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  • Old Friend

    John Starling: Slidin' Home

    John Starling c'est un vieil ami. Je l'avais découvert par sa participation au disque d'Emmylou Harris "Elite Hotel". Il chantait sur le titre "Satan's Jewel Crown" dont il co-signait l'arrangement.

    John Starling était surtout un des fondateurs et la voix principale du groupe bluegrass que je préfère: "The Seldom Scene". Ce groupe (jeu de mots avec seldom seen - rarement vu) était composé de professionnels et d'amateurs (John était médecin dans l'armée US) qui se produisaient ensemble à l'occasion. Ils dispensaient un bluegrass plus mélodique qu'à l'habitude avec des arrangement vocaux (dûs aux 2 John - Duffey et Starling) tutoyant parfois les anges.

    À ses côtés ont trouvait le mandoliniste et vocaliste John Duffey et le bassiste Tom Gray (tous deux venus des Country Gentlemen), Mike Auldridge (l'un des rois de la Resonator Guitar) et Ben Eldridge au banjo. La voix de John était une belle voix grave, rare dans ce type de musique, qui s'harmonisait parfaitement à la voix de ténor de l'autre John.

    John Starling participa aux 6 premiers albums du groupe entre 1972 et 1978 puis revint pour l'excellent "Like We Used To Be" en 1994. Il signa également 2 albums en solo ("Long Time Gone" - un petit chef d'oeuvre illuminé par la présence, entre autres, de la belle Emmylou au meilleur de sa forme - en 1980 et "Waitin' On A Southern Train" en 1982), un album en duo avec Carl Jackson ("Spring Training") en 1991 et repartit se consacrer à son vrai métier, la chirurgie. Il participa à quelques disques notamment de Linda Ronstadt et aux deux "Trio" de Dolly Emmylou et Linda. "Trio II", en 1999, est sa dernière apparition discographique de ma connaissance.

    medium_Slidin_home.jpgIl revient aujourd'hui avec "Slidin' Home", album qui laisse une impression mitigée. La belle voix grave a vieilli et l'on souffre parfois à l'entendre craquer sur certaines notes. Néanmoins, comme d'habitude, le choix des compositions démontre le goût de l'artiste. On trouve côte à côte "Waitin' For A Train" de Jimmie Rodgers, "In My Hour Of Darkness" de Gram Parsons ou "Willin'" de Little Feat (Lowell George, le compositeur, participa peu avant sa mort au premier album solo de John). À noter, pour illustrer peut-être les difficultés vocales de John, deux instrumentaux parmi les dix titres.

    Le groupe d'amis réunis pour l'occasion ("Carolina Star") est au top: il y a là Emmylou, (comme d'habitude), les amis du Seldom Scene (Mike Auldridge et Tom Gray) et d'autres as du bluegrass comme Jimmy Gaudreau à la mandoline ou Rickie Simpkins au violon.

    Au final, je vous rassure, c'est quand même le plaisir de retrouver un vieil ami qui l'emporte.

     

  • Étonnement

    Il y a quelques jours (10 pour être précis), j'avais rédigé une note intitulée "Un p'tit beurre...".

    Personne ne s'est étonné de ce titre et je m'en étonne...

    Aurais-je si peu de visiteurs?

    Mes rares lecteurs seraient-ils dépourvus de curiosité?

    Ou sont-ils si malins?

     

  • Femme, je Vous aime...

    Je voudrais, sans la nommer vous parler d'Elle…

    "It seems so long ago, Nancy", chantait Leonard Cohen… Ce devait être vers 1969. Il y a si longtemps, à Nancy, plus de vingt ans après, nos destins se sont croisés pour la première fois. Vous veniez de si loin, d'un autre continent, et moi je n'étais que l'improbable résultante d'une succession de hasards avant que la vie ne fasse de moi l'homme tranquille que je suis devenu. Vous étiez là, près de moi, et je ne le savais pas, mais déjà vous m'aviez condamné, sans procès, du haut de vos certitudes que les miennes heurtaient sans doute.

    Et le temps s'est écoulé, lentement, comme coulent les eaux de la Meuse qui m'avait vu naître loin de vous, loin de ce soleil austral qui avait si joliment doré votre peau et vos premières années et dont vos yeux brillent encore si tendrement.

    Une course à pied de village où nos chères adolescentes s'affrontèrent en une lutte sans merci; un village de vacances transformé en club de rencontres professionnelles; une autoroute nous menant au pays des cigognes; il n'en fallait pas plus pour que vos certitudes vacillent! Il n'en fallait pas tant pour que votre différence brise mon indifférence! Il a suffi que je m'immerge en votre regard sans même que vous vous en rendiez compte. Il a suffi de quelques mots souris par votre bouche si joliment ourlée.

    Non, bien sûr, tout n'a pas été facile. Il n'est pas simple, pour deux êtres que la vie a égratignés, de s'apprivoiser, de s'approcher même. La crainte d'une autre blessure, la peur de n'être pas compris, de ne pas comprendre. Les mots sont maladroits, les gestes gauches. Mais il y a ces yeux qui ne savent mentir, ces pudeurs qui nous protègent et nous fragilisent à la fois.

