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sammy walker

  • Quelques disques...

    ... écoutés ces derniers temps.

    Il y a d'abord Sammy Walker. Je vous en avais parlé, il l'a fait. Je ne pouvais pas espérer mieux que ce "Misfit Scarecrow". 68 minutes de musique acoustique avec pour seul accompagnateur Tony Williamson à la mandoline. Sammy lui, joue de la guitare acoustique et de l'harmonica. Il chante avec toujours cette voix digne du jeune Dylan, en mieux. Il passe au banjo pour le morceau-titre, joue de la basse sur "Chuggin' Locomotion" et du piano (son instrument de formation musicale) sur ""If Jesus Don't Show" et le très émouvant "Song For Jessie". Déjà assuré de remporter le titre de disque de l'année dans mon hit-parade personnel. À moins que John Prine...

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    Eric Taylor est sans doute l'un des guitaristes chanteurs-compositeurs les plus talentueux de l'époque. Ce Texan, autrefois marié à Nanci Griffith, poursuit une carrière loin des sunlights mais a gagné depuis longtemps le respect unanime de ses pairs. Son dernier album, "Hollywood Pocketknife", paru en 2007, confirme le statut et la stature d'Eric, qui est un des artistes favoris d'Hervé, une référence
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    David Kleiner est presque inconnu. De plus, il a un parfait homonyme, lui aussi songwriter de talent (en solo ou en duo avec son épouse Liz Pagan) qui se fait parfois appeler Dave Kleiner (pour éviter la confusion?). Quoi qu'il en soit, notre homme, qui a longtemps enseigné le "songwriting" a franchi la barrière et, après "This Human Heart" en 2005, continue dans la même veine d'un folk à la fois intellectuel et émotionnel. Son album s'appelle "The News That's Fit To Sing", en hommage à Phil Ochs (ex Pygmalion de Sammy Walker). Le dernier morceau est titré "Phil Ochs As I knew Him", pour enfoncer le clou.
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    Ray Wylie Hubbard, c'est un autre style, un des poids lourds de la country music, tendance "Outlaw". Après un succès dans ses jeunes années avec le titre "Redneck Mother" chanté par Jerry Jeff Walker, Ray Wylie est resté dans l'ombre pour revenir à partir de 1992, avec "Lost Train Of Soul" sur le label DejaDisc de Steve Wilkison. L'album suivant, paru en 1995, est un petit chef d'oeuve du genre. Sur ce "Loco Gringo's Lament", RWH se confirme comme un songwriter de tout premier plan, ce qui ne s'est pas démenti depuis. À ses côtés, quelques pointures de la musique texane comme Rich Brotherton, Lloyd Maines, Lisa Mednick et même l'Anglais Iain Matthews (alors résident du Lone State).
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    Pour finir, un peu de bluegrass avec un des groupes les plus talentueux du genre, Blue Moon Rising. Leur nouvel opus, "One Lonely Shadow", est parmi les meilleurs de ces dernières années. Le groupe est composé de Chris West (guitare, voix et principal compositeur), Keith Garrett (mandoline et voix), Justin Jenkins (banjo et voix) et Harold Nixon (basse). Quelques invités de choix: Randy Kohrs, Steve Gulley, Ron Stewart, Dale Ann Bradley... Et des reprises de Bruce Springsteen, Ronnie Bowman, Fred Eaglesmith, Townes Van Zandt, Robbie Fulks... Un pur régal...
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    PS: pour mes (jeunes) lecteurs qui n'auraient pas compris le clin d'oeil de David Kleiner au (très) regretté Phil Ochs, voici un indice...
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  • SAMMY WALKER, le retour

    La meilleure nouvelle (musicale) de l'année: SAMMY WALKER publie un nouveau disque, le premier depuis bien longtemps (le précédent, "Old Time Southern Dream", remonte en fait à 1994).

    Une mauvaise nouvelle: il faudra attendre jusqu'au 22 juillet (au moins) pour cet album qui s'appelle "Misfit Scarecrow".

