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Souvenirs - Page 2

  • Images

    Quelques images que je garde en mon cœur...

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    Avec la participation, par ordre d'apparition dans ce monde, de Lucie, Pierre, Simone, Albert, Lucette, Michel, Francine, Pascal ("Quiet Man"), Sylvie, Denis ("Maître Chronique")...
  • Merci Maman

    Sivry sur Meuse, 27 juillet 1925 - Verdun, 24 mai 2007

    Tu es partie rejoindre celui que tu as tant aimé.

    Merci Maman pour tout l'amour que tu nous as donné.

     

  • 24 avril 1982

    Il y a 25 ans aujourd'hui, je devenais père de famille.

    Un grand merci à Calaure, ma Fillotte, pour toutes les grandes joies et les petits bonheurs qu'elle m'a donnés au cours de son premier quart de siècle...

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  • Tout va très bien, Madame la Marquise...

    Pourtant, il faut que je vous dise...

     

    Un disque, un frère, deux jours… Crosby , Stills, Nash & Young: 4 Way Street

    Vendredi 30 avril et samedi 1er mai 1971. Après une épuisante semaine de travail (j'étais étudiant en 1ère année à la Fac de Droit de Nancy), je retrouvais avec délices la chaleur du foyer familial. C'était le retour à la "maison jaune" (qui, 36 ans plus tard est toujours revêtue du même crépi dont la couleur n'est plus désormais qu'un vague souvenir).

    C'est cette maison aux deux marronniers si chers à un jeune Maître Chronique, cette maison qui, pour moi, est demeurée pour toujours LA maison, celle où j'ai accumulé tant de souvenirs dont certains ont été évoqués au détour de telle ou telle note sur ce blog (souvenez-vous des "petits coureurs qui ont donné lieu à un précédent slalom parallèle entre les portes de la mémoire). J'y étais arrivé alors que j'approchais de mes 9 ans pour la quitter 13 ans plus tard, par la force des choses, mes parents, locataires, ayant été contraints de se reloger. Le nouveau propriétaire, l'armée française, désirait réserver la jouissance des deux pavillons jumelés à ses employés (sans doute des officiers dans le besoin).

    L'armée avait d'ailleurs déjà annexé une partie du quartier et notamment le terrain bordé de deux rangées de trois casernes en ruines (et qui furent détruites et partiellement dynamitées pour les remplacer par un réfectoire) qui était situé à l'arrière de la maison jaune. Si je parle de ce terrain, libre d'accès, c'est parce qu'il symbolise un peu ce qui a disparu depuis, cette forme de liberté dont ne bénéficient plus nos enfants et petits-enfants, ces "jardins pour y faire des bêtises" comme eut chanté Pierre Perret.

    Des bêtises, en fait, je n'en faisais pas beaucoup car j'étais un enfant plutôt sage (quoique… en fait, j'accumulais les "expériences" qui m'ont valu quelques plaies et bosses et je ne suis devenu sage qu'en juillet 1963 après un choc un peu brutal et qui aurait pu mettre un terme prématuré à ma jeune existence, mon vélo flambant neuf – cadeau de communion solennelle – ayant eu l'idée saugrenue de refuser une priorité à droite à une Simca P60). J'étais un enfant qui entendait, à défaut de toujours les suivre, les recommandations et interdits parentaux. Il y avait bien sûr la tentation d'aller explorer les vieilles casernes (dont l'une avait été partiellement aménagée pour loger quelques travailleurs "Nord-Africains" peu exigeants sur les conditions de vie) mais je n'ai pas le souvenir de m'y être risqué. Pour moi, ce terrain est surtout le théâtre de mes premières expériences de footballeur en herbe (qui d'ailleurs était plus rare que les cailloux), du moins sur un emplacement de grandes dimensions. C'est là que j'avais croisé quelques sportifs pratiquants qui me convainquirent de les rejoindre au sein du club de la capitale du Nord Meusien, le S.A.V., où j'allais m'illustrer, modestement, pendant près de 10 ans.

