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Country Music

  • Le disque du jour: "Unglamorous"

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    Cet album est aussi un sujet de débat: Lori a-t-elle vendu son âme au diable? Jusque-là, elle menait une carrière de chanteuse folk honorable mais loin des projecteurs de la gloire. Quelques albums en témoignent: "Paper Wings & Halo", "Pieces of Me", "The Kitchen Tapes", "Bittertown". Ses qualités d'auteur-compositeur lui ont permis de gagner le respect de ses pairs et d'un public d'initiés.

    Et puis Faith Hill, star country, reprit 3 de ses compositions, avec succès, sur son album "Fireflies", et parla ici et là de cette artiste de la Nouvelle Angleterre. Lori obtint ainsi un contrat dans une "major". "Unglamorous" a ainsi vu le jour, produit par Tim McGraw (mari de Faith Hill et lui-même star country), avec l'aide de hit-makers de Nashville (comme Liz Rose qui a co-écrit le morceau-titre ou Mark D. Sanders). Faith et Tim, ainsi que Kelly Willis ou Bekka Bramlett, viennent prêter leurs voix à l'enregistrement. Aux instruments divers, on rencontre quelques "pointures": Darrell Scott, Stuart Duncan, Dan Dugmore, Tony Harrell, Bryan Sutton.

    Au final, un disque très agréable à écouter mais loin de l'esprit des premiers enregistrements de la dame. Quelques titres forts sont, sur le fond, parmi les meilleurs de son répertoire: "Witness to your life", "I know you", "Your next lover" ou "Leaving this life".

    Sur la forme, en revanche, les puristes et les intégristes hurlent déjà. Doit-on condamner Lori d'avoir voulu essayer autre chose, d'avoir voulu habiller ses compositions d'une manière plus riche, et même d'avoir voulu gagner quelques dollars de plus? Quoiqu'il en soit, le fait est que Lori McKenna chante avec une conviction et une authenticité qu'aucune Faith Hill n'atteindra jamais.

    Après tout, quand Bob Dylan a électrifié son folk, on (Pete Seeger notamment) l'a traité de "traître". Mais Bobby n'a -t-il pas en fait sauvé la folk-music d'une mort certaine?

    Chacun peut se faire une opinion en écoutant "Unglamorous". (NDLR: les initiés auront reconnu, sur cette vidéo, Mark Erelli à la guitare, en chemise rouge et/ou en chemise bleue. Lori et Mark viennent d'effectuer une tournée ensemble).

    Et l'on peut aussi se rendre sur son site web.

     

  • Le disque du jour: "Upfront & Down Low"

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    TEDDY THOMPSON est le fils de Richard & Linda Thompson. Richard est une légende du folk-rock britannique, guitariste et compositeur dont la renommée remonte aux années 60 et à Fairport Convention. Mais c'est une autre histoire car Teddy Thompson est un artiste à part entière dont les qualités ont déjà été révélées dans 2 albums: "Teddy Thompson" en 2000 et "Separate Ways" en 2006. Le succès n'a pas été à la hauteur du talent démontré. Mais il y a fort à parier que, bientôt, lorsque Richard sortira un disque, on dira de lui: "Ah oui, c'est le père de Teddy Thompson".

    En 2007, Teddy est de retour avec un album de reprises (à l'exception de "Down Low" qui est de sa plume) de morceaux qui ont fait la petite histoire de la country music, une des influences principales de ce jeune Anglais.

    "Separate Ways" se terminait par une reprise des Everly Brothers ("Take A Message To Mary") en morceau caché, "Upfront" débute par "Change Of Heart" des mêmes Everlys. On croise ensuite, au fil des minutes, Merle Haggard ("(My Friends Are Gonna Be) Strangers"), George Jones ("She Thinks I Still Care"), Charlie Louvin ("You Finally Said Something Good (When You Said Goodbye)"), Ernest Tubb ("Walking The Floor Over You"), Dolly Parton ("My Blue Tears") et même Elvis Presley ("I'm Left, You're Right, She's Gone"). Et comme lors de ses 2 premiers albums, Teddy Thompson conclut avec un duo (non crédité sur le livret) sur un titre des Everly Brothers, "Don't Ask Me To Be Friends" (composé par Gerry Goffin et Jack Keller et également interprété dans les sixties par Cliff Richard).

