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folk

  • Dave Hamilton "Back Roads of my Mind"

    Nous vivons une époque formidable! Le disque se meurt, la radio ne nous fait découvrir que ce dont nous somme abreuvés à longueur de journée, et pourtant...

    Pourtant, la résistance s'organise. Ici et là, d'irréductibles bardes continuent à jouer et à chanter la musique qu'ils aiment, loin de toute consdération commerciale, dans tous les styles. La musique vit! Mais fait-elle vivre? C'est une autre question...

    Le net est pour eux devenu le meilleur (le seul?) moyen de se faire connaître "Outside a small circle of friends" (© Phil Ochs). Il y a les sites personnels, les myspace et puis des sites qui permettent de vendre et acheter la musique "indépendante".

    Il en est deux que je visite régulièrement: PayPlay et DigStation. Sur ce dernier site, j'avais découvert récemment David Kleiner (voir note précédente), attiré que je fus par un titre et une photo qui renvoyaient clairement à Phil Ochs.

    Ma dernière découverte s'appelle David "Dave" Hamilton. Pas le photographe-cinéaste, pas le jazzman, pas l'un des innombrables Dave Hamilton que l'on peut rencontrer au hasard des recherches sur google. Non. "LE" Dave Hamilton, celui que personne ne connaît, pas même moi il y a quelques jours, celui qui compose, chante et joue de la guitare, parfois seul, parfois avec "Sonoma Mountain Band". Dave Hamilton qui vient de publier "Back Roads Of My Mind".

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    DigStation, comme d'autres, classe les albums par genre. Parfois, il n'existe aucune des informations qui permettent d'aller plus avant dans la découverte d'un artiste ou d'une oeuvre. Il les faut donc aller quérir ailleurs. Heureusement, monsieur DigStation avait eu la bonne idée de publier une courte biographie de Dave Hamilton. Et dans cette bio, un nom qui pour moi est un sésame: John Prine était cité parmi les influences principales (aux côtés d'artistes mineurs comme Bob Dylan ou Hank Williams). Je devrais d'ailleurs établir une liste des songwriters qui se réclament de John, cela vous permettrait de comprendre à côté de quoi vous passez en persistant à l'ignorer. Autre information précieuse, l'album dont je vous parle comporte 20 titres dont 9 reprises, 1 traditionnel et 10 compositions de Dave. 78 minutes pour 9,99$ (7,40€ environ).

    Et la liste des titres acheva de me convaincre...

    Dave Hamilton est un respectable Monsieur à cheveux (et moustache) gris. C'est un Monsieur sérieux aussi: il est titulaire d'un "college degree" en histoire, spécialisé dans l'ouest américain (ce qui n'est pas sans influencer ses compositions). C'est aussi un saltimbanque, depuis près de 30 ans. Laissons-le se présenter lui-même: "... Je ne peux pas conclure ces remerciements sans mentionner John Brandeburg. Il m'a donné des leçons de guitare à la fin des années 70. Il a eu l'audace de me forcer à monter sur scène et jouer devant un public lors d'un "open mic" en 1979. J'étais terrifié à mort, tremblant, transpirant, mon coeur battait à 200 pulsations à la minute, mes yeux bougeaient à toute allure d'un côté à l'autre, mais je l'ai fait. J'ai eu un excellent accueil et, depuis, je joue, soit en solo, soit au sein du "Sonoma Mountain Band" dont je suis l'un les membres fondateurs".

    Le résultat de ces 30 années est donc "Back Roads Of My Mind". 20 titres dont 10 compositions de Dave qui soutiennent la comparaison avec les autres. Un traditionnel "Morning Blues", souvent chanté les bluesmen. Et 9 reprises ("covers" comme on dit là-bas).

    Les reprises? Je vais les détailler mais quand j'ai vu la liste, j'ai pensé que Dave Hamilton me connaissait bien et qu'il avait enregistré cet album pour moi... ce qui n'est pas le cas évidemment!

    "Tomorrow Is A Long Time" de Bob Dylan. Qu'en dire de plus? J'ai déjà consacré une note à ce titre qui est pour moi l'un des plus beaux du Zim. Et Jack Williams en a fait une belle adaptation dans son dernier album qui lui aussi a fait l'objet d'une note.