    En cet été où tous ne parlaient et ne rêvaient que de ballon rond, débuta pour nous une autre quête, une autre conquête, celle d'une accessible étoile que nous ne cherchions ni l'un ni l'autre mais dont, sans nous l'avouer, nous rêvions sans doute. Le destin, ce farouche ennemi du hasard, s'était évertué à nous réunir. Pouvions-nous longtemps feindre de l'ignorer?

    medium_041112_04.2.JPGDu Mont Saint Michel aux Calanques de Provence, du joli petit Port de Saint Goustan aux Crêtes Jurassiennes, des Volcans d'Auvergne aux Remparts de Guérande, nous traçons notre sillon et récoltons ce que nous semons.

    Les hivers, certes, sont rudes et les étés bien trop arides. Nous devons, bien sûr, affronter des orages et la méchanceté de quelques fâcheux. Mais d'autres, d'un geste, d'un regard, d'un sourire, d'un silence même, nous redonnent la force quand elle nous abandonne. Et puis n'avons-nous pas l'essentiel? Ce que Bob Dylan appelait, pudiquement, "just a four letter word"…

  • Mark... enfin!

    medium_Erelli_Paris_1.jpg2 liens, tout simplement...

    http://www.markerelli.com/index.php?page=calendar&display=464

    http://www.acousticinparis.com

    Mark Erelli à la Pomme d'Ève le 18 février, avec Hayes Carll... 

    Et avant, les 6 et 8 février, il y aura Iain Matthews... Un monument... Avec Danny Schmidt et Kreg Viesselman (lui, je ne le connais pas, mais si vous avez lu "Crossroads", vous savez que ce sera bien...).

    (photo © Acoustic In Paris, 2005)

     

  • Femmes, je Vous aime... (3) ... et je ne suis pas le seul...

    "In Spite Of Ourselves" par John Prine (1999)

     

     http://www.ohboy.com

    Il est différents moyens de rendre hommage à ces chanteuses qui embellissent notre vie. Je le fais en écrivant quelques notes qui, je l'espère, vous donneront, chères lectrices et chers lecteurs, envie de les écouter.

     D'autres vont participer à leurs disques, pour un duo ou deux, histoire de les adouber.

    John Prine a fait mieux, ils les a invitées pour un album entier de ces duos.

     "J'aime vraiment les duos", écrit John, "Il y a quelque chose, quand deux personnes chantent l'une pour l'autre ou l'une au sujet de l'autre et finalement l'une avec l'autre, qui sonne vraiment bien pour moi. Les morceaux inclus représentent une petite partie de mes chansons favorites. Certaines étaient des duos au départ, d'autres ont été réarrangées par Jim Rooney et moi pour devenir des duos. J'ai fait une liste de mes chanteuses favorites et les neuf premières que j'ai appelées ont répondu 'YES'. J'en suis presque tombé à la renverse…".

     

    Le décor est planté. De 1996 à 2005, John Prine n'a pas sorti d'album de nouvelles compositions. Il a soigné un cancer, sorti un album live ("John Prine On Tour") et un autre de nouvelles versions de ses premiers succès "Souvenirs" et "In Spite Of Ourselves".

     

    medium_In_Spite_Of_Ourselves.jpg

    La liste des invitées est prestigieuse (même si toutes n'ont pas une renommée internationale "grand public").

    IRIS DeMENT est présente pour 4 titres: "We're Not The Jet Set", "Let's Invite Them Over", "We Could" et "In Spite Of Ourselves" (seule composition de John, écrite à l'origine pour le film "Daddy & Them").

    CONNIE SMITH pour "So Sad (To Watch Good Love Go Bad)" (des Everly Brothers) et "Loose Talk".

    LUCINDA WILLIAMS pour "Wedding Bells / Let's Turn Back The Years".

    TRISHA YEARWOOD pour "When Two Worlds Collide".

    MELBA MONTGOMERY pour "Milwaukee, Here I Come" et "We Must Have Been Out Of Our Minds".

    EMMYLOU HARRIS (bien sûr) pour "I Know One".

    DOLORES KEANE pour "It's A Cheating Situation" et "In A Town This Side" (de l'excellent Kieran Kane).

    PATTY LOVELESS pour "Back Street Affair".

    FIONA PRINE (la fifille à son Papa) pour "'Till A Tear Becomes A Rose".

    Et l'album se conclut sur "Dear John (I Sent Your Saddle Home)" qui est l'exception: une chanson de cowboy où John est secondé par un chœurs bien mâle de cowboys (pour l'occasion).

    Le résultat de l'affaire est que ce disque me donne l'occasion de parler de John Prine sans aborder son œuvre personnelle (ce qui est plus difficile et plus ambitieux).

    Mais c'est surtout une véritable bouffée d'air frais, un moment de bonheur que s'offre l'artiste pour mieux le partager avec nous, un disque qui provoque le sourire...