, Mother Blues Band, qu'il quitte pour fonder son propre combo "Bo Ramsey & The Sliders" qui eut un succès certain quoique régional, pendant une douzaine d'années. C'est en 1989, avec l'album de Greg Brown "One Big Town", que la fructueuse collaboration entre les deux hommes débute.

    Sous son propre nom, Bo Ramsey a publié 10 albums. Je ne connais pas les 5 premiers, publiés chez 3rd Street Records. Je me contente donc de les citer:

    Bo Ramsey – Brand New Love (1980)
    Bo Ramsey & The Sliders – Feelin's Gettin' Stonger (1983)
    Bo Ramsey & The Sliders – Earthwind (1986)
    Bo Ramsey – Either Way (1988)
    Bo Ramsey & The Sliders – Rockinitis (1989)

    1200514750.jpgEn 1991 est paru "Down To Bastrop" (évoqué par Bo le 16 quand il a joué "555x2" extrait de cet album). Ce disque, que j'ai découvert il y a quelques jours (téléchargement sur http://payplay.fm) a constitué un tournant pour Bo. C'est en effet après l'avoir entendu chez un disquaire en Nouvelle-Zélande (!) que Lucinda Williams a contacté Bo Ramsey pour lui demander de jouer sur son prochain disque. Greg Brown est présent sur cet album qui comporte quelques titres marquants comme "Long Long Time", "I Never Said" ou "555x2". Le son est très blues-rock, souvent plus rock que blues d'ailleurs. Mais il démontre déjà que Bo n'est pas qu'un guitariste et un producteur, c'est aussi un songwriter de talent et un chanteur plus qu'honorable. Les influences citées plus haut sont encore très présentes.

    1632772591.jpgElle le sont encore dans l'album suivant, enregistré live en 1995 (sauf "Clap Hands" de Tom Waits, enregistré en 1994) sous le titre de "Bo Ramsey and The Backsliders". On trouve 2 reprises de Greg Brown, dans l'édition européenne du moins ("One Wrong Turn" et "Get Themselves Up"), "Shake Your Hips" (interprété par Slim Harpo ou les Rolling Stones) et une première mouture de "I Don't Know", au rythme enlevé. Le texte de cette chanson est toujours très actuel, ce qui explique sans doute pourquoi Bo Ramsey l'a reprise dans "Fragile", paru il y a quelques jours:

    "Turn off the TV
    Can't take it anymore
    There's trash on every channel
    And my time is runnin' out
    I don't know

    I've been playin' guitar
    Way too long
    I'm still playin' guitar
    In 1995
    I don't know"

    1709979945.jpgEn 1997, paraît "In The Weeds", le premier CD pour moi. Ce disque marque un tournant dans le style. À la fois moins blues et moins rock, tout en restant marqué par ces styles, l'ensemble est plus laid-back, plus paresseux, pas loin de J.J. Cale ou de Tony Joe White ou, pour ce qui est de l'aspect production, de Daniel Lanois. Le jeu de guitare s'est affiné et préfigure le Bo Ramsey entendu à la Pomme d'Ève. Les Backsliders sont là (Steve Hayes, Marty Christensen et Al Schares) ainsi que des invités plus connus: Kelly Joe Phelps et David Zollo (autre célébrité de la scène musicale de l'Iowa) et même Lucinda Williams (non créditée, elle chante sur "Desert Flower" qui lui est dédié). Des titres comme "Sidetrack Lounge" et 2 co-signatures de Greg Brown ("Ain't It Hard" et "Forget You") sont à noter, mais l'ensemble est très cohérent dans sa qualité. Cet album permet aussi à Bo Ramsey de prendre confiance en son talent de lyriciste qui s'est développé lors de son travail avec Miss Williams. Sans doute Bo nourrissait-il un complexe vis-à-vis de son ami Greg Brown, un maître en la matière.

