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Musique - Page 20

  • Un disque, un jour: "Harvest" by Neil Young

    medium_Numeriser0006.jpgLundi 21 février 1972, rue de Metz à Nancy… Le paquet tant attendu en provenance de Wah-Wah Express était là! Attendu? Rarement un disque l'a été autant (quoique, concernant Neil Young, certains disques attendus – et je ne parle pas de ses coffrets d'archives – ne sont jamais parus).
    En janvier 1971, j'avais acquis "After the Gold Rush" (les 2 premiers albums solo n'étaient alors disponibles qu'en import - je les payai d'ailleurs 50,00F chez Lido Musique le jour même où ils sortaient en pressage français à 28,50F!) et ce disque est tout de suite entré dans mon hit parade personnel dont il n'est jamais sorti. Aussi, quand je lus dans la presse spécialisée anglo-saxonne qu'un double album live du Loner devait sortir en mars, quand je vis le track-listing comportant de nombreux inédits ou des versions de titres de Buffalo Springfield (dont certains comme "Nowadays Clancy Can't Even Sing" étaient à l'origine chantés par Richie Furay), je me mis à compter les jours, voire les heures. Et puis, la désillusion: le disque était ajourné (on était en mars 1971) un nouvel album studio étant enregistré et prêt à paraître.
    [NDR: le double live fut publié (en album simple d'1 heure et 15 titres) par Trade Mark Of Quality (bootleg) sous le titre "Neil Young at The Los Angeles Music Center" et, effectivement, présente un grand intérêt surtout quand on sait que certains titres ne furent disponibles que plus tard et dans des versions très différentes. En effet, en l'occurrence, Neil était seul avec sa guitare, son piano et son harmonica. C'est ainsi que l'on peut entendres des versions dépouillées de "Old Man" ou "A Man Needs A Maid" du futur "Harvest". Pour l'anecdote, le morceau titré medium_Numeriser0005.jpg"Nowadays Clancy Can't Even Sing" était en fait "On The Way Home", lui aussi chanté à l'origine par Richie Furay. Il y avait "Dance Dance Dance" qui parut la même année sur le premier disque de Crazy Horse, "Ohio" en version solo, etc. Un vrai bonheur…]
    Et c'est ainsi que, de semaine en semaine, j'attendais, j'attendais… et, comme Sœur Anne, je ne voyais rien venir. Jusqu'à ce jour de février 1972 où je vis enfin "Harvest" figurer dans les listes de mes vépécistes musicaux préférés (Wah-Wah Express et Inter 33). Je passai donc commande (par courrier, internet n'existait pas) ou plutôt pré-commande, la date de sortie n'étant pas encore officielle. (L'avenir me révéla que j'avais bien fait de procéder ainsi, "Harvest" n'étant arrivé dans les rayons des disquaires nancéens que vers la mi-mars (rupture de stock dès la sortie).
    Me voici donc en cette fin de matinée, après une épuisante série de cours en fac de droit, en possession du précieux objet. Et comme j'avais prévu ce jour-là de me rendre pour un après-midi / soirée musique et cassoulet chez mon ami Phil, à l'autre bout de Nancy, en compagnie de Dom, je m'y rendis avec "Harvest" sous le bras. Et si mes souvenirs ne me trahissent pas, nous avons dû l'écouter 6 fois d'affilée!
    Out on the weekend
    Une ballade country pour commencer, un morceau très mélodieux avec un travail remarqué de Ben Keith à la pedal steel guitar.
    Harvest
    Pas le titre le plus connu, mais peut-être celui qui résiste le mieux au temps. Mélodie, qualité du texte,un style, tout est là. Un portrait sincère qui montre la vulnérabilité de l'artiste.
    A man needs a maid
    Le titre le plus controversé qui valut à Neil les foudres des féministes américaines. Une orchestration lourdingue avec les arrangements de Jack Nitzsche et le London Symphony Orchestra.
    Heart of gold
    LE tube! Celui qui a fait connaître Neil au plus grand nombre. Une mélodie simpl(ist)e, des arrangement faciles mais efficaces, des accords de guitare pour débutants (c'est un guitariste qui me l'a dit), ce morceau a atteint son but. Avec les voix de Linda Ronstadt et James Taylor.
    Are you ready for the country
    Crosby et Nash aux harmonies. Un country-rock décontracté et élégant. Un peu de piano funky (par Neil), une slide guitar paresseuse, et le tour est (bien) joué.
    Old man
    Un excellent morceau (avec de nouveau Linda et James). Titre au son rural d'un Neil Young parfois poignant: “Old man take a look at my life, I’m a lot like you were / I need someone to love me the whole day through / Ah, one look in my eyes and you can tell that's true”.
    There's a world
    Encore avec les arrangements de Jack Nitzsche et le London Symphony Orchestra. Un morceau que l'on peut ne pas aimer avec son côté grandiloquent, même s'il faut souligner la qualité du travail de l'arrangeur.
    Alabama
    Dans la lignée de "Southern Man", "Alabama" est le morceau le plus rock du disque (une version plus longue peut en être entendue sur "Journey Through The Past"). Crosby et Stills sont là. Le regard porté sur le Sud (des USA) est lucide et dévastateur. En réponse, Lynyrd Skynyrd publiera "Sweet Home Alabama" que, paradoxalement, Neil appréciera beaucoup.
    The needle and the damage done
    Présentée par Neil Young comme une chanson "sérieuse" décrivant une addiction à l'héroïne. La référence à Crazy Horse et à son ami Danny Whitten est évidente.
    Words (Between the lines of age)
    L'album se finit en compagnie de Stills & Nash. "Words" est un folk-rock enregistré "live in the studio". Les Stray Gators (requins de studios de Nashville) se montrent particulièrement à leur avantage sur ce titre. Une version live et longue figure sur "Journey Through the Past". Une bonne conclusion pour cet album qui fut celui du succès pour Neil.
    "Harvest" n'est pas mon disque favori de Neil Young. Il manque pour moi d'unité et Neil semble avoir voulu tirer dans toutes les directions. Il a eu au moins le mérite d'ouvrir un certain nombre de portes. Mais ceux qui en sont restés là sont passés à côté d'un des plus grands artistes de la rock music, à l'aise dans tous les registres mais surtout dans celui de la sincérité. Ce disque reste aussi pour moins le symbole d'un grand moment d'amitié. Et rien que pour cela, je l'écouterai toujours avec plaisir…