    Mais en 1971, ce terrain n'était plus vague ni libre, ni même vaguement libre. Il était clos d'un mur de béton et de barbelés et, au lieu des jeux où les gosses du quartier et les parachutistes du 6éme R.P.I.M.A. se mêlaient joyeusement, nous n'avions plus droit qu'au spectacle des sous-officiers sadiques torturant à plaisir les recrues qui leur étaient livrées tous les deux mois. Et aujourd'hui, l'armée ayant déserté nos provinces, le quartier est peuplé de "friches militaires" faisant parfois l'objet de projets de réhabilitation, comme on dit.

    En ce vendredi veille du 1er mai (qui, logiquement tombait un samedi), je fis donc mon habituel tour "en ville" pour rendre, en particulier, à la Maison de la Presse, qui était aussi le principal disquaire verdunois. 1971 est l'année où, étudiant fraîchement salarié, j'ai commencé à consacrer des sommes non négligeables à l'achat de rondelles en vinyle. Je gagnais peu (environ 850 F par mois) mais j'étais riche. Imaginez donc: ma chambre en cité universitaire me coûtait 100 F par mois, le repas au resto U revenait à 1,75 F et un 33 tours coûtait 24,25 F ou 28,50 F. J'avais donc la ferme intention de ne pas revenir les mains vides. Et j'espérais bien trouver ce jour-là l'objet annoncé depuis quelque temps, un album (double) de Crosby, Stills, Nash & Young. medium_4_Way_Strret.jpg

    Mon attente ne fut pas déçue, l'objet était bien là, superbe dans sa pochette noire, taillée dans un carton rigide et épais comme l'étaient à l'époque celles des disques en importation des Étas-Unis. 1971 c'était aussi l'époque où nos 4 mousquetaires étaient en pleine gloire, les albums en trio ou en quatuor et les compilations de Buffalo Spfringfield se vendaient comme des petits pains. David Crosby venait de publier "If I Could Only Remember My Name" et Stephen Stills "Stephen Stills", tous deux avec succès et Graham Nash s'apprêtait à en faire autant avec "Songs For Beginners". Mais, malgré l'accueil fait chez nous à "After The Gold Rush" les 2 premiers albums de Neil Young, en ce mois d'avril, n'étaient pas encore disponibles en pressage français. Et "Harvest" était annoncé mais ne venait pas.

    Le contenant était beau, mais que dire du contenu! Dès les premières notes, après mon retour à la maison jaune, je sus que l'objet n'allait pas quitter le tourne-disques jusqu'à la fin du weekend. (On verra par la suite qu'il n'en fut pas tout à fait ainsi). Quelques mesures de "Suite: Judy Blue Eyes" et Neil arrivait pour une interprétation acoustique du morceau qu'il avait composé pour Buffalo Springfield (mais qu'il ne chantait pas avec ce groupe) "On The Way Home". Les titres s'enchaînaient avec de vraies bonnes surprises comme certains inédits: "Triad" de David Crosby (que les Byrds avaient refusé, jugeant le texte immoral – "Why can't we go on as three" – provoquant son départ vers d'autres horizons), "The Lee Shore", "Right Between The Eyes", une version acoustique de "Cowgirl In The Sand". Une présentation déjantée de Stephen Stills par Neil ("We've had our ups and downs but we're still playing together"). Chacun avait sa part du gâteau. Le premier disque, acoustique, permettait à nos 4 hommes, tour à tour, de se mettre joliment en valeur. Le second disque, électrique, était un vrai disque de groupe (c'est peut-être le seul où David, Graham, Steve et Neil ont sonné comme un vrai groupe) avec les morceaux de bravoure, épiques, que constituaient "Southern Man" ou "Carry On" et les duels de guitares mémorables des deux anciens de Buffalo Springfield. Et puis il y avait aussi le final, inattendu, le retour au calme avec "Find The Cost Of Freedom", interprété a cappella.

    Ce disque, chacun le connaît maintenant, il appartient pour toujours à l'histoire de la rock music. Mais il a aussi une petite histoire, et c'est celle-là que je vais désormais tenter de vous narrer.

    Il y a un détail que je n'ai pas encore évoqué mais qui est indispensable pour finir de planter le décor: en ce samedi 1er mai était prévue une manifestation capitale pour l'avenir de la ville de Verdun. On allait en parler enfin pour autre chose que sa bataille de 1916 et ses cimetières! En effet, une autre bataille des temps modernes allait avoir lieu: Simone Lux et Guy Garnier allaient présenter (au stade du Parc de Londres, habituel théâtre de mes exploits sportifs) les jeux du cirque du 20ème siècle, Intervilles. Et mes parents avaient prévu de s'y rendre et, pourquoi pas, de s'y faire accompagner par leurs enfants débordants d'enthousiasme!

