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Le disque du jour: "Strange Weirdos"

ou plus exactement "Strange Weirdos: Music from and inspired by the film Knocked Up".

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Je poursuis le jeu des 7 familles musicales. Après le fils, dans la famille Thompson, c'est au tour de la famille Wainwright et là, je demande le père, LOUDON WAINWRIGHT III. Je résume: Loudon, New-Yorkais bon teint, est le fils de Loudon Wainwright, Sr., écrivain et éditorialiste à Life Magazine et descendant direct de Peter Stuyvesant (gouverneur colonial). Il est le père de Rufus et Martha, eux-mêmes déjà connus comme auteurs-compositeurs-chanteurs de talent, mais aussi, ce que l'on sait moins, de Lucy Wainwright-Roche qui vient de sortir son premier disque, "8 Songs". (Loudon a aussi, accessoirement, travaillé comme chauffeur de Lisa Minelli; il en a fait une chanson, "Lisa").

Rufus et Martha sont les enfants de Loudon et Kate McGarrigle, canadienne, qui a chanté avec sa sœur Anna en duo. Elles ont parfois été rejointes sur scène par une troisième sœur, Jane qui a aussi écrit quelques titres avec elles.

Lucy est la fille de Loudon et Suzzy Roche, qui a publié des disques sous son nom, mais aussi en duo avec sa sœur Maggie ou en trio (sous le nom de The Roches) avec la troisième sœur, Terre.

En écrivant cela, je me dis que 7 familles, ce n'est pas assez car, avec les Cash, les Carter, les Williams, les Guthrie, les Earle et bien d'autres, on a déjà dépassé le chiffre. Et puis les liens entre les familles Thompson et Wainwright sont très fortes, Rufus et Martha ont collaboré aux disques de Teddy et Linda, et réciproquement, et Richard a joué avec un peu tout le monde, à commencer, il y a longtemps, par Loudon.

Avec tout cela, et notamment en raison du succès de Rufus, on finit par oublier ce bon vieux Loudon le Troisième qui doit en être à son vingt-deuxième album, le premier datant de 1970. Je l'avais personnellement découvert en novembre 1972 en recherchant à Nancy le nouvel album de Georges Brassens que je devais voir le lendemain à Bobino avec Sister for Ever et M. SfE. Au lieu du 33 tours de Tonton Georges, je m'en revins at home avec un disque de LWIII intitulé "Album III".

C'était il y a 35 ans. L'époque où l'on cherchait à tout prix (les journalistes au moins), un nouveau Dylan. Loudon, comme John Prine, faisait partie des postulants involontaires (il en a d'ailleurs fait une chanson par la suite, "Talking New Bob Dylan").

Son œuvre, largement autobigraphique, se caractérise par beaucoup d'humour, souvent grinçant, et d'auto-dérision. Il y a un vrai romantisme (au sens originel du terme, en poésie) dans ses textes, souvent teintés de mélancolie, voire de désespoir, lui conférant parfois une réputation de chanteur dépressif.

Cet aspect est un peu enfoui dans son nouvel opus, qui est au départ, en partie, un disque de commande du réalisateur Judd Apatow pour son film "Knocked Up". Apatow, ayant vu Loudon interpréter "Grey in L.A.", lui demanda d'en faire une version sans texte pour son film. Loudon souhaita embaucher Richard Thompson pour ce projet, et comme il travaillait sur son nouvel album avec le producteur Joe Henry, il l'associa également. En est résulté le disque objet de cette chronique qui est à la fois un vrai nouvel album de Loudon et un support musical du film.

Le contenu: 2 instrumentaux signés Joe Henry ("Ypsilanti" et "Naomi"), 2 co-compositions de Joe et Loudon ("You Can't Fail Me Now" et "So Much To Do") et 2 reprises ("Feel So Good" de Mose Allison et "Daughter" de Peter Blegvad - qui a par ailleurs réalisé les illustrations du disque de Linda Thompson, "Versatile Heart"). Le reste, 8 titres, est de la plume de Loudon Wainwright, moins acérée mais pas moins efficace que d'habitude.

Les compagnons de route sont Richard Thompson et Greg Leisz aux guitares et mandolines (tous 2 présents sur "Upfront & Down Low" de Teddy Thompson), Patrick Warren et Van Dyke Parks aux claviers (ce dernier s'était illustré avec les Beach Boys de la meilleure époque et plus tard avec leur leader Brian Wilson) pour ne citer que les principaux. Un quartet à cordes ajoute ça et là un accompagnement du meilleur goût.

Je ne peux que vous inciter à écouter ce CD (en extrait chez Amazon, par exemple). La causticité qui a fait la réputation de Loudon est ici presque absente et l'homme avance sans masque, se livrant plus qu'il ne l'a jamais fait. Musicalement, c'est peut-être son meilleur album, révélant une personnalité et un sens de l'esthétique comme aucun des albums précédents ne l'avait fait, sans doute.

Pour plus d'informations, rendez-vous chez Loudon Wainwright III.

 

Commentaires

  • Je suis en train d'écouter sur Youtube des morceaux de Loudon que je ne pensais pas connaître mais que mon mari connaît...

  • J'ai écouté tous les échantillons sur amazon, et ça se laisse vraiment écouter avec plaisir.

    Quant à la généalogie de cette famille.... je n'essaie même pas de m'y retrouver, là tu places la barre un peu haut...


    Bonne journée

  • Je n'ai pas de mérite, j'ai commencé il y a très longtemps, et je révise régulièrement!!!

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