  • Au secours! Le folk est contagieux!

    Oui, le folk est contagieux, mais je n'ai pas l'intention de me soigner. Comme je l'écrivais dans une note précédente, le terme folk, à partir d'un certain moment, a été réservé aux musiques populaires de tradition orale. Mais si la tradition orale a longtemps été la simple transmission de bouche (ou de luth, ou de guitare...) à oreille, telle que la pratiquaient déjà, chez nous, les trouvères et troubadours, l'évolution des techniques au 20ème siècle (et plus encore au 21ème) a impliqué des modes de transmissions nouveaux. On a vu dans une précédente leçon (je vais ramasser les copies, bande de petits canailloux) ce qu'avaient fait en la matière des gens comme A.P. Carter ou Woody Guthrie au travers des enregistrements que vous n'avez pas manqué d'écouter.

    Il est temps maintenant de voir comment ont les autres facteurs de propagation du virus folk.

    Je vous parlerai aujourd'hui de deux grands artistes dont les démarches sont semblables mais les outils différents. Leur objectif: préserver un patrimoine musical américain que l'évolution de la société met en danger d'oubli. L'Américain d'aujourd'hui, en grande majorité, n'entend en effet que ce que diffusent les radios FM.

    Le premier s'appelle Pete Seeger. Né en 1919 (et toujours en vie même si moins actif aujourd'hui) il a été remis en vogue par Bruce Springsteen et son album "We Shall Overcome". Ce barde intégriste et intransigeant (il a, par exemple, voulu débrancher les amplis de Bob Dylan qui avait osé électrifier sa musique au festival de Newport en 1965) a toujours eu une approche politique de la musique. Il a ainsi été "blacklisté" dans son beau pays qui, déjà à l'épque, était un grand modèle de démocratie, la référence!). Mais il a eu aussi une démarche de conservateur (au bon sens du terme) en publiant dans les fifties et sixties 5 volumes des "American Favorite Ballads" (chez Folkways et, en France, chez Chant du Monde avec la complicité de l'excellent et irremplaçable - et irremplacé - Jacques Vassal). Ces oeuvres, dans des éditions enrichies, sont en cours de réédition en CD depuis 2002 (4 volumes représentant plus de 100 titres sont déjà parus).