    Pour la compréhension des évènements qui vont suivre (si je peux dire ainsi de faits qui se sont déroulés en un temps que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître), je dois également préciser que les relations entre mes parents et leur propriétaire de l'époque (une vieille sorcière à l'âme en forme de coffre-fort) n'étaient pas réellement idylliques. J'aimais beaucoup la maison jaune, et mes souvenirs l'embellissent encore, mais force est de reconnaître qu'elle avait quelques défauts. Un chaudière à charbon qui n'était vraiment efficace qu'en été (en hiver, on se réchauffait surtout à la charger et à la nettoyer) et puis, surtout, un chauffe-eau, dans la salle de bains, à l'étage, dont mes parents avaient vainement demandé le remplacement, pour raisons de securité, depuis plusieurs mois, se heurtant à un refus obstiné.

    Nous voici donc le samedi matin. Ma chambre était située au rez-de-chaussée, celle de mes sœur et frère à l'étage, près de la salle de bains. J'avais un électrophone, stéréophonique, mais il était à Nancy dans ma chambre d'étudiant. Mon ancien appareil, monophonique, avait été cédé (moyennant finances, sans doute) aux deux derniers membres de la fratrie. C'est donc dans leur chambre que je me rendis le matin, après lever et petit-déjeuner des petits princes (qui avaient quand même 16 et 13 ans), pour me repaître encore un peu de "4 Way Street".

    Malheureusement, le 1er mai était le jour de la douche pour Maître Chroniquounet. Eh oui, jeunes gens, à l'époque (si bien dépeinte par Zola dans ses romans) mon jeune frère n'avait droit qu'à 2 douches ou bains par an (je ne suis pas sûr qu'il s'en plaignait, d'ailleurs): le 1er mai et le 1er novembre. C'était cela ou des pommes de terre et rien d'autre à tous les repas!

    J'étais donc donc occupé à ne rien faire, en musique, ma petite sœur devait être en bas, près de ses parents, peut-être à regarder la TV qui était entrée dans la maison à l'occasion de la Coupe du Monde de Football l'été précédent, ou était-elle près de moi? Elle s'en souvient peut-être. Et le gamin était occupé à ses ablutions semestrielles. C'était une belle matinée ensoleillée, de celles où l'on se dit que l'on peut se découvrir de plus d'un fil, à l'occasion du départ d'avril. La vie était belle. Un seul souci: comment éviter Intervilles sans froisser nos gentils parents? Sans le savoir et, je le crois du moins, sans le vouloir, le pas-encore-Maître-Chronique allait trouver la solution!

    Entre deux notes de guitare, j'entendis ma Mère (qui, en bonne Mère-poule, s'inquiétait à juste titre en raison du mauvais fonctionnement du chauffe-eau) monter l'escalier d'un pas pressé et stressé et demander d'une voix inquiète: "Pascal, tu n'as pas entendu ton Frère? Il n'y a pas de bruit à la salle d'eau", ou quelque chose de similaire. Et de se ruer vers la porte de la dite pièce, et de tenter de l'ouvrir. Un coup d'épaule pour faire sauter le fragile verrou mais la porte restait bloquée par le corps inanimé du petit Denis, intoxiqué par les émanations de l'appareil défectueux et qui, se  sentant mal, avait vainement tenté d'enfiler un sous-vêtement et de sortir du piège dans lequel il s'était trouvé coincé bien malgré lui.

    Je ne vous décrirai pas la panique qui s'installa en quelques secondes à l'endroit qui, en d'autres temps, était le terrain où les "petits coureurs" se mesuraient en d'implacables compétitions. Ma Mère et moi-même sortimes tant bien que mal le gamin de sa prison vite rejoints par le Père et la Sœur complètement affolés, pour l'allonger sur le plancher de sa chambre. Ma Mère (à qui son petit dernier doit peut-être la vie une deuxième fois) eut alors deux réflexes. Le premier était bon, je l'avais d'ailleurs eu en même temps qu'elle, c'était d'ouvrir la fenêtre. Le second, arrêter la musique d'un geste brutal, en revanche ne s'imposait pas vraiment et cela pour deux raisons: d'une part, même longtemps après, je ne vois toujours pas en quoi Crosby, Stills, Nash & Young pouvaient empêcher le blondinet de se réveiller, il me semble au contraire qu'une telle musique ne pouvait que l'aider à reprendre conscience; d'autre part, mon précieux disque a été marqué à vie par ce geste, une rayure ayant laissé un souvenir sonore et désagréable au beau milieu de "Right Between The Eyes".