    1852856818.2.jpgUn silence de 9 ans s'ensuivit. Silence tout relatif puisque, pendant ce temps, Bo Ramsey a beaucoup travaillé pour et avec d'autres. Toujours est-il qu'en 2006, "Stranger Blues" est publié, co-produit par Bo Ramsey et Pieta Brown (qui joue et chante aussi sur le disque). C'est d'ailleurs une affaire de famille puisque le papa de Pieta, Greg, est là, ainsi que les 2 fils de Bo, Alex et Benson.Il y a aussi les amis, dont David Zollo et Steve Hayes. Ce disque est un "labor of love", et cela s'entend, hommage aux maîtres du blues qui ont nourri le jeune Bo. On trouve, pêle-mêle Muddy Waters, Elmore James, Howlin' Wolf, Little Walter, Willie Dixon, Elizabeth Cotten, Jimmy Reed, Sonny Boy Williamson... Et c'est une vraie réussite! Les maîtres peuvent être fiers de l'élève.

    8507780.jpgEt tout récemment est paru "Fragile". Ce CD, co-produit de nouveau avec Pieta Brown, comporte 11 titres originaux (5 composés par Bo et 6 écrits avec Pieta Brown). C'est véritablement le disque de quelqu'un qui a trouvé sa voie (et sa voix) et sa maturité artistique. L'évolution peut être mesurée à l'écoute de la nouvelle version de "I Don't Know", plus lente et étirée que la précédente. Tout est en nuances, en atmosphère, et chaque écoute de l'album permet d'en découvrir, petit à petit, toutes les subtilités.

    Je ne peux pas conclure sans parler de la carrière de Bo Ramsey en dehors de son activité en solo. Comme producteur et/ou musicien, il a travaillé avec Lucinda Williams, Greg et Pieta Brown, Jeffrey Foucault, Iris DeMent, David Zollo, Dave Moore, Ben Weaver...

    Étonnant, non?

     

  • Greg & Bo: Greg Brown et Bo Ramsey, 2 soirs pour croquer la Pomme

    Ils sont venus

    Bo Ramsey et Greg Brown

    à la Pomme d'Ève

    le mardi 15 avril 2008

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    Ils sont revenus

    Greg Brown et Bo Ramsey

    à la Pomme d'Ève

    le mercredi 16 avril 2008

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    Ils ont chanté

    le blues, le folk

    avec leurs guitares

    et ils nous ont quittés

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    avec "Folsom Prison Blues"

    de Johnny Cash

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    Et Hervé est monté sur la scène

    de la Pomme d'Ève

    il nous a dit "au revoir"

    il nous a dit "merci"

    pour tout le bonheur qu'il nous a offert!!!

    THE END...

    ...ou presque

     

    to be continued...

     

  • Joseph & Jeffrey

    La Pomme d'Ève, jeudi 21 février 2008

    En ce jeudi, l'association Acoustic in Paris présentait une de ses dernières affiches.

    Au programme Jeffrey Foucault, un des chouchous d'Hervé, qui venait pour la seconde fois, précédé de Joseph Parsons.

    Joseph, ce fut une agréable surprise. Je ne connaissais ce songwriter que de nom même si, le matin même du concert, j'avais pu écouter l'enregistrement de son premier passage à La Pomme, le 4 septembre dernier, en ouverture pour Richard Shindell.

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    Joseph Parsons, originaire de Pennsylvanie mais qui tourne souvent en Europe, notamment en Allemagne, nous gratifia d'un set court mais des plus agréables et remporta un succès unanime dû autant à son côté sympathique qu'à la qualité des ses chansons "folk-pop". Après une reprise de "Tupelo Honey" de Van Morrison, il fut même invité par Hervé à revenir pour un titre de plus. Et ce fut "Sun Gonna Shine (Le Soleil Brille)", chanté en partie en Français.

    Après la pause (boisson et/ou cigarette) ce fut le tour de Jeffrey Foucault.

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    Nous eumes droit à 2 sets sans temps mort (je ne parlerai pas des moments que Jeff passa à désaccorder et réaccorder sa guitare!) ou notre artiste démontra pourquoi il est aussi apprécié de son hôte du jour. C'est un songwriter, un chanteur et un guitariste de premier plan, tout simplement.

