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Alain Souchon, c'était bien...

Alain Souchon, c'était vraiment bien. Alian Souchon, c'était le vendredi 6 avril à Epernay, dans une nouvelle salle, le Millesium. Bien sûr, en arrivant, on a eu un peu peur. Après tout, le Millesium, ce n'est pas une salle de spectacle, ce n'est jamais qu' une halle de parc des expositions. Et puis toutes ces chaises bleues en plastique (les pieds étaient en acier, tout de même) alignées avec leur numéro en papier ne laissaient pas augurer d'une confortable soirée. Nous prîmes places, guidés par de charmantes ouvreuses. Au troisième rang, presqu'au milieu, ce devrait être supportable! Petit à petit, la salle se remplissait. Les guitares attendaient, elles aussi, sagement, sur leurs supports. Et il y avait des appareils branchés, avec des lumières vertes ou rouges, qui clignotaient. Tout était prêt. Et les musiciens sont arrivés: de gauche à droite il y avait Michel Cœuriot (Michel Jonasz, Maxime Le Forestier, William Sheller), cerné de ses claviers; Thomas Cœuriot (le fis de son père) aux guitares acoustiques et électriques, à la mandoline (et j'ai même cru reconnaître une mandola) et aux harmonies; Laurent Faucheux (Maxime Le Forestier, Sol en Si) à la batterie; Guy Delacroix (Jean-Michel Caradec, Jacques Higelin, Michel Jonasz, Maxime Le Forestier, Alan Stivell et – dixit Maître Chronique – Magma) à la basse électrique, à la contrebasse et aux harmonies; Michel-Yves Kochmann (Renaud, Sol en Si) aux guitares acoustiques et électriques (il avait même une superbe resonator steel-guitar) et aux harmonies. Un roulement de batterie, quelques stridences des guitares, et c'était parti. Et là, divine surprise, l'acoustique était parfaite, la balance bien réglée, chaque instrument bien en place et distinctement audible. Et j'ai pensé à mon frère: le batteur est bien un batteur de rock et je ne sais pas s'il a pris des leçons de caisse claire, mais il était juste où il fallait, les écouteurs sur les oreilles, comme il fallait, sans jamais être envahissant.  Et le chanteur est arrivé, dégingandé, frisé-hirsute, de noir et blanc vêtu. Et il était content, et les musiciens étaient contents (le Champagne?), c'est lui qui le disait, en tout cas. Et il a chanté ses chansons, pas toutes, il y en a trop maintenant. Certaines ont été attendues en vain. Mais on a eu de grands moments musicaux. "C'est déjà ça", avec une performance de Kochmann à l'Oud. Et des "petites" chansons qu'il chantait seul dans un coin près de Cœuriot père et de son piano. Et la plus applaudie (du moins avant le moment des rappels), "Et si en plus y'a personne" une nouvelle pas encore très connue et dont je découvrais les paroles: "Arour hachem, Inch Allah, Are Krishna, Alléluia / Abderhamane, Martin, David / Et si le ciel était vide / Toutes ces balles traçantes / Toutes ces armes de poing / Toutes ces femmes ignorantes / Ces enfants orphelins / Si ces vies qui chavirent / Ces yeux mouillés / Ce n'était que le plaisir / De zigouiller / Et l'angélus, ding, qui résonne / Et si en plus, ding, y'a personne…". Et Bob Dylan chantait... "With God on our side" il y a plus de 40 ans. Rien n'a changé, ou plutôt si, en pire!!!

Le public était sage. Il tapait des mains un peu à contre temps, il saluait parfois à retardement les titres qu'il reconnaissait. Il y a bien eu 2 adolescentes de 40 ans qui ont commencé à se trémousser entre la scène et le premier rang avant de se rasseoir, déçues du peu d'émulation qu'elles sucitaient.

