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dave hamilton

  • Dave Hamilton "Back Roads of my Mind"

    Nous vivons une époque formidable! Le disque se meurt, la radio ne nous fait découvrir que ce dont nous somme abreuvés à longueur de journée, et pourtant...

    Pourtant, la résistance s'organise. Ici et là, d'irréductibles bardes continuent à jouer et à chanter la musique qu'ils aiment, loin de toute consdération commerciale, dans tous les styles. La musique vit! Mais fait-elle vivre? C'est une autre question...

    Le net est pour eux devenu le meilleur (le seul?) moyen de se faire connaître "Outside a small circle of friends" (© Phil Ochs). Il y a les sites personnels, les myspace et puis des sites qui permettent de vendre et acheter la musique "indépendante".

    Il en est deux que je visite régulièrement: PayPlay et DigStation. Sur ce dernier site, j'avais découvert récemment David Kleiner (voir note précédente), attiré que je fus par un titre et une photo qui renvoyaient clairement à Phil Ochs.

    Ma dernière découverte s'appelle David "Dave" Hamilton. Pas le photographe-cinéaste, pas le jazzman, pas l'un des innombrables Dave Hamilton que l'on peut rencontrer au hasard des recherches sur google. Non. "LE" Dave Hamilton, celui que personne ne connaît, pas même moi il y a quelques jours, celui qui compose, chante et joue de la guitare, parfois seul, parfois avec "Sonoma Mountain Band". Dave Hamilton qui vient de publier "Back Roads Of My Mind".

    Back Roads Of My Mind.jpg

    DigStation, comme d'autres, classe les albums par genre. Parfois, il n'existe aucune des informations qui permettent d'aller plus avant dans la découverte d'un artiste ou d'une oeuvre. Il les faut donc aller quérir ailleurs. Heureusement, monsieur DigStation avait eu la bonne idée de publier une courte biographie de Dave Hamilton. Et dans cette bio, un nom qui pour moi est un sésame: John Prine était cité parmi les influences principales (aux côtés d'artistes mineurs comme Bob Dylan ou Hank Williams). Je devrais d'ailleurs établir une liste des songwriters qui se réclament de John, cela vous permettrait de comprendre à côté de quoi vous passez en persistant à l'ignorer. Autre information précieuse, l'album dont je vous parle comporte 20 titres dont 9 reprises, 1 traditionnel et 10 compositions de Dave. 78 minutes pour 9,99$ (7,40€ environ).

    Et la liste des titres acheva de me convaincre...

    Dave Hamilton est un respectable Monsieur à cheveux (et moustache) gris. C'est un Monsieur sérieux aussi: il est titulaire d'un "college degree" en histoire, spécialisé dans l'ouest américain (ce qui n'est pas sans influencer ses compositions). C'est aussi un saltimbanque, depuis près de 30 ans. Laissons-le se présenter lui-même: "... Je ne peux pas conclure ces remerciements sans mentionner John Brandeburg. Il m'a donné des leçons de guitare à la fin des années 70. Il a eu l'audace de me forcer à monter sur scène et jouer devant un public lors d'un "open mic" en 1979. J'étais terrifié à mort, tremblant, transpirant, mon coeur battait à 200 pulsations à la minute, mes yeux bougeaient à toute allure d'un côté à l'autre, mais je l'ai fait. J'ai eu un excellent accueil et, depuis, je joue, soit en solo, soit au sein du "Sonoma Mountain Band" dont je suis l'un les membres fondateurs".

    Le résultat de ces 30 années est donc "Back Roads Of My Mind". 20 titres dont 10 compositions de Dave qui soutiennent la comparaison avec les autres. Un traditionnel "Morning Blues", souvent chanté les bluesmen. Et 9 reprises ("covers" comme on dit là-bas).

    Les reprises? Je vais les détailler mais quand j'ai vu la liste, j'ai pensé que Dave Hamilton me connaissait bien et qu'il avait enregistré cet album pour moi... ce qui n'est pas le cas évidemment!