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    J'étais déjà aux anges, mais en plus des compositions de Jeffrey Foucault, il y eut quelques reprises: Bob Dylan, Neil Young, Kris Delmhorst (Mme Jeffrey Foucault, qui sera à La Pomme le 19 mars), Greg Brown (un des maîtres de Jeffrey, qui sera le dernier invité d'Acoustic in Paris, en compagnie de Bo Ramsey, les 15 et 16 avril). Et puis il y eut "Lovesick Blues", un standard d'Irving Mills & Cliff Friend, interprété, parmi d'autres, par 4 artistes que j'aime particulièrement: Hank Williams, Arlo Guthrie, Eric Andersen et Don McLean. Je ne vous dirai pas quel fut mon plaisir quand Jeffrey annonça et interpréta un morceau de John Prine...

    Jeffrey tenta bien de s'échapper pour aller fumer une cigarette, pensant avoir fini. Mais l'enthousiasme de la salle était tel qu'il redescendit plusieurs fois l'escalier pour interpréter un "dernier" morceau. Pour le vrai dernier, il débrancha la guitare, éloigna le micro et s'approcha du bord de la scène... Un dernier grand moment...

    Pour plus de photos et la liste des titres interprétés, vous pouvez vous rendre ici.

    Et avec la musique et l'image (imparfaite), c'est ...

     

  • TOM PAXTON 1964-2008

    Rassurez-vous, Tom Paxton est bien vivant. Ces dates sont simplement les jalons qui bordent (provisoirement) sa carrière discographique (en studio) depuis "Ramblin' Boy" en 1964 jusqu'à "Comedians & Angels" qui va paraître dans quelques jours.

    J'avais l'intention de parler de ce grand Monsieur, qui va nous rendre visite le 29 janvier pour un unique concert (déjà "sold out") qui sera l'antépénultième affiche de mon ami Hervé et de son association Acoustic in Paris.

    Hier, le nouveau Xroads (ex Crossroads) était dans ma boîte aux lettres. Par facilité, et avec l'accord de son auteur, je reproduis ici l'annonce faite de cet évènement:

    TOM PAXTON, légende du folk à la Pomme d’Eve

    Le mardi 29 janvier est une date à retenir pour tous les « fous du folk » car ce n’est pas tous les jours qu’un artiste du calibre de Tom Paxton débarque à Paris. Né à Chicago, Paxton appartient à la génération des Dylan, Baez, Ochs, Collins, Andersen, Blue et autres Van Ronk, bref tous ces folksingers et songwriters qui ont marqué les années 60 de leur poésie et de leurs revendications sur la scène de clubs mythiques (Gerde’s ou The Gaslight à Greenwich Village pour ne citer que les plus célèbres), portés par des revues historiques telles Sing Out! et Broadside. Si des titres comme "Last thing on my mind" ou "Ramblin’ Boy" vous laissent perplexes, il y a de fortes chances que vous connaissiez par cœur "Sacrée Bouteille" et "Qu’as tu appris à l’école?" dans les adaptations de Graeme Allwright (Il y a aussi "Le jouet extraordinaire par Claude François"). Depuis quarante ans, les compositions de Paxton ont été reprises par les plus grands, de Pete Seeger and The Weavers à Judy Collins et Joan Baez, de Doc Watson à Harry Belafonte, de Peter, Paul and Mary à Dolly Parton et Porter Wagoner. Mais à tout juste 70 ans (il est né le 31 octobre 1937), celui que Jacques Vassal qualifie de « tendre révolté » dans son ouvrage Folksong ne semble pas avoir la moindre envie de ranger sa légendaire casquette, gardant sa verve contestataire et une conscience sociale à fleur de peau comme en témoignent ses compositions plus récentes ("On the Road to Srebrenica", "Train for Auschwitz" ou "The Bravest" dédié aux pompiers disparus dans les décombres des Twin Towers). En bon folksinger à l’écoute de son époque, il n’hésite pas à réécrire ses propres morceaux si l’actualité l’exige, le "Lyndon Johnson Told the Nation" écrit en 1965 contre la guerre du Vietnam devenant "George W Told The Nation" en 2007 (disponible en téléchargement sur http://www.tompaxton.com. Pour cet unique concert en Europe continentale, Paxton sera accompagné par Robin Bullock à la guitare et il se murmure déjà qu’Eric Andersen viendrait saluer celui qui l’a découvert en 1963 dans un club de Grant Avenue, à North Beach, Californie. Vous l’avez compris, davantage qu’à retenir, cette date du mardi 29 janvier est tout simplement à ne pas manquer!