    Parmi les musiciens présents on note les guitares de Richard Thompson (bien sûr!) et Marc Ribot, le dobro et la mandoline de David Mansfield ou la steel guitare de Greg Leisz. Aux arrangements (pour les cordes), est présent l'ami Rufus Wainwright (encore un fils de...) mais aussi Robert Kirby qui officia autrefois aux côtés de Nick Drake. Parmi les vocalistes, se distinguent Iris DeMent, Jenni Muldaur ou Tift Merritt.

    Au final, cet album est un des meilleurs de l'espèce, qui évite tous les clichés et transcende un genre en lui apportant un fraîcheur rarement égalée. Le miracle, par rapport à ce que sont beaucoup de ces disques-hommages à un artiste ou à un style musical, est que "Upfront & Down Low" est avant tout un album de Teddy Thompson, dont le talent est tel (aussi bien comme chanteur que comme guitariste) qu'il s'approprie avec aisance des succès qui ont bercé la jeunesse de ses parents.

    Alors, ne passez pas à côté et procurez-vous vite ses 2 premiers albums avec, comme d'habitude, la garantie Quiet Man: "Satisfait ou satisfait".

    Si vous n'êtes pas convaincus, écoutez ceci.

     

  • Femmes, je Vous aime (5)... Aussie, aussi...

    Audrey Auld (Bill & Audrey, Audrey, Audrey Auld, Audrey Auld Mezera)

    C'est entendu, la country music est une musique typiquement américaine, je veux dire par là originaire des United States of America, ce pays des grands espaces, grand défenseur de la liberté (Ce sont eux qui le disent, comme les Français se disent dépositaires des droits de l'homme… Bons sujets à développer, non?).

    Et pourtant, c'est un genre qui va chercher ses influences un peu partout dans le monde, l'Europe, principal pourvoyeur de l'immigration aux 18ème et 19ème siècles ayant exporté des traditions musicales en provenance essentiellement des îles britanniques, mais aussi d'Espagne, de "Germanie" ou de France qui ont donné naissance aux différentes tendances de la musique campagnarde américaine.

    Mais la country music s'est vite enfermée dans un système et a perdu une grande partie de son âme, corrompue qu'elle était par le tout puissant establishment de Nashville. Sont alors arrivés les "Outlaws", la seconde génération du bluegrass et un certain nombre de jeunes (ou moins jeunes) artistes qui ont redonné un nouveau souffle au genre (à cette égard, reportez-vous à la remarquable chronique écrite sur le monument "Will The Circle Be Unbroken").

    Et puis, les Etats-Unis ont dû partager. Le Canada, bien sûr a fourni de grands auteurs-compositeurs. Gordon Lightfoot, par exemple, fait partie de ceux dont le répertoire a été le plus pillé par les Étatsuniens. Plus récemment, on a vu émerger quelqu'un comme Fred Eaglesmith qui est, pour moi, de la trempe de ses meilleurs voisins du sud, en conservant une rusticité et une authenticité réjouissantes tout au long d'une carrière démarrée au début des années 80.

    La lointaine Australie s'est également mise sur les rangs. On a connu, en provenance de cette insulaire contrée, dans le sillage des Easybeats et d'AC/DC pas mal de groupes de (hard)rock. Et dans un genre plus campagnard, des gens comme Keith Urban ou Kasey Chambers cartonnent chez l'Oncle Sam.

    Et vint Audrey Auld. Selon les albums elle s'appellera Audrey (et en duo Bill & Audrey), Audrey Auld ou Audrey Auld Mezera. Mais c'est bien de la même personne qu'il s'agit.

    Originaire de Tasmanie rurale, Audrey a suivi le parcours classique (imposé par son père, musicien de jazz) en étudiant le violon et le piano. Elle vint à la country music au travers de groupes post-punk comme Birthday Party, Bauhaus et Psychedelic Furs. Puis un professeur d'art lui fit découvrir Dwight Yoakam, Patsy Cline, Emmylou Harris et Loretta Lynn, déclanchant chez Audrey une véritable obsession pour le genre.