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    Le second s'appelle Roger McGuinn et, après avoir sévi au sein du Chad Mitchell Trio et des Byrds, il a repris sa liberté et a sorti quelques albums solo au succès modeste. Et puis, en 1995, il a décidé de lancer sur internet son"Folk Den" ( http://folkden.com ) afin de contribuer lui aussi à la préservation du patrimoine musical de son pays. C'est ainsi que depuis novembre 1995 il a mis en ligne et en téléchargement gratuit près de 140 titres, la plupart du temps seul avec sa guitare ou son banjo (comme Pete Seeger). Tous ces titres sont disponibles en MP3 avec commentaires, textes et parfois illustrations et/ou partitions. Allez faire un tour chez l'Roger, vous ne serez pas déçus

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    Dans une prochaine leçon, nous étudierons d'autres modes de contamination folkeuses. Pour en découvrir un, allez rendre une petite visite à Hervé et ses amis ( http://www.acousticinparis.com ). Vous y rencontrerez des gens qui font vivre le folk d'aujourd'hui et tentent de le faire connaître en France. Des gens qui parlent sur la même page de Dave ALvin Tom Russell, Townes Van Zandt, Guy Clark, Peter Case, Chris Hillman, James McMurtry et tant d'autres... Je croyais être le seul!!! Vous serez vite conquis...

     

     

     

     

     

     

  • Le folk dans tous ses états

    medium_Asch_Recordings_1.jpgLe Folk aux USA (source: Wikipedia) La Folk music désignait d'abord dans les pays de langue anglaise (États-Unis, Irlande, Écosse) la musique populaire traditionnelle. Le mot anglais folk, remis en usage par les romantiques, désigne les gens du peuple. Il a la même origine que l’allemand Volk qui a le sens plus large de nation. On peut donc le traduire par populaire. Cependant, depuis le début du XXe siècle, les caractéristiques de la musique populaire ont changé : on parle désormais de musique pop, réservant le terme "folk" aux musiques populaires de tradition orale. Aux États-Unis, les musiciens Folk sont les gardiens d'une tradition musicale, parolière et historique, d'une Amérique de pionniers, bâtisseurs et voyageurs. Parmi eux : Woodie Guthrie (qui écrira, avec "This land is your land"(1941), un des grands hymnes de la génération pacifiste), Doc Watson , et bien d'autres. Le mouvement "folk revival", souvent chant de protestation, est l’expression d'un mouvement militant pour les droits de l’homme, la paix et la justice sociale. Dans l'époque revival des années 1960, le "folksong" est devenu une expression musicale plus variée, influencée par l'esprit medium_Asch_Recordings_2.jpgrebelle du rock and roll, mais toujours d’inspiration contestataire, se développe, tout en gardant les mêmes instruments acoustiques et les mêmes textes poétiques plus proches de la réalité. Les grands noms de cette époque sont Joan Baez, Bob Dylan et Leonard Cohen, Phil Ochs ou Pete Seeger. Ces chanteurs connurent une véritable célébrité. Les chansons traditionnelles décrivent souvent des paysages, des routes, la dureté de la vie d'ouvrier itinérant qu'on appelait (parfois péjorativement) "hobo", avec, parfois, une admiration pour les œuvres que les hommes bâtissaient de leurs mains (le Hoover Dam, les lignes de chemin de fer...).La génération des musiciens folk de la seconde moitié du vingtième siècle sera beaucoup inspirée par les beatnicks et certains écrivains comme Jack Kerouac et son roman mythique du voyage: "Sur la route"(1960)
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    medium_Asch_Recordings_3.jpgVoilà ce qui est écrit. Mais à partir de là, le débat peut s'ouvrir. Qu'est-ce que le folk? Woody Guthrie en est, bien sûr, l'archétype dans la mesure où il est la synthèse de tout ce que vous avez lu plus haut. Il a notamment introduit (ou popularisé) dans le genre une dimension politique (par la suite on a étiqueté "folk singer" celui qui était en réalité un "topical singer") et protestataire à ce qui était essentiellement un canal de transmission de la tradition. Mais, de la même manière, le blues, du moins dans certaines de ses formes, n'est-il pas en réalité typiquement du folk? Leadbelly ou Robert Pete Williams étaient-ils des bluesmen de ou des folk singers? (De même on peut se poser la question pour Chuck Berry ou Muddy Waters: bluesmen ou rockers?). Il y eut aussi la Carter Family. A.P. (Alvin Pleasant) Carter a passé des années à sillonner les USA pour collecter (et copyrighter surtout) tout ce qui se transmettait jusque là uniquement de voix à oreilles dans les villes et les campagnes pour le graver sur disque en compagnie de son épouse Sarah et de sa belle-sœur Maybelle (future belle-mère de Johnny Cash) entre 1927 et 1941. Outre l'intérêt financier évident (il a perçu jusqu'à sa mort - et au-delà de lui ses hértiers - des royalties pour des airs qu'il n'avait fait que récupérer), ce brave A.P. a permis une diffusion continentale, d'abord, puis mondiale, de mélodies qui seraient peut-être aujourd'hui oubliées). Et qu'aurait été la Country Music sans la Carter Family? Et le bluegrass (autre genre typiquement folk dans la façon de se propager à partir des années 40) aurait-il vu le jour?