    En attendant, vous pouvez écouter Sammy en vous rendant sur son "MySpace

    Voici le texte de la newletter de Ramseur Records annonçant l'évènement:

    Misfit Scarecrow
    Sammy Walker

    We are truly honored to be releasing Misfit Scarecrow - the first album released by Sammy Walker in over twelve years.  Sammy Walker was born in 1952 and grew up in Norcross, Georgia.  Sammy began singing and writing original tunes at an early age while being heavily influenced by Woody Guthrie, Hank Williams and Doc Watson. He began performing these songs in coffee houses around the University of Georgia in the early 70's.   In 1974, Sammy Walker sent a homemade tape of some of his songs to Sis and Gordon Friesen at Broadside, where they were well received and subsequently published.  As a result of Gordon's giving a copy of the tape to Bob Fass at WBAI radio in New York City,  Walker was invited to New York to appear on Fass's show.  Phil Ochs heard him for the first time on this show, and the two soon met and exchanged songs and stories.  Within two months, Ochs had arranged the recording of Sammy's album for Folkways, and convinced Warner Brothers to sign him for two records.   Ochs produced Sammy's first album for Folkways.  It was called "Song For Patty" and featured newspaper heiress Patty Hearst on the cover of the album.   Sammy recorded two superb albums for Warner Bros. that were produced by legendary producer Nik Venet.   Walker was managed by the late Harold Leventhal (manager of Woody Guthrie, The Weavers, Pete Seeger, etc...).  Walker currently lives in the western part of North Carolina.

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  • Un disque, un jour: Sammy Walker - Song for Patty (1975)

    Sammy Walker – Song for Patty (1975)

     

     

    L'histoire commença en 1978. Rock & Folk, dans sa rubrique "disques import", publia un article qui attira mon attention. Un certain Sammy Walker venait faire quelques concerts en France, notamment pour un festival-hommage à Woody Guthrie. Et pour l'occasion, WEA (qui à l'époque promouvait encore la musique) avait importé les 2 albums publiés en 1976 et 1977 par le jeune Sammy ("Sammy Walker" et "Blue Ridge Mountain Skyline") et objets de la chronique rocketfolkienne. Une voix à la Dylan, des influences à charcher chez Woody Guthrie, Hank Williams, Merle Haggard ou Phil Ochs. Bref, il me fallait ces disques. Mais voilà, les temps étaient durs (12 mois d'armée et un mariage ne m'avaient pas enrichi!) et les disquaires locaux peu compétents. Je ne connaitrais donc jamais Sammy Walker.

     

    Samedi 17 Mars 1979, Épinal, La Calypsothèque (disquaire compétent et disparu depuis longtemps); je fouille dans les étagères gorgées de 30cm et découvre un rayon folk. Et là, ô miracle, au milieu d'autres publications signées "Le Chant du Monde", je vois apparaître un superbe objet rouge "Sammy Walker: Song for Patty". Je ne savais pas encore que je tenais entre mes mains ce qui est peut-être le dernier grand disque de "topical songs" de l'histoire. Mais la présentation déjà me séduisait: pochette tripyique, avec les paroles en anglais et en français (traduction de l'excellentissime Jacques Vassal, qui signait également les commentaires de présentation). Et puis le disque, publié en 1975 était produit par le grandissime Phil Ochs, disparu (he died from his own hand) en 1976.

     

    Il me fallut attendre le lendeman soir et le retour at home pour poser la rondelle sur mon électrophone (pour les plus jeunes, c'est un appareil qui servait à écouter de la musique). Et là, nouveau miracle: cette voix, cette guitare! Ce Sammy Walker, 22 ans tout juste, c'était Dylan 15 ans plus tôt, avec des accents de Woody Guthrie, c'était même plutôt mieux! Aussi bon que John Prine, c'est dire! Une guitare, une voix, et parfois les chœurs de Phil Ochs, Rien que la substance. 27 ans après, je réécoute ce disque avec le même plaisir et je maintiens mon avis de l'époque. Un vrai musicien (il avait commencé le piano à 5 ans et vivait avec des parents fous de musiques), un vrai poète.

