Mark Erelli & Hayes Carll
10 jours après le passage de Iain Mathews, mous revoici dans le temple de la musique acoustique anglophone. Encore une soirée alléchante en perspective avec 2 artistes prometteurs de la nouvelle génération de la folk américaine. Ian (Iain) Matthews, je suis familier de sa musique depuis 35 ans.
En revanche, Mark Erelli et (Joshua) Hayes Carll, je ne les connais respectivement que depuis juillet et août 2006. Ian, je l'avais découvert tout bêtement chez un disquaire après avoir lu des articles sur lui dans la presse musicale de l'époque. Sa reprise de "Woodstock" (de Joni Mitchell, que Crosby, Stills, Nash & Young avaient également interprétée) avait en effet été un grand succès de Matthews' Southern Comfort en Angleterre.
Pour ses jeunes confrères, ce fut différent car désormais je fais mes emplettes musicales après avoir feuilleté le grand catalogue d'internet. Et de lien en lien, j'ai découvert tour à tour Jeffrey Foucault, Chris Smither, Mark Erelli et quelques autres, tous artistes d'une grande et même famille. Quant à Hayes Carll, j'avais aperçu son nom comme co-signataire d'un titre de Jack Ingram et, lorsqu'un lien à partir de Guy Clark me renvoya vers lui, j'eus envie de le connaître.
Mark Erelli, né dans le Maine, j'en ai déjà parlé ici à 2 reprises: pour présenter ses 5 premiers albums dans une note intitulée "Aimons-les vivants", puis pour "Innocent When You Dream".
Mais Mark Erelli, en plus d'être un guitariste, chanteur, auteur-compositeur de talent, est aussi quelqu'un qui aime faire partager son amour de la musique. Pour preuve, son site internet sur lequel il publie en début de chaque mois un "MP3 of the month". Plus de 60 titres ont déjà ainsi été mis en ligne depuis 2001 (on peut toujours les télécharger gratuitement) et, en plus de ses propres compositions dans des versions alternatives ou inédites, il reprend les auteurs qu'il aime, célèbres ou non. Ont déjà ainsi eu l'honneur d'une interprétation Markante: Jackson Browne, Doc Pomus & Mort Shuman, Nick Lowe, Bob Dylan, Bill Morrissey, Bruce Springsteen, Dave Carter, Chuck Berry, Cindy Walker, Roy Orbison, Gillian Welch & David Rawlings, John Hiatt, Townes Van Zandt, Joni Mitchell, Joni Cash, Patty Griffin, Jimmie Rodgers, Robbie Robertson, Hank Thompson, Ron Sexsmith, Marvin Gaye, Chris Smither, Willie Nelson, John Lennon & Paul McCartney, Hank Williams, Tom Waits, Richard Thompson, Neil Young, Bruce Cockburn…
Hayes Carll, lui, est Texan. Le Lone Star State a produit quelques uns des plus grands songwriters contemporains: Townes Van Zandt, Guy Clark, Steve Earle, Robert Earl Keen Jr. et bien d'autres encore. Disons-le tout de go, Hayes Carll appartient à cette noble confrérie. Quand on sait qu'il revendique en plus des influences telles que celle de Bob Dylan ou de John Prine, on sait qu'on a affaire à un sérieux client.
Les 2 premiers albums de Mr. Carll le démontrent dès la première écoute. "Flowers And Liquor" (2002) contient 12 titres, pour la plupart enregistés avec un groupe, dont la reprise de "Live free or die" de Bill Morrissey. Certaines compositions le placent déjà au niveau de ses glorieux ainés: "Arkansas Blues", un des titres les plus dépouillés, vaut ce que Steve Earle a fait de mieux.
La barre avait été placée haut après ce premier album mais"Little Rock" (2006) fait mieux que relever le défi. Il nous propose onze tites composés ou co-composés par Hayes Carll. En l'occurrence, il a pour camarades de jeu Ray Willie Hubbard (pour "Chickens") et Guy Clark (pour "Rivertown") venus co-composer un morceau avec lui. L'homme est aussi à l'aise dans les ballades que les morceaux plus enlevés; du blues au western swing, toute l'imagerie du songwriter texan est présente, et de belle manière!
Et Hayes avait refusé l'offre d'un label qui lui proposait un contrat pour plusieurs albums préférant garder son indépendance artistique. Stetson bas, Mr. Carll.
La question que je me posais en arrivant était de savoir qui allait être la vedette de la soirée, entre ces artistes qui, de surcroît ne se connaissaient pas quelques jours avant. Une lecture attentive de Crossroads #51 (qui vient de paraître) m'avait en effet appris qu'ils n'étaient unis pour une mini-tournée européenne que pour des raisons commerciales, leurs disques étant distribués par le même label (Rounder Europe, qu'il faut citer) sur notre continent en ayant chacun seulement vaguement entendu parler de l'autre. Comment des artistes à la culture musicale a priori si différente (quoi que...) allaient-ils pouvoir cohabiter sans problème d'ego?
Voici donc où j'en étais ce dimanche (un vrai dimanche d'été sur Paris) vers 19H00. La suite dans peu de temps…
Commentaires
La suite! La suite! La suite!!!
Faut voir... Tu complèteras?
Je complèterai, si tu veux, mais c'est tellement mieux quand c'est écrit par un spectateur "neutre", conquis mais neutre!
Merci Quiet Man pour cette excellente découverte!!
Merci Quiet Man, pour ces belles découvertes!!