 

Et il a raconté ses histoires. Celle du type de la mairie de Paris (époque non précisée) qui prèlevait chaque jour 800€ des finances publiques pour boire le thé. Ou son projet d'écrire sa biographie, bien larmoyante pour faire un maximum d'argent. Elle démarrerait comme "Sans famille", se poursuivrait comme chez Zola, pour finir avec un petit nuage qui ressemblerait à Laurent Voulzy. Alain, il a 10 ans depuis longtemps. Et toujours son âme d'enfant. Alors, à un moment, pour mettre un peu le bazar, il a dit que d'habitude, à cet instant du spectacle, les gens du fond venaient se mettre debout et bouger devant la scène. Et puis, disait-il, ça gênait les gens des premiers rangs, qui râlaient, qui se levaient aussi, qui se bagarraient même parfois, et eux, là-haut, sur la scène, ça les amusait! Le mouvement de foule se fit donc, timide d'abord, plus franc ensuite. Et je ne voyais plus si bien. Et la jeune fille devant moi pesait au moins 90kg et menaçait de s'effondrer sur mes genoux. Quant à son déodorant… mais passons… Alors, je me suis levé: après tout, je mesure 1m85 et il faut bien que cela me serve à quelque chose de temps en temps. Et tant pis pour ceux du quatrième rang. Le spectacle se termina de manière joyeuse, les sourires étaient partout, un vrai petit moment de bonheur. Tout le monde était debout, tapait dans les mains, et les six compères, sur leur estrade et malgré la fatigue, avaient du mal à nous quitter, je l'aurais juré. D'ailleurs, ils ont eu du mal à nous quitter, personne dans la salle n'était rassasié... Oui, vraiment, c'était bien, Alain Souchon.

Commentaires

  • Finalement, le Souchon de la Marne est le frère jumeau du Souchon parisien que nous vîmes il y a à peine plus d'un mois. Souchon et ses chansons où pointent nosltagie, humour et une réflexion sur notre monde beaucoup plus profonde qu'il n'y paraît au premier abord. Souchon, c'est un homme sérieux qui ne se prend pas au sérieux, les petites histoires qu'il racontent le prouvent à l'évidence (il nous a raconté les mêmes). Je garde un souvenir quasi identique au tien, c'est amusant. Le public devait aussi être le frère jumeau de celui parmi lequel nous nous étions glissé, avec cette unique façon de taper dans ses mains n'importe comment (un mal français ?), mais toujours bon enfant, ce qui convient bien à Monsieur Alain.
    Oui oui, Guy Delacroix fut bien de l'épopée Magma, en 1977 (une année dont nous ne gardons aucune trace discographique officielle, bien sûr, des enregistrements circulent ici ou là...) ; quant au batteur, la seule chose qui m'a gêné le concernant, c'est un certain manque de légèreté dans ses frappes, j'aurais rêvé d'un jeu plus subtil, qui ne se contente pas seulement de marquer le tempo. Je crois que la musique d'Alain Souchon y gagnerait beaucoup. D'ailleurs, certains passages acoustiques ont montré qu'il pouvait sans la moindre difficulté faire montre de beaucoup de finesse.
    La chance que nous avons eue, c'est d'assister à son concert à l'Olympia qui, même transposé à quelques mètres de son emplacement originel, est un lieu qui distille une certaine magie, dans la salle, sur le Boulevard des Capucines, dans les brasseries avoisinantes.
    Ce même Olympia qui fut pour moi l'occasion d'un beau concert de... Magma, le 27 janvier 2005.

  • Bien sûr, l'Olympia est magique et je ne l'ai jamais vu que de l'extérieur. Mais j'ai vu Brassens à Bobino en 1972 et quelques mois plus tard dans un cinéma (disparu) de la la rue St Dizier à Nancy. Et le contact avec le public était bien meilleur en province...
    Et pour en revenir au millésium, c'est manifestement une réussite du point de vue acoustique. Rien à voir, par exemple avec le Parc des Expos de Reims où j'ai déjà vu quelques concerts...

  • Alain, je l'aime depuis toujours... et je vais le voir pour la première fois dans deux semaines, à Tours, le 2 Mai... j'ai hâte d'y être. "La vie Théodore" est vraiment un excellent disque.
    Je pense qu'on va passer un bon moment. En tout cas, ton article semble le dire...

  • @Niko: je ne me fais pas de souci, ta soirée du 2 mai sera excellente en cette bonne ville de Tours. Et il passe où, Alain: à l'Espace Vinci?

  • quand je pense que je ne suis pas allé le voir et que je me suis laissé embarqué pour un concert de rock (Looping, groupe local ersatz de Johnny avec 4 albums locaux à leur actif) à liverdun ce jour-là... c'est affligeant et LES premières parties étaient vraiment en-dessous de tout....

    Et voilà que j'apprend ce que j'ai raté au cours de la soirée. Je revaudrais ça au traitre d'ami qui m'a caché Souchon pour m'emmener à Looping... bouhouhouhsnifsnif.

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