    "If You Were A Bluebird" de Butch Hancock. Butch est lui aussi l'un des meilleurs songwriters américains, l'un des plus repris par ses confrères. Ce Texan est un tiers des Flatlanders (avec Jimmie Dale Gilmore et Joe Ely). "Bluebird" est la chanson qui me l'a fait connaître par le biais de l'interprétation qu'en a faite Emmylou Harris.

    "Nothing But A Breeze" de Jesse Winchester. Je connais surtout Jesse par les "covers" de ses compositions par d'autres (notamment Iain Matthews). J'ai eu envie de découvrir son premier album en lisant la note qu'en avait fait Steve Wilkison sur son blog Shelter from the Storm. Si vous ne connaissez pas Jesse, sachez quand même que c'est un ressortissant des USA qui a émigré au Canada dans les années 60 pour des raisons politiques (il ne devait pas être très favorable à la guerre du viet Nam!) et que ce premier album a été produit par Robbie Robertson du Band.

     "Last Train From Poor Valley" de Norman Blake. Norman est l'un des plus passionnants des musiciens acoustiques américains. Il a joué (guitare, mandoline, violon, etc.) avec des gens comme Bob Dylan, Johnny Cash, Steve Earle et des centaines d'autres. Et "Last Train" est l'un de mes morceaux préférés du groupe de bluegrass  "Seldom Scene", avec la voix de John Starling, sur l'album "Act Two".

    "Streets of London" de Ralph McTell. Cette fois, Dave traverse l'Atlantique pour reprendre ce qui est ma chanson favorite du répertoire folk britannique de la fin des sixties / début des seventies. Nothing more to say. Si vous le pouvez, découvrez la version de Ralph. Et puis celle de Tony Rice, aussi...

    "Spoon River" de Mike Smith. Pas grand chose à dire de Mike Smith si ce n'est que c'est un songwriter de talent qui a d'autres cordes à son arc. Et que "Spoon River" restrera toujours associée au regretté Steve Goodman qui en a fait une superbe et émouvante version. Il a également interprété une autre très belle composition de Mike Smith: "The Dutchman" qui fut son plus grand succès.

    "The Hobo Song" de John Prine. Trop à dire sur John, je n'en dirai donc rien, si ce n'est que ce titre pourrait appartenir au répertoire de Woody Guthrie ou Pete Seeger.

    "Way Over Yonder In The Minor Key", un texte de Woody Guthrie mis en musique par Billy Bragg. J'ai découvert ce titre récemment, interprété par Joel Rafael, sur les conseils d'Hervé.

    "Roseville Fair" de Bill Staines, encore un songwriter respecté et méconnu, chantre de l'Amérique profonde (au sens noble du terme), que j'ai lui aussi découvert récemment grâce à Hervé.

    Dave Hamilton a donc placé la barre très haut et pourtant, ses compositions s'accomodent très bien de cette prestigieuse compagnie. Du morceau-titre qui ouvre l'album à "Something I'd Really Like To Lose", en passant par "Vacation", "Jim Bridger" ou "In Her Memory", ce n'est que du haut niveau. Des mélodies et des cordes qui chantent. Et des textes de grande qualité.

    Sur ce disque, Dave chante (bien) d'une voix chaleureuse et vite familière et joue de la guitare et du banjo. Il est accompagné de John Karsemeyer (banjo et mandoline), Alice Fitzwater (violon), Blair Hardman (basse, percussion, clavier) et Gailene Grillo (harmonies vocales). Aucun de ces noms n'est connu mais le résultat est bien agréable à écouter et réécouter.

    C'est ce que je fais...

     

  • Greg & Bo: Greg Brown et Bo Ramsey, 2 soirs pour croquer la Pomme

    Ils sont venus

    Bo Ramsey et Greg Brown

    à la Pomme d'Ève

    le mardi 15 avril 2008

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    Ils sont revenus

    Greg Brown et Bo Ramsey

    à la Pomme d'Ève

    le mercredi 16 avril 2008

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    Ils ont chanté

    le blues, le folk

    avec leurs guitares

    et ils nous ont quittés

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    avec "Folsom Prison Blues"

    de Johnny Cash

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    Et Hervé est monté sur la scène

    de la Pomme d'Ève

    il nous a dit "au revoir"

    il nous a dit "merci"

    pour tout le bonheur qu'il nous a offert!!!