    Pour résumer, le folk est dans tout (et réciproquement!). D'ailleurs, si vous scrutez attentivement la plaît-liste sur la gauche de l'écran, vous constaterez comme moi que tous les albums présents se rattachent d'une façon ou d'une autre à la "famille folk".
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    Vous me suivez? Non? Eh bien ce n'est pas grave. J'ai horreur des étiquettes. Mais je me rends compte que beaucoup d'artistes dont j'ai parlé dans ce blog sont d'essence folk. Sammy Walker, bien sûr, descendant direct de Bob ou Woody (et de Hank Williams ou Jimmie Rodgers, autres grands précurseurs du genre) mais aussi le mandoliniste Larry Rice, le guitariste Ronnie Bowman ou les néo-revivalistes Jeffrey Foucault ou Mark Erelli, le doux Ron Sexsmith (sans oublier ceux dont je vous parlerai comme Tim Easton, Chris Smither et, évidemment, l'inoubliable auteur de "Blue Umbrella" et "Quiet Man": JOHN PRINE et d'autres encore… Bob Dylan?).

    medium_Asch_Recordings_4.jpgPour commencer, en attendant la suite, je vous invite à vous plonger dans les œuvres de Woody Guthrie (par exemple "The Asch Recordings, volumes 1-4" et de la Carter Family ("The Carter Family 1927-1934" et "The Carter Family volume 2, 1935-1941"). Tout cela se trouve facilement, et à prix modéré. Je ne vous conseille pas, néanmoins, d'entreprendre en continu l'écoute des 10 CD de la famille Carter contenus dans les 2 coffrets précités...

  • Aimons les vivants... MARK ERELLI

    N'attendons pas que la mort leur donne du talent…

    Qu'on me pardonne cette paraphrase d'une chanson de François Valéry (!) mais depuis quelque temps ce blog a des allures de rubrique nécrologique alors que beaucoup de choses continuent à se passer et que beaucoup d'artistes sont à découvrir.

    La première page d'une longue (?) série sera consacrée à Mark Erelli, originaire de Western, Massachussetts, un de ces songwriters américains de talent qui restent presque inconnus (pas tout à fait, cf. Hervé http://www.acousticinparis.com/) de ce côté de l'Atlantique.

    medium_Mark_Erelli_1.jpgMARK ERELLI (1999)

    Mark Erelli est apparu sur la scène musicale en 1999 avec un album éponyme chez Signature Sounds obtenant à l'occasion un joli succès critique. Dix compositions de sa plume avec un son folk-rock du meilleur goût, des textes évoquant essentiellement le quotidien et de réelles qualités de chanteur démontrées dans des titres comme "Do It Everyday", "River Road" ou "Northern Star". Une excellente introduction pour un talent nouveau.