    "Tomorrow Is A Long Time" de Bob Dylan. Qu'en dire de plus? J'ai déjà consacré une note à ce titre qui est pour moi l'un des plus beaux du Zim. Et Jack Williams en a fait une belle adaptation dans son dernier album qui lui aussi a fait l'objet d'une note.

    "If You Were A Bluebird" de Butch Hancock. Butch est lui aussi l'un des meilleurs songwriters américains, l'un des plus repris par ses confrères. Ce Texan est un tiers des Flatlanders (avec Jimmie Dale Gilmore et Joe Ely). "Bluebird" est la chanson qui me l'a fait connaître par le biais de l'interprétation qu'en a faite Emmylou Harris.

    "Nothing But A Breeze" de Jesse Winchester. Je connais surtout Jesse par les "covers" de ses compositions par d'autres (notamment Iain Matthews). J'ai eu envie de découvrir son premier album en lisant la note qu'en avait fait Steve Wilkison sur son blog Shelter from the Storm. Si vous ne connaissez pas Jesse, sachez quand même que c'est un ressortissant des USA qui a émigré au Canada dans les années 60 pour des raisons politiques (il ne devait pas être très favorable à la guerre du viet Nam!) et que ce premier album a été produit par Robbie Robertson du Band.

     "Last Train From Poor Valley" de Norman Blake. Norman est l'un des plus passionnants des musiciens acoustiques américains. Il a joué (guitare, mandoline, violon, etc.) avec des gens comme Bob Dylan, Johnny Cash, Steve Earle et des centaines d'autres. Et "Last Train" est l'un de mes morceaux préférés du groupe de bluegrass  "Seldom Scene", avec la voix de John Starling, sur l'album "Act Two".

    "Streets of London" de Ralph McTell. Cette fois, Dave traverse l'Atlantique pour reprendre ce qui est ma chanson favorite du répertoire folk britannique de la fin des sixties / début des seventies. Nothing more to say. Si vous le pouvez, découvrez la version de Ralph. Et puis celle de Tony Rice, aussi...

    "Spoon River" de Mike Smith. Pas grand chose à dire de Mike Smith si ce n'est que c'est un songwriter de talent qui a d'autres cordes à son arc. Et que "Spoon River" restrera toujours associée au regretté Steve Goodman qui en a fait une superbe et émouvante version. Il a également interprété une autre très belle composition de Mike Smith: "The Dutchman" qui fut son plus grand succès.

    "The Hobo Song" de John Prine. Trop à dire sur John, je n'en dirai donc rien, si ce n'est que ce titre pourrait appartenir au répertoire de Woody Guthrie ou Pete Seeger.

    "Way Over Yonder In The Minor Key", un texte de Woody Guthrie mis en musique par Billy Bragg. J'ai découvert ce titre récemment, interprété par Joel Rafael, sur les conseils d'Hervé.

    "Roseville Fair" de Bill Staines, encore un songwriter respecté et méconnu, chantre de l'Amérique profonde (au sens noble du terme), que j'ai lui aussi découvert récemment grâce à Hervé.

    Dave Hamilton a donc placé la barre très haut et pourtant, ses compositions s'accomodent très bien de cette prestigieuse compagnie. Du morceau-titre qui ouvre l'album à "Something I'd Really Like To Lose", en passant par "Vacation", "Jim Bridger" ou "In Her Memory", ce n'est que du haut niveau. Des mélodies et des cordes qui chantent. Et des textes de grande qualité.

    Sur ce disque, Dave chante (bien) d'une voix chaleureuse et vite familière et joue de la guitare et du banjo. Il est accompagné de John Karsemeyer (banjo et mandoline), Alice Fitzwater (violon), Blair Hardman (basse, percussion, clavier) et Gailene Grillo (harmonies vocales). Aucun de ces noms n'est connu mais le résultat est bien agréable à écouter et réécouter.

    C'est ce que je fais...