     

    Et les chansons, les mélodies, les textes! Dès le début "Song for Patty" nous ramène vers un fait divers qui défraya la chronique; Patricia Hearst, riche héritière, avait été enlevée par des révolutionnaires (The Symbionese Liberation Army) dont elle finit par épouser la cause "But she opened her eyes and looked around her / And saw how often money takes the place of man / Now she's runnin' from a world that doesn't want her / Hidin' in the silence and the wind".

     

    Au bout de 2 minutes, Sammy m'a conquis. Et puis vient "Ragamuffin Minstrel Boy", visiblement dédié à Bob Dylan ("That ragamuffin minstrel boy from a little minin' town"). Des titres humoristiques comme "My Old Yearbook" ("My girl dreamed about Prince Charming, and she ended up with me"). D'autres plus politiques "A Simple Hour Operation" (et un règlement de comptes avec Richard Nixon comparé à Hitler). "Closin' time", critique sociale à l'habillage très poétique et le très émouvant "Testimony of a dying lady" qui met en exergue (et c'est toujours d'actualité) l'état du système de la santé et de la justice aux USA. Tout est à l'avenant.

     

    Dix titres sont de la plume de Sammy, les deux derniers sont une reprise de Woody Guthrie "I ain't got no home (In this world any more)" et une de Phil Ochs "Bound for glory (The story of Woody Guthrie)". Phil dont il est émouvant d'entendre la voix, une dernière fois, un an avant son suicide.

     

    Ce disque n'a malheuresement pas obtenu le succès auquel il pouvait légitimement prétendre. Sa qualité a été sans doute éclipsée par le destin tragique du producteur dont on nota que, à l'époque où sa santé mentale se dégradait rapidement, il était encore capable de détecter le talent. Et quel talent! Et la chanson-titre, en raison de son histoire, a sans doute fait de l'ombre aux autres.

     

    Août 1979, Strasbourg, l'Oreille d'Or (un disquaire plein de trésors de la Place Kléber, lui aussi disparu). Je trouve, alors que je ne l'espérais plus, le troisième album de Sammy "Blue Ridge Mountain Skyline", plus country, plus proche de John Prine que de Bob Dylan. Et encore une reprise de Woody Guthrie ("Dust storm disaster") et une, superbe, de Jimmie Rodgers, le blue yodeler ("Waiting for a train").

     

    Mars 1980, Châlons sur Marne, à La Clé de Sol (disquaire disparu), c'est l'acquisition de "Songs from Woody's Pen", album hommage paru l'année d'avant.

     

    Un disque, le second "Sammy Walker", que je n'ai pas réussi à trouver, et puis 20 ans de silence. Et arrive internet. Un jour de septembre 2000, je tape par hasard le nom de Sammy Walker sur le browser de mon disquaire en ligne favori (CD Now) et là, nouveau miracle: les 2 albums Warner, en CD, sont disponibles en import japonais. Très chers. Mais qu'à cela ne tienne.

     

    Mais Sammy avait bel et bien disparu, rien de nouveau depuis 1979.

     

    Avril 2003, cette fois, c'est le moteur de recherche d'Amazon. Je tape sans y croire "Sammy Walker". Et là, nouveau miracle. Deux nouveaux disques apparaissent: "Sammy Walker in Concert", enregistré live en Italie en 1989 et "Old Time Southern Dream" enregistré en 1994. Encore deux grands albums. La magie est toujours la même.

     

    Depuis, la voix de Sammy Walker s'est encore fait entendre sur deux titres de l'album-reportage de l'Anglais Martin Stephenson "The Haint of the Budded Rose (A Musical Ramble Through North Carolina)" en 2000: une reprise "Green, Green Grass of Home" et une composition: "Some Day I'm Gonna Rock & Roll".


    Six albums, six trésors que l'on peut encore trouver, si l'on cherche bien, parfois chers, parfois d'occasion ou même en "custom record" pour deux d'entre eux ("Song for Patty" et "Songs From Woody's Pen" publiés chez Folkways)

     

    Si vous avez aimé le jeune Bob Dylan, Sammy Walker est pour vous aussi…