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Parce que cette chanson est une de mes préférées, pour sa mélodie, et pour la saison en plus.
(John Prine: "Blue Umbrella", extrait de "Sweet Revenge", 1973)
Feelings are strange especially when they come true and I had a feeling you'd be leaving soon so I tried to rearrange all my emotions but it seems the same no matter what I do.
Chorus: Blue umbrella rest upon my shoulder hide the pain while the rain makes up my mind well, my feet are wet from thinking this thing over and it's been so long since I felt the warm sunshine just give me one good reason and I promise I won't ask you any more just give me one extra season so I can figure out the other four.
Day time makes me wonder why you left me night time makes me wonder what I said next time are the words I'd like to plan on but, last time was the only thing you said.
C'était un bel après-midi, en ce dimanche 2 juillet. Il faisait beau, il faisait chaud (un peu trop et il n'y avait pas les cigales) et la musique était belle.
Après le spectacle, les artistes sont descendus de l'estrade, un kiosque implanté pour le festival pour échanger avec les spectateurs (et vendre quelques CD aussi, il faut bien vivre).
Quand vint pour moi le moment de rencontrer Daren Shumaker, je lui dis l'affection que j'avais pour pour la mandoline bluegrass (je rappelle à ceux qui ne suivent pas que la mandoline était l'instrument de feu le patriarche, Bill Monroe) et pour certains de ses pratiquants au premier rang desquels Ricky Skaggs et Larry Rice (qui a composé un des morceaux, "Four Wheel Drive", du dernier album de Ronnie Bowman). Il me regarda et me dit "Mais Larry Rice est mort il y a quelques semaines".
Voila comment un bel après-midi peut s'achever sur une note de tristesse.
Larry Rice était un mandoliniste parmi les meilleurs, un compositeur de talent et un chanteur avec une voix chaude et expressive. Il était membre d'une fratrie comportant aussi Ronnie (le moins connu) à la contrebasse, Tony (le plus connu) chanteur et surtout guitariste exceptionnel (reconnu dans les milieux du jazz et du bluegrass) et Wyatt, également guitariste de grand talent (présent lui aussi sur le dernier album de Ronnie Bowman).
Je l'avais découvert il y a 25 ans grâce à un disque enregistré quelques années plus tôt avec J.D. Crowe & The Kentucky Mountain Boys. Le seul morceau qu'il chantait était "Rambling Boy" de Tom Paxton, mais c'est celui qui avait accroché mon oreille, et c'est toujours celui que je préfère.
Après J.D. Crowe (chez qui il a cotoyé son frère Tony au sein de J.D. Crowe & The New South), Larry a enregistré quelques trop rares albums solo dont l'excellent "Clouds Over California" paru en 2005 chez Rebel Records (http://www.rebelrecords.com). Il a aussi enregistré 2 albums avec ses frères "The Rice Brothers" et 3 avec Tony Rice, Chris Hillman (des Byrds, Flying Burrito Bros., Desert Rose Band) et Herb Pedersen (qui a joué avec beaucoup de monde dont The Dillards et Desert Rose Band) sous le nom de Rice, Rice, Hillman & Pedersen.
Larry nous a quittés en mai, vaincu par le cancer de l'amiante ("asbesto cancer"), son frère Tony et son épouse Linda à ses côtés. Cette dernière m'a transmis quelques photos extraites de son dernier concert de charité (for the homeless), donné en mars à Tallahassee, en Floride. "Il était obligé de jouer assis, mais il joua si bien".
Larry était un grand artiste et un homme humble. Son talent n'a jamais eu la reconnaissance qu'il méritait, si ce n'est parmi ses pairs, et c'était déjà beaucoup.
Encore un grand moment! Ce 2 juillet, peu après 17 heures, Place de la République à Châlons en Champagne (concert gratuit et en plein air), Ronnie Bowman (après avoir participé à un festival dans l'Isère) est arrivé sous un soleil sans nuage (plus de 30°C à l'ombre... et il n'y avait pas d'ombre!).
