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richard shindell

  • Hors de danger

    Jan Baez - Gone From Danger

    Le 5 juin dernier, a eu lieu au cinéma Jean Vigo de Gennevilliers, un remarquable concert de Richard Shindell. Je vous en parlerai prochainement. Au cours de sa prestation, Richard a interprété "Reunion Hill", une chanson écrite en 1997 pour Joan Baez (et pour son propre album éponyme).

    C'est l'occasion pour moi de parler de l'album de Joan Baez "Gone From Danger" qui, en plus de "Reunion Hill" comporte 2 autres titres de Mr. Shindell: "Fishing" (extrait de l'album "Blue Divide" de 1994 et "Money For Floods" (qui figure aussi sur "Reunion Hill", l'album). Il est à noter qu'une autre ex-invitée de la Pomme d'Ève, Dar Williams, figure au générique avec 2 titres ("February", sur lequel Dar fait une apparition vocale, et "If I Wrote You"). C'est d'ailleurs par l'entremise de Dar que Joan entra en contact avec Richard. Sont également à l'honneur Sinéad Lohan ("No Mermaid" et "Who Do You Think I Am"), Betty Elders ("Crack In The Mirror") et Mark Addison ("Mercy Bound"). Un seul titre, "Lily", est (co-)composé par Joan.

    Je ne suis pas un fan inconditionnel de Joan Baez dont les prouesses vocales souvent superflues m'ont un peu énervé dans le passé mais, s'il est une chose sur laquelle on ne peut qu'être d'accord, c'est la pertinence ds ses choix pour ce qui est des songwriters dont elle a repris les œuvres. Depuis Bob Dylan, la liste est longue, et de qualité.

    "Gone From Danger" a ceci de particulier qu'il est le premier album de Joan à ne mettre en vedette que des artistes quasiment inconnus à lépoque de sa parution (23 septembre 1997). Pas de grands noms, pas de tubes, mais un bien bel album avec un impressionnant casting de musiciens et de chanteurs.

    Hélas, le label (Guardian) sur lequel le disque fut publié à l'origine connut quelques déboires, Joan se retouva sans compagnie discographique (son disque suivant, "Dark Chords On A Big Guitar" ne parut qu'en 2003) et le CD ne fréquenta les rayons des marchands de musique que de façon éphémère.

    Heureusement, Proper Records (au Royaume Uni et en distribution européenne) eut la bonne idée de souffler sur la poussière et de ressortir l'objet, plus de 11 ans plus tard. Et quel objet! Il s'agit d'une "Collectors Edition", un double CD. Bien sûr, de telles rééditions sont souvent discutables et j'en suis pas non plus un fan inconditionnel. Trop de ces publications sont remplies jusqu'à l'écœurement de titres qui n 'eussent point mérité de sortir de l'oubli.

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    Pour "Gone From Danger", ce n'est pas le cas. Le premier disque est la réédition du CD originel, ni plus, ni moins (remasterisé quand même, ce qui ne gâte rien). Le deuxième CD est constitué de la prestation de Joan pour Mountain Stage, à Charleston, West Virginia, le 11 août 1997, soit plus d'un mois avant la parution de l'album dont l'enregistrement venait de se terminer.

    La veille, Joan, en guise de tour de chauffe, s'était produite au festival folk de Newport qui l'avait révélée en 1959 et où elle n'était pas apparue depuis 1981. Le moins que l'on puisse dire, après avoir écouté ce dique bonus, c'est que la performance ne souffre pas du manque de répétitions.

    Huit des 10 titres de "Gone From Danger" sont interpétés (seuls manquent "Lily" et "Mercy Bound"). Joan (voix et guitare) est accompagnée de Kenny Greenberg (guitare), Mark Peterson (basse) et Carol Steele (percussion). Mais le vrai bonus de ce bonus, c'est la présence de Richard Shindell, Sinéad Lohan, Betty Elders et Dar Williams  sur leur propres compositions (à l'exception de "February", chanté par Joan seule avec sa guitare, en ouverture du concert).

    Les trois autres titres de cette remarquable performance sont "Long Bed From Kenya" (de et avec Betty Elders - et avec son mari Gene Elders au violon), "You're Aging Well", le bien titré (de et avec Dar Williams) et "To Ramona" (de Bob Dylan, avec Sinéad Lohan).

     Un disque à s'offrir (ou se faire offrir), assurément...

  • Le disque du jour: "South of Delia"

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    Richard Shindell est passé à la Pomme d'Ève le 4 septembre et je n'y étais pas. Je ne sais pas s'il a perdu quelque chose mais moi, oui, c'est sûr.

    Richard Shindell, je l'avais découvert en faisant fonctionner mon "browser" sur internet, et en particulier sur eMusic. Sur ce site de téléchargement, on trouve tout ce qu'on ne trouve pas ailleurs. N'y cherchez pas ce qui innonde les supermarchés (on peut quand même acheter le dernier McCartney). Ce site est parfaitement légal, c'est beaucoup moins cher que iTunes et c'est du vrai MP3. J'y ai donc acquis les 6 premiers albums solo de Shindell, ainsi que l'album "Cry, Cry, Cry", enregistré en trio avec 2 "folkeuses" de talent, Dar Williams et Lucy Kaplansky. Ce disque démontrait que Richard, l'un des songwriters les plus doués et les plus fins de sa génération savait aussi mettre en valeur le travail des autres au travers de quelques reprises de choix.

    "South of Delia" (merci à Hervé qui me l'a fait parvenir) est un album de reprises, exclusivement. Toutes les générations sont représentées. Des traditionnels: "Sitting on top of the world" et "Texas Rangers"; la Carter Family: "The storms are on the ocean"; Woody Guthrie: "Deportee (Plane wreck at Los Gatos)"; Bob Dylan: "Señor (Tales of Yankee Power)"; Bruce Springsteen: "Born in the U.S.A."; Peter Gabriel (plus surprenant): "Mercy Street"; The Band: "Acadian Driftwood"; 2 titres plus obscurs: "The humpback whale" et "Solo le pido a Dios" (Richard Shindell vit désormais en Argentine); et puis deux des plus grands jeunes talents sont à l'honneur: Jeffrey Foucault avec "Northbound 35" et Josh Ritter avec "Lawrence, KS". C'est d'ailleurs de ce dernier morceau qu'est extrait le titre de l'album.

    La qualité des invités est à la hauteur de celle du répertoire. Jugez-en plutôt: Richard lui-même chante (bien) et joue de beaucoup d'instruments à cordes (guitares, dulcimer, bouzouki...) ou non (claviers percussions...). Lucy Kaplansky et Eliza Gilkyson sont aux harmonies; Richard Thompson à la guitare; Tony Trischka au banjo; David Sancious aux claviers; Viktor Krauss (frère de la bluegrasswoman Alison Krauss) à la contrebasse; Larry Campbell à la pedal steel...

    Bref, ce disque est un vrai bonheur. Et si vous avez un doute, reportez-vous à la chronique publiée dans "Crossroads" par l'excellent Jacques-Eric Legarde (s'il passe par ici, il peut même faire un copier-coller en commentaire).

    En attendant, pour vous donner une idée du talent du personnage, écoutez "Reunion Hill", extrait de l'album du même nom, publié en 1997 (c'était le troisième album solo de l'artiste).

    Ensuite, vous aurez envie d'aller faire un tour chez Richard, vous pourrez y faire votre marché: commander les CD (ou les télécharger), découvrir les textes de "Master" Shindell.