    http://acousticinparis.blogspot.com/

    Tom Paxton avait en fait commencé sa route musicale dès les années 50, influencé essentiellement par Woody Guthrie et Pete Seeger. Ce dernier commença d'ailleurs à interpréter "Ramblin' Boy" ou "What Did You Learn In School Today?" dès 1963. Pour Dave Van Ronk, Tom Paxton fut le véritable fondateur du mouvement "rénovateur" de la chanson "folk" américaine dont Bob Dylan fut le porte-drapeau (un peu malgré lui, puisque son rêve était de faire du rock) et l'accélérateur. D'ailleurs, à l'époque où Bob et Tom fréquentaient les mêmes lieux (comme le célèbre Gaslight), le premier n'avait que 2 ou 3 compositions personnelles à son répertoire alors que chez le second elles représentaient plus de la moitié des titres interprétés et rodés depuis des années.

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    Cela explique pourquoi le coup d'essai (discographique) fut un coup de maître. "Ramblin' Boy", 15 morceaux parmi lesquels quelques "minor masterpieces". Qu'on en juge: "What Did You Learn In School Today?", "The Last Thing On My Mind", "I Can't Help But Wonder Where I'm Bound" et, bien sûr, le morceau titre de cet album. Rarement le premier disque d'un folksinger aura été aussi réussi. Je ne vois guère que "Woodsmoke & Oranges" de Paul Siebel qui se situe au-dessus. Mais Paul Siebel (j'en ai parlé ici) n'avait pas envie de faire carrière, au contraire de Tom Paxton qui restera toujours fidèle aux grandes lignes esquissées avec "Ramblin' Boy", fidèle à la musique acoustique. Les grands thèmes abordés se retrouveront tout au long de sa carrière, jusqu'à son nouveau disque: chansons sociales, chansons politiques, chansons pour enfants, portraits tendres ou vitriolés, chansons d'amour, nouvelles chansons traditionnelles…

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    Le second album, "Ain't That News!", paru en 1965 sera du même niveau. On y trouve notamment le célèbre "Bottle of Wine" mais aussi des chansons très engagées comme "Lyndon Johnson Told The Nation" à propos des mensonges de LBJ sur la guerre du Vietnam (actualisé récemment en "George W. Told The Nation" à propos de l'Irak – cf. supra), "Goodman, Schwerner And Chaney", qui évoque le meurtre de 3 militants des droits civiques par le KKK au Mississippi, "The Willing Conscript", "Buy A Gun For Your Son" ou "We Didn't Know", réflexion sur les dérives fascistes. À propos de ce titre, Tom écrit: "dites-moi que vous soutenez la politique du gouvernement si vous voulez mais n'essayez pas de me dire que vous ne saviez pas ce qui se passait…

    Je ne connais pas vraiment l'œuvre subséquente de Tom Paxton jusqu'à "Lookin For The Moon" publié en 2002. Cet album est un superbe moment musical, 13 titres que l'on croirait sortis du répertoire traditionnel américain. Cependant, les enregistrements publics publiés ces dernières années démontrent que l'homme n'a rien perdu de sa verve ni de ses convictions (malgé un problème de déficit de l'attention pour lequel il se soigne depuis des années).