     

     

     

    medium_Compass.jpgCOMPASS & COMPANION (2001)

    La réputation de Mark Erelli comme auteur-compositeur-interprète fut confimée deux ans après par "Compass & Companion". Cet album est musicalement plus varié que le premier, "Why Should I Cry" est un bon moment de Western Swing avec une intéressante partie de guitare, alors que "Compass and Companion" et "Before I Knew Your Name" sont du folk pur jus. Parfois doucement en colère ("Free Ride"),  Mark démontre aussi son sens de l'humour dans le prenant "Little Sister".  Quel que soit le thème abordé, le sens mélodique est toujours présent et cet album ne déçoit pas les fans de la première heure. À la suite de cette parution, Erelli s'est produit dans de nombreux shows et festivals à travers les Étas-Unis (jusqu'à l'Alaska), partageant l'affiche avec Gillian Welch, Dave Alvin, Buddy & Julie Miller ou John Hiatt.

    medium_Memorial_Hall.jpgTHE MEMORIAL HALL RECORDINGS (2002)

    Son troisième album, Mark Erelli choisit de l'enregistrer au  Memorial Hall, bâtiment du Massachussetts datant de 1884. L'ambiance est différente, le mode d'enregistrement (plus "live", sans overdub, en une semaine seulement) aussi. Le son est dépouillé. Des airs traditionnels comme "The Drinking Gourd" ou "Blue-Eyed Boston Boy" voisinent avec des compositions originales et des morceaux empruntés à d'autres songwriters de la Nouvelle Angleterre. "Dear Magnolia" renvoie à la guerre de sécession et "Devil's Train" à l'imagerie puritaine de la religion. À noter aussi "Ichabod" qui dure plus de 8 minutes et l'excellente reprise de "Summer Night" de Bill Morrissey.

    medium_Hillbilly_Pilgrim_cover.jpgHILBILLY PILGRIM (2004)

    "Hillbilly Pilgrim" est un titre adapté à l'ambiance de l'album qui navigue en permanence entre western swing et honky tonk, avec quand même quelques passages par le folk.  Le violon sur le titre d'ouverture, "Brand New Baby" ou les guitares de "Pretend" confèrent à l'ensemble un aspect "hootenanny". Musicalement, tout est bien en place, l'ensemble s'écoute sans effort, mais on a l'impression que Mark Erelli cherche un peu son identité. "A Bend in the River" est l'un des meilleurs titres alors que d'autres manquent peut-être un peu de personnalité. La présence vocale de Kris Delmhorst et Mark Armerding sur "Pilgrim Highway" ou de Erin McKeown sur "Pretend" ajoute quelque chose de spécial à l'album. Tout est là, Mark Erelli a tout d'un grand, il lui suffit juste de creuser un peu plus profond.

     medium_Hope_Other.jpgHOPE & OTHER CASUALTIES (2006)

    Mark Erelli a écrit "The Only Way" peu après le 11 Septembre 2001 en réponse à ce qui se passait autour de lui, laissant en gestation l'idée de cet album. Les 9 autres titres de sa plume sont nés en 2005 durant les 10 mois passés en studio (une cave) par  Erelli et le producteur Lorne Entress (Erelli joue 11 instruments, Entress 7).  Ajoutez à cela, pour clore le disque, la reprise de l'excellentissime Ron Sexsmith ("God Loves Everyone") et vous obtiendrez une collection de 11 titres souvent poignants dans lesquels l'auteur invite l'auditeur à penser aux autres et à regarder vers le futur (plutôt que de se contempler le nombril), à se poser des questions sur le comportement de l'Amérique et des Américains de l'ère moderne. Erelli se demande où va le monde et se retourne avec émotion sur le temps qui fuit. Rien de révolutionnaire dans cet album, mais ce que Mark Erelli fait, il le fait bien, dans la meilleure tradition du folk moderne. Un disque à écouter et ré-écouter, assurément. À signaler la présence des amis: Jeffrey Foucault, Kris Delmhorst, Peter Mulvey ou Lori McKenna qui joignent leurs voix à celle de Mark.