    THE END...

    ...ou presque

     

    to be continued...

     

  • TOM PAXTON 1964-2008

    Rassurez-vous, Tom Paxton est bien vivant. Ces dates sont simplement les jalons qui bordent (provisoirement) sa carrière discographique (en studio) depuis "Ramblin' Boy" en 1964 jusqu'à "Comedians & Angels" qui va paraître dans quelques jours.

    J'avais l'intention de parler de ce grand Monsieur, qui va nous rendre visite le 29 janvier pour un unique concert (déjà "sold out") qui sera l'antépénultième affiche de mon ami Hervé et de son association Acoustic in Paris.

    Hier, le nouveau Xroads (ex Crossroads) était dans ma boîte aux lettres. Par facilité, et avec l'accord de son auteur, je reproduis ici l'annonce faite de cet évènement:

    TOM PAXTON, légende du folk à la Pomme d’Eve

    Le mardi 29 janvier est une date à retenir pour tous les « fous du folk » car ce n’est pas tous les jours qu’un artiste du calibre de Tom Paxton débarque à Paris. Né à Chicago, Paxton appartient à la génération des Dylan, Baez, Ochs, Collins, Andersen, Blue et autres Van Ronk, bref tous ces folksingers et songwriters qui ont marqué les années 60 de leur poésie et de leurs revendications sur la scène de clubs mythiques (Gerde’s ou The Gaslight à Greenwich Village pour ne citer que les plus célèbres), portés par des revues historiques telles Sing Out! et Broadside. Si des titres comme "Last thing on my mind" ou "Ramblin’ Boy" vous laissent perplexes, il y a de fortes chances que vous connaissiez par cœur "Sacrée Bouteille" et "Qu’as tu appris à l’école?" dans les adaptations de Graeme Allwright (Il y a aussi "Le jouet extraordinaire par Claude François"). Depuis quarante ans, les compositions de Paxton ont été reprises par les plus grands, de Pete Seeger and The Weavers à Judy Collins et Joan Baez, de Doc Watson à Harry Belafonte, de Peter, Paul and Mary à Dolly Parton et Porter Wagoner. Mais à tout juste 70 ans (il est né le 31 octobre 1937), celui que Jacques Vassal qualifie de « tendre révolté » dans son ouvrage Folksong ne semble pas avoir la moindre envie de ranger sa légendaire casquette, gardant sa verve contestataire et une conscience sociale à fleur de peau comme en témoignent ses compositions plus récentes ("On the Road to Srebrenica", "Train for Auschwitz" ou "The Bravest" dédié aux pompiers disparus dans les décombres des Twin Towers). En bon folksinger à l’écoute de son époque, il n’hésite pas à réécrire ses propres morceaux si l’actualité l’exige, le "Lyndon Johnson Told the Nation" écrit en 1965 contre la guerre du Vietnam devenant "George W Told The Nation" en 2007 (disponible en téléchargement sur http://www.tompaxton.com. Pour cet unique concert en Europe continentale, Paxton sera accompagné par Robin Bullock à la guitare et il se murmure déjà qu’Eric Andersen viendrait saluer celui qui l’a découvert en 1963 dans un club de Grant Avenue, à North Beach, Californie. Vous l’avez compris, davantage qu’à retenir, cette date du mardi 29 janvier est tout simplement à ne pas manquer!

    http://acousticinparis.blogspot.com/

    Tom Paxton avait en fait commencé sa route musicale dès les années 50, influencé essentiellement par Woody Guthrie et Pete Seeger. Ce dernier commença d'ailleurs à interpréter "Ramblin' Boy" ou "What Did You Learn In School Today?" dès 1963. Pour Dave Van Ronk, Tom Paxton fut le véritable fondateur du mouvement "rénovateur" de la chanson "folk" américaine dont Bob Dylan fut le porte-drapeau (un peu malgré lui, puisque son rêve était de faire du rock) et l'accélérateur. D'ailleurs, à l'époque où Bob et Tom fréquentaient les mêmes lieux (comme le célèbre Gaslight), le premier n'avait que 2 ou 3 compositions personnelles à son répertoire alors que chez le second elles représentaient plus de la moitié des titres interprétés et rodés depuis des années.

