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Raccourci

Aujourd'hui est célébré le quatre-vingt-dixième anniversaire du début de la bataille de Verdun. Je ne ferai pas un cours d'histoire, il vous suffit de vous reporter à votre quotidien préféré et vous en saurez autant que moi.

J'ai encore en mémoire certains paysages, dans les années 50 (c'est ça, Pépé, tu vas radoter!) avant que les agriculteurs ne remettent en exploitation (la Côte du Talou, par exemple) certaines parcelles, souvent au péril de leur vie, avant que la forêt ne reprenne ses droits sur d'autres zones (le Ravin de la Mort, à proximité de la Tranchée des Baïonnettes). Ces images, 40 ans après la bataille, avaient suffi à faire comprendre à mon esprit d'enfant curieux ce qu'avaient pu endurer ceux qui l'avaient vécue. Et puis le silence gardé par les survivants, qui ne pouvaient pas raconter, était d'une éloquence assourdissante.

Quelques semaines après ce 21 février, mon grand-oncle, Albert, venu de sa Creuse natale, la fleur au fusil, était tué à 20 ans près de Verdun, aux Éparges.

Le 30 juin naissait mon père, quelque part sur le doux Plateau de Millevaches (dont - je le dis pour les béotiens - le nom n'a rien à voir avec les bovidés mais - déformation du patois local - fait allusion aux innombrables sources qui affleurent sur ledit plateau). Il fut prénommé Albert, en hommage à l'oncle qu'il n'aurait jamais le bonheur de de connaître.

Un peu plus de 85 ans plus tard, mon père décédait à Verdun, où il avait vécu plus d'un demi sècle.

L'histoire (le destin?) a parfois des raccourcis surprenants.

 

Commentaires

  • Il suffit d'ailleurs de se rendre, tout près de Douaumont, dans le village détruit de Fleury, où sont indiqués tous les emplacements des lieux de l'époque (comme l'école par exemple, ou tel ou tel artisan) pour avoir la gorge nouée et mesurer l'ampleur de la catastrophe humaine que fut cette bataille.
    Preuve, une fois encore, qu'il ne faut jamais oublier et, pour en revenir à notre père, savoir capter les bons moments lorsqu'ils se présentent à nous. Car sinon, les regrets (voire les remords) deviennent très vite insupportables. C'est une discipline de vie.

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