    C'était donc la panique. J'étais à l'époque quelqu'un d'émotif qui "tombait dans les pommes" à la vue d'une goutte de sang. Mais devant l'urgence de la situation, je n'ai pas pensé à me trouver mal, ni même à tancer vertement ma Maman pour son geste intempestif. Non, je ne pensais qu'à mon petit Frère que je devais, au fond, aimer bien, et je pris vite la direction des opérations. Si je m'en souviens bien, j'ai dû élever la voix, peut-être même un peu crier pour faire cesser l'affolement. Pendant que Maman répétait à son petit dernier "Dis quelque chose, mon gamin, dis Bee Gees…" (pourquoi les Bee Gees qui étaient hors de mode en cette époque?), j'ai ordonné à Papa (qui était paralysé par l'émotion) d'aller chez les "Bonnes Sœurs" pour appeler les pompiers (nous n'avions pas le téléphone en cette époque prédiluviuenne). Quant à ma petite Sœur, elle pleurait à chaudes larmes (elle aimait vraiment son petit Frère), criait, se roulait sur son lit (enfin, ce qui est sûr, c'est qu'elle était plus que paniquée).

    Mais cette petite Sœur avait un brevet de secourisme dont elle était incapable de faire usage. Je lui ai donc demandé de me dire ce que je devais faire pour pratiquer un bouche-à-bouche sur celui qui n'aurait peut-être pas la chance de devenir Maître Chronique. (Je n'avais pas, pour ma part, reçu la précieuse formation, indispensable à ce moment précis). Ce fut alors que, je crois, elle (ma petite Sœur) retrouva sa lucidité et suffisamment de sang-froid pour me dicter la conduite à suivre (en revanche, je ne suis pas certain que notre Mère nous fut d'un grand secours à ce moment-là, et c'est bien compréhensible, elle ne voyait que son petit qui restait inanimé et il était difficile de lui demander de se calmer).

    Je pratiquai donc les quelques gestes élémentaires qui, combinés avec l'effet bienfaisant de l'aération de la pièce, permirent au Frérot de rouvrir timidement les yeux au moment où notre Père revenait, suivi de près par un véhicule rouge à la sirène bienfaisante et apaisante. Parce que, quand même, on n'en menait pas large… Les pompiers firent donc irruption, armés d'un masque à oxygène, finirent de ranimer le sinistré (je pense que ses souvenirs interrompus ont dû renaître à cet instant) et l'emmenèrent à l'hôpital où nous nous empressames de lui rendre visite, préférant sa compagnie à celle de Lux & Garnier! Le lendemain, un entrefilet dans "L'Est Républicain" donna la part belle dans le sauvetage aux soldats du feu qui étaient en fait arrivés après l'incendie.

    Mais pour moi, reste le souvenir de l'œuvre collective d'une famille où chacun, avec ses moyens du moment, a donné ce qu'il pouvait, évitant ce qui aurait pu être un tragédie. Et je vais vous faire un aveu: je ne l'ai jamais regretté…

    ... et la suite Flying Stimulo Brother vous la contera...

  • Un p'tit beurre...

    Une parenthèse digressive au milieu de mon intinéraire musical... Il y a 49 ans, à l'heure où j'écris, à peu près, j'étais sur les genoux de mon arrière-grand-mère, à la fenêtre du rez-de-chaussée du 9 rue de Beaumont sis en ma bonne ville natale... et j'attendais... Mais j'attendais quoi?

    J'attendais un petit frère, pardi, mais cela je ne le sus que peu après...

    Eh oui, Maître Chronique (http://musiques.hautetfort.com/) entre aujourd'hui dans sa cinquantième année... Et il a toujours 5 ans 9 mois et 10 jours de moins que moi...

    Bon anniversaire, P'tit Frère...