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    Cela explique pourquoi le coup d'essai (discographique) fut un coup de maître. "Ramblin' Boy", 15 morceaux parmi lesquels quelques "minor masterpieces". Qu'on en juge: "What Did You Learn In School Today?", "The Last Thing On My Mind", "I Can't Help But Wonder Where I'm Bound" et, bien sûr, le morceau titre de cet album. Rarement le premier disque d'un folksinger aura été aussi réussi. Je ne vois guère que "Woodsmoke & Oranges" de Paul Siebel qui se situe au-dessus. Mais Paul Siebel (j'en ai parlé ici) n'avait pas envie de faire carrière, au contraire de Tom Paxton qui restera toujours fidèle aux grandes lignes esquissées avec "Ramblin' Boy", fidèle à la musique acoustique. Les grands thèmes abordés se retrouveront tout au long de sa carrière, jusqu'à son nouveau disque: chansons sociales, chansons politiques, chansons pour enfants, portraits tendres ou vitriolés, chansons d'amour, nouvelles chansons traditionnelles…

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    Le second album, "Ain't That News!", paru en 1965 sera du même niveau. On y trouve notamment le célèbre "Bottle of Wine" mais aussi des chansons très engagées comme "Lyndon Johnson Told The Nation" à propos des mensonges de LBJ sur la guerre du Vietnam (actualisé récemment en "George W. Told The Nation" à propos de l'Irak – cf. supra), "Goodman, Schwerner And Chaney", qui évoque le meurtre de 3 militants des droits civiques par le KKK au Mississippi, "The Willing Conscript", "Buy A Gun For Your Son" ou "We Didn't Know", réflexion sur les dérives fascistes. À propos de ce titre, Tom écrit: "dites-moi que vous soutenez la politique du gouvernement si vous voulez mais n'essayez pas de me dire que vous ne saviez pas ce qui se passait…

    Je ne connais pas vraiment l'œuvre subséquente de Tom Paxton jusqu'à "Lookin For The Moon" publié en 2002. Cet album est un superbe moment musical, 13 titres que l'on croirait sortis du répertoire traditionnel américain. Cependant, les enregistrements publics publiés ces dernières années démontrent que l'homme n'a rien perdu de sa verve ni de ses convictions (malgé un problème de déficit de l'attention pour lequel il se soigne depuis des années).

    Je conseille particulièrement le disque "Live In The UK" enregistré en 2003 et publié 2 ans plus tard chez Pax, label de Tom Paxton. Le talent de conteur de l'artiste y est particulièrement mis en valeur (et augure bien de ce que sera la soirée du 29 janvier dans le cadre de la Pomme d'Ève). Les grands classiques sont là, les satires sont présentes ("John Ashcroft & The Spirit Of Justice"). Il y a aussi des hommages à des artistes qu'il à fréquentés à ses débuts: coup de chapeau à Mississippi John Hurt avec "Did You Hear John Hurt?" (à ce propos, je ne saurais trop vous recommander le disque hommage réalisé par cet immense artiste qu'est Bill Morrissey: "Songs Of Mississippi John Hurt" – et le reste de l'œuvre de Bill, d'ailleurs); hommage aussi à Phil Ochs, dont il fut l'ami depuis leur première rencontre en 1962 jusqu'à sa mort tragique (suicide) en 1976 avec la reprise de "There But For Fortune".

    Sur ce disque, Tom Paxton s'auto-parodie avec une version hilarante de "Last Thing On My Mind": abordé à l'issue d'un concert par une charmante jeune fan (c'est de la fiction, Tom Paxton est marié avec la même femme depuis 1963), il explique comment elle l'a attiré chez elle en lui expliquant qu'elle connaissait tout son répertoire. Le but de cette visite: lui faire écouter les disques de … Tom Paxton… et pour lui, "that was the last thing on my mind"…

    Autre anecdote, réelle celle-ci, qui démontre à quel point Tom Paxton fait partie du patrimoine américain, à quel point son oeuvre est plus connue que l'homme qui n'a jamais cherché la gloire à tout prix. Sa fille Kate, pendant ses années d'université, assista un soir à un concert folk. Parmi les titres interprétés figurait "Last Thing On My Mind". À la pause, Kate alla trouver le chanteur et lui dit: "merci d'avoir chanté ce titre, c'est mon père qui l'a écrit". Réponse: "il ne peut pas l'avoir écrit, c'est un vieil air folklorique écossais que j'ai appris de mon père" (commentaire de Tom: "heureusement pour moi qu'il n'a pas parlé de son grand père"). Kate: "mais si, c'est mon père qui l'a écrit". Le chanteur: "comment s'appelle ton père?". Kate: "Tom Paxton". Le chanteur, après un long silence: "Aaaaaah, heeeee MIGHT have written that!". Quelle plus belle reconnaissance peut-il y avoir pour un folksinger?