    À l'âge adulte, elle s'établit à Sydney où elle forma un groupe de country music "a cappella" avec 2 autres filles, puis se prit d'intérêt pour le western swing et créa "The Harmony Girls", groupe de swing à la saveur jazzy. Ce groupe devint Audrey & the Rhythm Wranglers et, peu après, Auld rencontra Bill Chambers (père de Kasey Chambers) avec qui elle commença à composer pour former, en 1997, le groupe Luke & the Drifters (Hank Williams enregistra une partie de son répertoire sous le nom de Luke The Drifter).

     

    medium_Bill_Audrey.jpgLOOKING BACK TO SEE (Bill & Audrey – 1999) Premier (et seul) album du duo, ce disque alterne reprises et compositions originales. Les influences sont clairement affichées. On trouve notamment 2 titres figurant sur l'album "GP" de Gram Parsons ("Kiss The Children" de Rick Grech et "We'll Sweep Out The Ashes" de Joyce Allsup). Ce choix démontre à tous le moins que ces deux-là n'ont pas peur des comparaisons, inévitables. Il y a aussi les classiques "You Are My Sunshine" (cf. "O Brother") au parfum très "Carter Family" ou "It Was The Whiskey Talking (Not Me)". Et les compositions du duo ne déparent pas l'ensemble, d'autant que le groupe réuni pour l'occasion (avec notamment Bill Chambers ou le pedal-steel guitariste Michel Rose) est tout à fait à la hauteur du défi.

    medium_Audrey_The_Fallen.2.jpgTHE FALLEN (Audrey – 2000) Cette fois, Audrey est seule et produit l'album. Mais Bill est toujours là, comme la plupart des musiciens de "Looking Back To See". Audrey a composé 10 des 12 titres et démontre un réel talent, se fondant dans le genre (c'est toujours de la country music) en y ajoutant sa propre sensibilité. Imaginez la plus triste des voix chantant encore une chanson mélancolique (en France on disait "chanson réaliste" entre les deux guerres) sur le thème de la pauvre fille abandonnée par son homme. La différence est que l'artiste ne blâme pas réellement le vilain monsieur: "I won't stop you when you go / 'Cause I'd leave me too" ("I'd Leave Me Too"). Le ton est donné et ce titre lance l'album de façon réjouissante, balançant entre country et western swing, avec une authenticité trop souvent oubliée à Nashville. Des  titres comme "Too Far to Fall" et "Still Holding On" mettent en valeur la steel guitare de Michel Rose. La voix d'Audrey craque et se brise dans la tradition classique de chanteuses comme Kitty Wells ou Loretta Lynn. Il y a un grand duo avec Dale Watson sur "Jackson" et une reprise de "Alcohol and Pills" de Fred Eaglesmith. "The Fallen" est véritablement un excellent début.

     

    medium_Audrey_Losing_Faith.jpgLOSING FAITH (Audrey Auld – 2003) Pour moi, tout est parti de là car, en fait, j'ai découvert Audrey Auld par hasard, par erreur devrais-je écrire. Je naviguais en effet sur iTunes cherchant un éventuel album de Kieran Kane et j'ai trouvé "The Fallen" que j'ai téléchargé sans vérifier. C'est alors que je me suis aperçu que c'était en fait un album d'Audrey Auld qui se terminait par un duo avec Kieran Kane ("Harmony"). Bienheureux hasard, car dès la première écoute, je fus séduit. Cet album confirme la capacité d'Audrey à écrire des textes de qualité, beaucoup plus profonds et incisifs que la moyenne de ce qu'on rencontre habituellement dans le genre, mariant tradition country et sensibilité moderne, avec toujours un humour et un sens de l'auto-dérision que l'on rencontre notamment dans le savoureux "The Next Big Nothing". Et l'habillage musical n'est jamais dépourvu d'énergie, nous rappelant en permanence que la musique est faite avant tout pour divertir. À noter un autre duo, avec le Canadien Fred Eaglesmith sur "B-Grade Affair" et une apparition de Mary Gauthier sur "Ain't No Joy". Comme pour les précédents albums, pedal steel, dobro ou mandoline tissent une toile de fond des plus agréables.