    Pour plus d'informations, une visite s'impose au site de Mark. http://www.markerelli.com .

  • Syd Barrett 1946-2006

    Décès de Syd Barrett, fondateur de Pink Floyd et figure-culte du rock progressif britannique

    Syd Barrett, dont le décès a été annoncé mardi, était une figure culte du rock psychédélique, fondateur du groupe de rock progressif britannique Pink Floyd.

    Génie créatif, miné par les drogues et un état mental fragile, incapable d'assumer les contraintes de la célébrité et des tournées harassantes, il vivait depuis des années comme un ermite dans une maison aux rideaux toujours fermés dans la banlieue de Cambridge.

    Le musicien est décédé à l'âge de 60 ans de complications liées à son diabète. "Il est mort très paisiblement il y a deux jours. Il aura des funérailles privées", a annoncé une porte-parole de Pink Floyd.

    "Le groupe est naturellement très triste d'apprendre la mort de Syd Barrett. Syd était la lumière qui a guidé le groupe à ses débuts et laisse derrière lui un héritage qui continue d'inspirer", a réagi le groupe dans un communiqué.

    Né à Cambridge en 1946, Roger Keith Barrett, dit Syd, fonde en 1965 Pink Floyd, dont il aurait trouvé le nom en s'inspirant de deux joueurs de blues peu connus de sa collection de disques, Pink Anderson et Floyd Council.

    Outre lui-même, guitariste et chanteur, le groupe comprend alors Nick Mason, Richard Wright et Roger Waters, un de ses camarades d'école. Barrett compose "Arnold Layne" et "See Emily Play", qui font remarquer le groupe.

    En août 1967 sort leur premier album, l'éclectique "The Piper at the Gates of Dawn", écrit en grande partie par Barrett.

    Pink Floyd devient rapidement le groupe phare du mouvement psychédélique britannique et à 21 ans Syd Barrett est une célébrité, emblématique des années 60 psychédélique.

    "Il avait tout, il était innovateur, artiste et entouré de belles femmes" et il "a changé la façon dont on écoutait et jouait la musique pop", écrivait l'Independent à l'occasion de son 60e anniversaire, ajoutant qu'une "foule de musiciens d'aujourd'hui sont encore impressionnés par ses chansons originales".

    Mais Syd Barrett a implosé quelques mois après la percée du groupe. Sa santé mentale déjà fragile se détériore rapidement à force de tournées endiablées et d'abus de drogues psychédéliques.

    Oubliant ses instruments, ne se rendant pas aux concerts, ou restant figé face au public sans jouer une note, Barrett est finalement victime d'une grave dépression, qui force le groupe à l'exclure en 1968. Le groupe, dirigé désormais par Gilmour et Waters, connaîtra un succès planétaire avec l'album conceptuel de 1973 "The Dark Side of the Moon".

    Entre des séjours à l'hôpital psychiatrique et chez sa mère dans la ville universitaire de Cambridge, Syd Barrett enregistre ensuite des albums solo ("The Madcap Laughs" (1970), "Barrett" et "Opel"), aidé par ses anciens camarades de Pink Floyd. Mais il vivait reclus depuis trois décennies, essayant d'éviter tout ce qui pouvait lui rappeler Pink Floyd.

    "Il avait un grand magnétisme", mais "ne pouvait pas gérer le succès et tout ce qui va avec", a déclaré récemment Dave Gilmour, qui l'avait remplacé en 1968. "Il prenait des drogues à la pelle", avait-il dit.

    Pink Floyd lui avait rendu hommage dans "Wish You Were Here" (nous aimerions que tu sois là) et dans "Shine On You Crazy Diamond".

    David Bowie a salué ce visionnaire mardi: "Je ne peux vous dire à quel point je suis triste. Syd a été une inspiration majeure pour moi. (...) Il était si charismatique et un auteur vraiment original".

     

    (courtesy of http://www.orange.fr)