    La reconnaissance, vous pouvez aussi la manifester en achetant ses disques: les 2 premiers, bien sûr, indispensables, qui ont été réedités en 1 seul CD (29 titres et pas une seconde de déchet).

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    Et puis il y a le prochain, "Comedians & Angels" qui va paraître chez nous près d'1 mois avant d'être diffusé aux USA. 15 titres: "How Beautiful Upon The Mountain", "Out On The Ocean", "What A Friend You Are", "When We Were Good", "The First Song Is For You", "And If It's Not True", "Bad Old Days", "Reason To Be", "I Like The Way You Look", "A Long Way From Your Mountain", "Home To Me (Is Anywhere You Are)", "Jennifer And Kate", Dance In The Kitchen", "You Are Love" Et "Comedians And Angels". Rien que cette énumération fait envie.

    Et si cela ne suffit pas, il y a les invités qui peuvent vous convaincre: Mark Howard (guitare), Tim Crouch (mandoline et violon), Al Perkins (dobro et guitare "slide"), Pete Wasner (claviers), Dave Pomeroy (contrebasse), Kirk "Jelly Roll" Johnson (harmonica), Joey Miskulin (accordéon), Nanci Griffith, Jim Rooney, Suzi Ragsdale, Barry & Holly Tashian (harmonies vocales).

    Un bien beau disque, assurément.

    PS: merci à Hervé. Pour l'article de Xroads. Pour m'avoir permis d'entendre en avant-première "Comedians & Angels" (que j'achèterai le 29 au soir). Pour les concerts à la Pomme d'Ève (les derniers en avril). Pour la passion. Pour l'amitié.

    PPS: JE VOUS AVAIS PRÉVENUS... IL EST TROP TARD!!!

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    PPPS: Voici une photo qui illustre un commentaire d'Hervé - Allan Taylor et Tom Paxton ou la jeunesse au pouvoir!!!
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  • Les yeux de l'immigrant

    ERIC ANDERSEN à la POMME D'ÈVE - 12 juillet 2007

    Qulques mois après notre dernière visite (précisément le 18 février pour Mark Erelli et Hayes Carll), nous retrouvions le temple de la culture et de la bière sud-africaines, la Pomme d'Ève. Avec une nouveauté, la présence de Calaure qui faisait baisser la moyenne d'âge du public composé majoritairement d'alertes quinquagénaires!

    Cette soirée se présentait sous les meilleurs auspices: la température était douce, le stationnement facile aux portes du Panthéon et les dernières timides larmes du ciel promettaient des lendemains ensoleillés.

    L'essentiel était cependant le programme, qui se résumait à un nom, celui non pas d'une star mais d'une légende du folk: ERIC ANDERSEN.

    Eric fut sans doute l'un des plus mésestimés du mouvement folk des sixties: trop gentil? pas assez politique et contestataire? trop troubadour? trop poète? Peu importent les causes, il n'a pas eu la gloire qu'auraient pu lui valoir ses 5 disques de l'époque chez Vanguard (et notamment les 2 versions de "'Bout Changes & Things").

    Personnellement, je ne l'ai découvert que beaucoup plus tard, vers le milieu des années 70. Auparavant, je ne connaissais vraiment de lui qu'un titre "Close The Door Lightly When You Go", interprété par Ian Matthews et par les Dillards. Mais quel titre!

    Aujourd'hui, Eric a 64 ans et une longue carrière derrière lui (son premier album, "Today is the Highway" date de 1965). Son dernier CD, qui vient de paraître, est un album de blues live, "Blue Rain", enregistré en 2006 en Norvège avec un groupe de ce pays, qui est celui des ses ancêtres.