    medium_Bill_Audrey_Garage.3.jpgRECKLESS RECORDS GARAGE SALE 1997-2003 (Various artists – 2003) Ce disque est une parenthèse. Reckless Records est la compagnie discographique australienne de Bill et Audrey dont Bill Chambers est le boss. Ce dernier a eu l'excellente idée de rassembler 19 titres en une compilation: morceaux en solo ou en duo de Bill & Audrey, titres live, et duos d'Audrey avec Fred Eaglesmith ("Wilder Than Her"), Rick Carey ou Camille Te Nahu (Néo-Zélandaise émigrée en Australie et moitié du duo Camille & Stuie qu'elle forme avec son mari, le guitariste Stuart French). On trouve aussi une version de "Oh, Susannah" par un obscur groupe australien, The Yearlings, et un de Mary Gauthier. Ce disque est indispensable pour les amateurs des deux Aussies, pour les amoureux de country music, aussi. Les reprises de "I'm So Lonesome I Could Cry" (Hank Williams) ou "The Angels Rejoiced Last Night" (Louvin Brothers) sont à cet égard édifiantes.

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    TEXAS (Audrey Auld Mezera – 2005) Cet opus marque pour Audrey un double changement: elle s'est mariée à un américain (Mez Mezera, d'où sa nouvelle identité) et a émigré au U.S.A. Cet album a été enregistré au Texas avec des musiciens locaux (Bill Chambers est néanmoins venu dans la poche de la Kangouroute). Ce qui n'a pas changé, c'est la capacité d'Audrey à nous pondre une country music pleine d'une profonde sensiblité. Les sources d'inspiration ont évolué et plusieurs titres sont dédiés à des héros du genre (Woody Guthrie avec "Woody", Billy Joe Shaver avec "Billy Joe", Harlan Howard avec "Song For Harlan" et le Dead Ringer Band - le groupe de la famille Chambers avec Papa, Maman et les enfant Kasey et Nash -  avec "Shine") ou des personnes aimées (Papa Auld avec "My Father" et Mez Mezera pour "Missing Mez"). Mary Gauthier est encore une fois à l'honneur avec la reprise de "Karla Faye", titre consacré à la condamnée à mort Karla Faye Tucker, qui passa 14 ans dans le couloir de la mort avant d'être exécutée. La mort est encore présente avec "Hole in My Life", émouvant hommage à un amant défunt. Aux côtés d'Audrey (et Bill) plusieurs Texans de talent sont présents: le producteur et multi instrumentaliste Gabe Rhodes, la chanteuse Kimmie Rhodes (maman de Gabe), le violoniste Darcie Deaville et Carrie Rodriguez (violon et voix sur "One Eye")

    medium_Audrey_In_The_House.jpgIN THE HOUSE – Live in '05 (Audrey Auld Mezera & Nina Gerber – 2006) Quand une "singer-songwriter" relativement peu connue et une guitariste de talent se rencontrent, attend-on d'elles qu'elles enregistrent un double album en public dès leur second concert? Non! (Cela dit, après avoir vu et entendu ce que Mark Erelli peut faire avec Hayes Carll au bout de 3 jours, je suis moins affirmatif dans ma négation! Pas d'accord, Hervé?). Pourtant elles l'ont fait et auraient eu grand tort de se gêner car le disque est vivifiant et, malgré les nombreux passages parlés entre les morceaux (même si on eut aimé un peu plus de chansons et un peu moins de paroles), n'est jamais lassant. Audrey, si vous avez lu jusque-là, point n'est besoin pour moi de vous la présenter. Nina est, elle, une des meilleures guitarwomen du genre et s'est illustrée auprès de la regrettée Kate Wolf, de Nanci Griffith ou de Greg Brown. Ce concert, enregistré le soir du 3 décembre 2005 dans un petit théâtre-studio de Sebastopol (pas en Crimée, en Californie) fait partie de ceux dont on a envie de dire: "j'y étais". Et pour les absents, le disque est une bien jolie compensation. Le talent de Nina éclate au détour de chaque accord; quant à Audrey, dans des arrangements dépouillés (2 guitares et 1 voix), elle ne perd rien de ce qui a séduit l'auditeur en studio (ajoutant un vif sens de l'humour dans ses commentaires). Mieux même, cette configuration démontre si besoin était la consistance de ses compositions et démontre qu'Audrey est une véritable chanteuse folk, au sens noble du terme. Au chapitre des reprises, notons les habituels Fred Eaglesmith ("Alcohol & Pills") et Mary Gauthier ("Karla Faye"), mais aussi Johnny Cash et son "I Still Miss Someone" (avec "brother" Scott Gerber à la guitare), Patty Griffin pour "Mary", Diane Scanlon et "I Know You By Heart" et même une délicate (merci Nina) version instrumentale de "Imagine" de qui vous savez. Et quand on arrive à la fin de cette œuvre, on a du mal à croire que ces deux-là n'en sont qu'à leur deuxième show commun… Mais, je me repète, grâce à Mark, on sait que c'est possible sans tripatouillages ultérieurs en studio.