    Je conseille particulièrement le disque "Live In The UK" enregistré en 2003 et publié 2 ans plus tard chez Pax, label de Tom Paxton. Le talent de conteur de l'artiste y est particulièrement mis en valeur (et augure bien de ce que sera la soirée du 29 janvier dans le cadre de la Pomme d'Ève). Les grands classiques sont là, les satires sont présentes ("John Ashcroft & The Spirit Of Justice"). Il y a aussi des hommages à des artistes qu'il à fréquentés à ses débuts: coup de chapeau à Mississippi John Hurt avec "Did You Hear John Hurt?" (à ce propos, je ne saurais trop vous recommander le disque hommage réalisé par cet immense artiste qu'est Bill Morrissey: "Songs Of Mississippi John Hurt" – et le reste de l'œuvre de Bill, d'ailleurs); hommage aussi à Phil Ochs, dont il fut l'ami depuis leur première rencontre en 1962 jusqu'à sa mort tragique (suicide) en 1976 avec la reprise de "There But For Fortune".

    Sur ce disque, Tom Paxton s'auto-parodie avec une version hilarante de "Last Thing On My Mind": abordé à l'issue d'un concert par une charmante jeune fan (c'est de la fiction, Tom Paxton est marié avec la même femme depuis 1963), il explique comment elle l'a attiré chez elle en lui expliquant qu'elle connaissait tout son répertoire. Le but de cette visite: lui faire écouter les disques de … Tom Paxton… et pour lui, "that was the last thing on my mind"…

    Autre anecdote, réelle celle-ci, qui démontre à quel point Tom Paxton fait partie du patrimoine américain, à quel point son oeuvre est plus connue que l'homme qui n'a jamais cherché la gloire à tout prix. Sa fille Kate, pendant ses années d'université, assista un soir à un concert folk. Parmi les titres interprétés figurait "Last Thing On My Mind". À la pause, Kate alla trouver le chanteur et lui dit: "merci d'avoir chanté ce titre, c'est mon père qui l'a écrit". Réponse: "il ne peut pas l'avoir écrit, c'est un vieil air folklorique écossais que j'ai appris de mon père" (commentaire de Tom: "heureusement pour moi qu'il n'a pas parlé de son grand père"). Kate: "mais si, c'est mon père qui l'a écrit". Le chanteur: "comment s'appelle ton père?". Kate: "Tom Paxton". Le chanteur, après un long silence: "Aaaaaah, heeeee MIGHT have written that!". Quelle plus belle reconnaissance peut-il y avoir pour un folksinger?

    La reconnaissance, vous pouvez aussi la manifester en achetant ses disques: les 2 premiers, bien sûr, indispensables, qui ont été réedités en 1 seul CD (29 titres et pas une seconde de déchet).

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    Et puis il y a le prochain, "Comedians & Angels" qui va paraître chez nous près d'1 mois avant d'être diffusé aux USA. 15 titres: "How Beautiful Upon The Mountain", "Out On The Ocean", "What A Friend You Are", "When We Were Good", "The First Song Is For You", "And If It's Not True", "Bad Old Days", "Reason To Be", "I Like The Way You Look", "A Long Way From Your Mountain", "Home To Me (Is Anywhere You Are)", "Jennifer And Kate", Dance In The Kitchen", "You Are Love" Et "Comedians And Angels". Rien que cette énumération fait envie.

    Et si cela ne suffit pas, il y a les invités qui peuvent vous convaincre: Mark Howard (guitare), Tim Crouch (mandoline et violon), Al Perkins (dobro et guitare "slide"), Pete Wasner (claviers), Dave Pomeroy (contrebasse), Kirk "Jelly Roll" Johnson (harmonica), Joey Miskulin (accordéon), Nanci Griffith, Jim Rooney, Suzi Ragsdale, Barry & Holly Tashian (harmonies vocales).

    Un bien beau disque, assurément.

    PS: merci à Hervé. Pour l'article de Xroads. Pour m'avoir permis d'entendre en avant-première "Comedians & Angels" (que j'achèterai le 29 au soir). Pour les concerts à la Pomme d'Ève (les derniers en avril). Pour la passion. Pour l'amitié.

    PPS: JE VOUS AVAIS PRÉVENUS... IL EST TROP TARD!!!

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    PPPS: Voici une photo qui illustre un commentaire d'Hervé - Allan Taylor et Tom Paxton ou la jeunesse au pouvoir!!!
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