    Quelques minutes d'attente au coin de la rue Laplace, soundcheck oblige. Le plaisir de retrouver Hervé et son sourire communicatif, le temps de régler quelques formalités (vous pouvez vous aussi adhérer à Acoustic in Paris) et la porte s'ouvrait vers le ventre musical de Paris.

    45b25ce2b993e52c75d653be2b06c2d9.jpgDeux gaillards en noir étaient sur la miniscule scène, en compagnie d'une jeune femme: Stan Noubard Pacha, Eric Andersen et sa jeune épouse, Inge. Ils semblaient là chez eux, Eric surtout qui plaçait à droite et à gauche différents objets: capodastre, médiator, verre d'eau,... La set-list était scotchée sur le vieux piano, invité permanent des lieux. Encore quelques minutes d'attente, Eric repart s'accouder au bar et, enfin (et à l'heure), Stan et Eric remontent sur scène. Hervé présente Stan, guitariste de blues et de talent et annonce celui que l'on ne présente plus. "Ce soir, l'ambiance sera sans doute plus blues que folk".

    C'est pourtant un classique du folk "The other side of this life" (de Fred Neil, le regretté mais immortel auteur de "Everybody's Talking") qui ouvre le programme (comme il ouvre le disque "Blue Rain Live"). Tout de suite, on se rend compte que les guitares seront reines. Les délicats arpèges d'Eric sont joliment enluminés par le jeu plus électrique de Stan qui se fend très vite dun solo. On remarque l'attention que porte Stan au jeu d'Eric. Quant à ce dernier, on devine qu'il laissera à son partenaire d'un soir toute la place que son talent mérite. Même ambiance sur le morceau suivant, "Trouble in Paris", extrait de "Ghosts upon the Road". C'est l'occasion d'évoquer Paris et l'attachement d'Eric à cette ville, et à ce lieu (Eric vient pour la troisième année consécutive). "Belgian Bar" est également extrait de "Ghosts" mais l'ambiance est différente, le jeu de guitare, quoiqu'acoustique, est plus rock. Les artistes sont chauds, les spectateurs aussi!

    C'est le moment de placer un blues: "The Blues Keep Fallin' Like The Rain" qui remonte à "Be True To You". Stan joue sur son terrain, et le démontre. Puis vient le tour de "Runaway", extrait de "Beat Avenue", et d'une reprise "Shame, Shame, Shame" de Jimmy Reed (titre présent sur "Blue Rain").31434a1c0476b031518c995d3c4be386.jpg

    Eric nout redit son plaisir d'être là, nous répète à quel point il se sent "at home" à la Pomme d'Ève, avec un public de vrais passionnés. Nulle flagornerie dans ces propos: le plaisir se lit dans les yeux de ce grand jeune homme, un peu gauche, de 64 ans.

    Eric passe au piano, il faut déplacer quelques objets sur la petite scène, passer le fil du micro. Eric évoque Fred Neil (je n'ai pas bien saisi ses propos) pour introduire le morceau suivant: "Don't It Make You Wanna Sing The Blues". Tout un programme. Stan tente bien de placer quelques notes, mais laisse finalement Eric se débrouiller seul avec son piano. C'est le retour à la guitare et à un autre blues, annoncé comme un "old barnayard song", "Blue Rockin' Chair" extrait de "Beat Avenue" comme le dernier morceau du premier set, "Before Everything Changed".

    Eric annonce le break, chacun peut aller boire un coup, éventuellement acheter quelques CD (il s'émerveille du fait que son public connaît mieux ses disques que lui) et annonce un invité surprise pour la seconde partie. En fait, beaucoup avaient deviné que l'invité serait une invitée.

    ba4e38be89ed51aafcf27195c1e77742.jpgC'est en effet à trois que le programme se poursuit. Inge a rejoint sur scène celui qu'elle a épousé récemment.

    Pour moi, voir et entendre Eric était un rêve. J'avais un autre rêve, qu'il interprète "Close The Door Lightly When You Go", une de mes chansons favorites, toutes époques et tous interprètes confondus (au même titre que "Blue Umbrella" de John Prine ou "Vincent" de Don McLean). J'avais oublié que Mr. Andersen interprétait également "Last Thing On My Mind" de Tom Paxton (il l'avait enregistrée sur le premier album en trio avec Rick Danko et Jonas Fjeld). Et c'est par cette merveilleuse ballade, qui est également au sommet de mon hit-parade personnel, qu'il a attaqué le second set. Inge plaçait ses harmonies sans être envahissante, Stan démontrait joliment qu'il était bien plus qu'un bluesman. Bref, la suite s'annonçait belle.