    medium_Lost_Men_Angry_Girls.jpgLOST MEN AND ANGRY GIRLS (Audrey Auld Mezera – 2006) Cette passionnante (au moins pour celui qui écrit) saga se termine avec "Lost Men And Angry Girls" paru en Australie à l'automne dernier (et en février 2007 aux States). Le premier titre, "Bolinas", évoque sa nouvelle résidence en Californie du Nord. Mais Audrey se considère néanmoins comme une étrangère et, à ce titre, n'hésite pas à faire usage de son œil extérieur pour stigmatiser la violence générée par sa patrie d'adoption au nom de la paix: "I know you're all fighting for peace", chante-t-elle, mais "There'd be peace if you just stopped fighting" ("Je sais que vous luttez pour la paix / Mais il y aurait la paix si vous arrêtiez simplement de vous battre"). Son amour de la country américaine est toujours évident, notamment dans "Looking For Luckenbach" clairement inspiré par le hit de Waylon Jennings "Luckenbach, Texas (Back to the Basics of Love)", avec Bill Chambers dans le rôle de Waylon ou "Clinch Mountain Prayer" qui évoque la Carter Family. Les difficultés du sud rural des U.S.A. inspirent également l'artiste dans "Down In A Hole" (à propos de la crise d'une petite ville minière, le héros mourant souffrant plus de la noirceur de son âme que de celle de ses poumons). La nostalgie de l'Australie natale a donné naissance à "Half A World Away" qui voisine avec des titres plus introspectifs ou plus légers comme le presque comique "Self-Helped Help Me". Parmi les invités: Bill Chambers (qui produit l'album), Nina Gerber, Karl Broadie et Raechel Lee. Et un titre qui n'est pas de sa plume, "Morphine", dont le texte est de… Bonnie Parker (Eh oui! Celle de Bonnie & Clyde.) sur la musique d'un air de 1930 "M.O.T.H.E.R.".

    En résumé, Audrey Auld Mezera est sans doute l'une des artistes les plus intéressantes de ce début de millénaire. Elle ne nous a sans doute pas encore tout livré, loin de là, et je suis sûr que son talent n'a pas fini de nous éclabousser.

    Un regret cependant, les disques de Reckless Records ne sont disponibles chez nous qu'en importation. Mais vous pouvez tous les trouver facilement et pour pas cher chez amazon (.fr ou .com) ou en téchargement chez iTunes ou eMusic (le second est moins cher que le premier, en MP3 et non en MP4, avec cependant un inconvénient c'est qu'il n'est accessible qu'avec un abonnement). Alors vite, à vos claviers, écoutez et commandez. Comme on ne dit pas chez Darty, "c'est satisfait ou satisfait" (ou alors vous vous êtes trompé de blog).

    PS: au cours de cette note, ont été citées d'autres artistes féminines de talent qui mériteraient qu'on les évoque plus longuement. Nina Gerber, Carrie Rodriguez (dont l'album "Seven Angels On A Bicycle" – quel titre – a été chroniqué dans "Crossraods") qui sera prochainement à La Pomme d'Ève, les excellentes Mary Gauthier et Patty Griffin, Kimmie Rhodes…

    Et puis il y a Fred J. Eaglesmith, mais sur lui, c'est un livre qu'il faudrait écrire, et je n'y suis pas encore prêt, alors visitez son site si vous avez envie de le connaître.