Le temps d'accorder les instruments (tous à cordes), de brancher les micros, et c'était parti pour un instrumental enlevé. Premier constat: la sono était parfaite. Deuxième constat, les musiciens, sur la scène (surtout le banjoïste, à droite) avaient très chaud!
Ronnie Bowman à la guitare et au chant était accompagné de de son épouse Garnet Imes au chant, de Craig Market (par ailleurs un grand songwriter qui a écrit pas mal de titres pour The Lonesome River Band ou Ronnie en solo) au banjo et aux vocaux, Daren Shumaker à la mandoline et aux vocaux et Jason Hale à la guitare basse et aux vocaux.
Un moment de pure beauté, des artistes heureux de faire partager l'amour de leur musique à un public en grande partie béotien mais très vite conquis. Leur musique, c'est le bluegrass, mais un bluegrass reposant essentiellement sur de belles mélodies et des harmonies vocales subtiles. Avec, comme toujours des influences Gospel très présentes (on ne le sait pas toujours, mais le Gospel est une composante importante de la musique country en général et du bluegrass en particulier).
Le répertoire a été en grande partie tiré des 4 albums solo de Ronnie avec des reprises du "père" Bill Monroe ("Little Cabin Home On The Hill", ou "Tennessee Blues" et Garnet en vedette). Et pour finir, en rappel, le standard "Nine Pound Hammer".
Et des artistes très simples et très accessibles passant un long moment avec leur public pour dédicaces, photos et échanges d'impressions.
Et c'est tellement bon de pouvoir dire aux artistes qu'on aime ce qu'ils font, de les remercier. Et c'est tellement beau de lire ce qu'on lit dans leurs yeux à ce moment-là... Et Garnet était tellement heureuse de découvrir la France...
Johnny Cash est décédé le 12 septembre 2003. Dans les mois précédant cette date, il avait enregistré, malgré un état de santé se dégradant de jour en jour, malgré le décès de sa compagne June Carter, ce qui allait devenir l'abum qui paraît ces jours-ci.
RicK Rubin, producteur de la série des "American Recordings" depuis 1994 a précieusement recueilli les maquettes, y a ajouté discrètement et avec goût des "overdubs" dans l'esprit de leur travail commun de la décennie pour aboutir au résultat qui s'offre à nos oreilles.
Au final, nous avons 12 titres, parfois plus murmurés que chantés (la maladie) mais formant un ensemble cohérent et convaincant. Parmi ces titres, "Like the 309" est sous-titré "The last song written by Johnny Cash" et l'on peut y déceler un certain sens de l'humour dans la façon dont Johnny évoque sa santé.
Quelques reprises, de Bruce Springsteen ("Further on up the road") à Hank Williams ("On the evening train"), de Gordon Lightfoot ("If you could read my mind") à Ian Tyson ("Four strong winds" - connu aussi pour sa version par Neil Young). Et puis le titre de Don Gibson "A legend in my time", interprété 40 ans plus tôt par son compagnon d'écurie chez Sun Records, Roy Orbison.
Au-delà des polémiques qui ne manqueront pas d'accompagner la sortie de cette œuvre posthume, on a ici affaire à un vrai et très honorable dernier disque d'un artiste qui aura marqué d'une empreinte indélébile un demi-siècle de musique.
Ronnie Bowman chantera à Châlons en Champagne le 2 juillet 2006, dans le cadre du "Festival des Musiques d'Ici et d'Ailleurs" qui débutera la veille.
Il sera accompagné (je pense) de son groupe "The Committee".
Mais qui est Ronnie Bowman? Il a été qualifié par le magazine Music Today comme étant "une des voix les plus tendres du bluegrass".
Peu de gens le connaissent. Il a été chanteur (inspiré) et guitariste - ou bassiste - (talentueux) des groupes "Lost & Found" et "The Lonesome River Band".
Il vient de sortir son quatrième album solo "It's Gettin' Better All The Time".