    Que dire alors quand survinrent les premières notes de "Close The Door...". Cette chanson d'amour perdu remonte à 1966 et à "'Bout Changes & Things" et elle opère toujours sur moi le même effet magique. Tout autre commentaire serait superfétatoire.

    Viennent ensuite deux titres plus "rhytmés": "Foghorn" (de "Memory of the Future") et "One More Shot" (de "Danko / Fjeld / Andersen"). Ce titre, inspiré par l'histoire de Frank & Jesse James, assez violent dans son interprétation, a été écrit par Paul Kennerley, monsieur Emmylou Harris. Il figurait à l'origine sur l'opéra-country "The Legend of Jesse James" de Paul Kennerley, paru en 1980, avec au générique Levon Helm du Band (qui chantait "One More Shot"), Johnny Cash, Emmylou Harris, Charlie Daniels, Rodney Crowell, Rosanne Cash, Albert Lee... En présentant ce morceau, Eric a évoqué 2 truands américains d'aujourd'hui, bien moins sympathiques: George Bush et Dick Chenney.

    Retour au piano pour un "Blue River" d'anthologie. Ce titre, qui a donné son nom à un album en 1972 fut également repris sur "Danko / Fjeld / Andersen"). "Parfois, au piano, je me prends pour Ray Charles", dit Eric avant d'annoncer le morceau suivant (toujours au piano) "Driftin' Away", co-écrit avec son regretté ami (et Norvégien d'origine comme lui) Rick Danko (titre tiré du premier album du trio précité).a2c81156dc80220029d05b5250548866.jpg

    Tonalité différente ensuite et ambiance Velvet Underground avec "You Can't Relive The Past" (de l'album du même nom), co-écrit avec Lou Reed. C'est l'occasion d'un échange avec le public et d'évoquer le passage de Lou à Paris pour jouer sur scène son spectacle "Berlin" (25 personnes présentes sur la scène, donc peu de chance de le voir à La Pomme!). Les guitares sont plus lourdes... Et nos trois artistes, fatigués, quittent la scène... et ne se font pas trop prier pour un rappel, un grand sourire sur le visage.

    C'est d'abord "Woman She Was Gentle", primitivement publié sur "Be True To You" en 1975 mais d'abord enregistré pour "Stages", l'album perdu (il faudra que je vous narre l'histoire tragique de ce disque) en 1972 avec la voix de Joan Baez. La magie est toujours là, et ne faiblit pas pour le dernier titre, le superbe "Moonchild River Song" (de "Be True To You" et "Stages").

    Dernier titre? Pas tout à fait... Les trois se font prier un peu plus longtemps, boivent un verre, et reviennent pour "Thirsty Boots", l'un des classiques indémodables d'Eric Andersen (sur "'Bout Changes & Things" à l'origine), toujours une grand claque plus de 40 ans après.

    C'est l'heure de se quitter. Les spectateurs disent merci à l'Artiste. L'Artiste, modeste toujours, dit merci à "son" public (mais aussi à Hervé, à George, à la technique...), chacun, individuellement a un petit mot en passant. Inge regarde son grand homme avec amour.

    Avez-vous compris que j'avais passé une belle soirée? J'ai vu et entendu une légende qui restait humble, un homme heureux de partager sa passion. J'ai découvert Stan Noubard Pacha, un guitariste que je ne connaissais pas et qui tout au long de la soirée à démontré sa capacité à s'adapter en permanence à quelqu'un avec qui il ne joue pas tous les jours. Il y avait une vraie complicité entre ces deux-là, et le respect était réciproque.

    Et il y avait des sourires partout...

    (Pour plus de photos, vous pouvez cliquer ici.)

  • Prochainement...

    ... sur cet écran...

    ERIC ANDERSEN à la Pomme d'Ève

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    le 12 juillet 2007
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    avec Stan Noubard Pacha et Inge Andersen...
    Stay tuned...