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Musique - Page 19

  • Femmes, je Vous aime...

    PIETA

    Je me rends compte que mon blog fait très peu de place aux artistes féminines. Et pourtant, je les écoute de plus en plus. Je vais donc en parler de plus en plus dans les semaines qui viennent.

    medium_Pieta_1.jpgLa première s'appelle Pieta Brown et c'est la fille du célèbre (en Iowa plus qu'ici) Greg Brown. Elle partage avec Papa le talent de songwriter (elle est l'auteur-compositeur de tout son répertoire discographique) et de musicienne. Elle partage aussi avec lui quelques musiciens, dont le guitariste Bo Ramsey qui co-produit avec elle ses deux premiers albums.

    Elle fait cependant peuve d'une personnalité bien à elle, ajoutant à son folk une coloration plus jazz-blues qui  la rapproche de Lucinda Williams, et mérite d'être decouverte pour ce qu'elle est et non pas es qualité de "fille de".

    Ses deux albums sont "Pieta Brown", paru en 2002 et "In The Cool" publié en 2005. Sur ce dernier opus, belle-maman (Iris DeMent) vient lui prêter quelques harmonies vocales. Une histoire de famille...

    medium_In_The_Cool.jpg

  • Une autre Amérique

    AMERICA: HERE & NOW

     

    medium_America_Here_Now.jpg

    La nostalgie étant ce qu'elle était, les anciens ressurgissent en ce moment alors qu'on ne les attendait plus. Il y a, chez nous, la tournée "Mademoiselle Age Tendre" qui réveille bien des souvenirs chez les gens de ma génération avec Frank Alamo, Richard Anthony et quelques autres.

    En Angleterre, c'est le Gréco-Suédois Steven Demetre Georgiou – pardon Cat Stevens – pardon Yusuf (notons qu'il a gommé le patronyme Islam) qui nous gratifie d'un excellent "An Other Cup".

    Outre AtlantiqueAMERICA ne pouvait pas faire moins que de réapparaître, surfant sur la vague du "revival". Pour moi, America (groupe américain formé en Angleterre) avait perdu beaucoup de son charme au départ de Dan Peek (après "Harbor", septième album en 7 ans) auteur de quelques unes des plus belles compositions du groupe dont "Don't Cross The River" et qui, depuis, a sorti un certain nombre d'albums d'inspiration religieuse.

    Les survivants du trio (devenu logiquement un duo, vous l'avez deviné) Gerry Beckley et Dewey Bunnell ont certes continué leur route et enregistré quelques disques aimables mais oubliés aussitôt qu'écoutés. Pour moi, leur dernière trace en studio remonte à 1998 avec "Human Nature" (il doit exster un disque de chansons de Noël publié en 2002).

    Et puis, surprise! Ce mois-ci paraît un nouvel opus du groupe, intitulé "Here & Now". Cette oeuvre ressemble à America , avec un son plus moderne. Le duo a été convaincu de retourner en studio par des membres (ou ex-membres) de groupes plus jeunes comme Fountains of Wayne, Nada Surf, Smashing Pumpkins ou My Morning Jacket qui ont pour noms James Iha et Adam Schlesinger (qui produisent l'album), Ira Elliott, Matthew Caws, Jim James, Brian Young ou Patrick Hallahan. Ryan Adams et Ben Kweller viennent également faire une pige comme quelques anciens: les percussionnistes Russ Kunkel et David Leacox et le génial steel-guitariste de Poco, Rusty Young.

    Le résultat: un disque frais et inspiré, qui ne révolutionne certes rien mais s'écoute sans ennui.

    Et puis, pour notre plaisir, aux 12 nouveaux titres du disque studio, s'ajoute un CD enregistré récemment "live" aux XM Studios et qui est en fait un best of du groupe.

    CD 1 (Studio): 1- Chasing The Rainbow • 2- Indian Summer • 3- One Chance • 4- Golden • 5- Always Love • 6- Ride On • 7- Love & Leaving • 8- Look At Me Now • 9- This Time • 10- Work To Do • 11- All I Think About Is You • 12- Walk In The Woods

    CD 2 (Live)1- Ventura Highway • 2- Don't Cross The River • 3- Daisy Jane • 4- I Need You • 5- Tin Man • 6- Muskrat Love • 7- Woman Tonight • 8- Only In Your Heart • 9- Lonely People •  10- Sandman • 11- Sister Golden Hair • 12- A Horse With No Name

     

     

  • Innocent when you dream

    "Lullabies and love songs"

     

    medium_Innocent.jpg"Innocent when you dream", c'est le titre d'une chanson de Tom Waits. C'est aussi celui du nouvel album de Mark Erelli (sous-titré "berceuses et chansons d'amour"). Ce disque n'est disponible qu'aux concerts de Mark ou sur son site web (http://www.markerelli.com).

    Voici ce qu'en dit l'auteur: "Ce projet n'était pas conçu pour être plus qu'un simple cadeau destiné aux nombreux amis devenus récemment nouveaux parents. La plupart des titres ont été enregistrés tard la nuit en juste quelques prises, chantés et joués très doucement afin de ne pas réveiller ma femme endormie. J'ai évité les berceuses traditionnelles, préférant des chansons pleines de tendresse de quelques uns de mes auteurs favoris. Il y eut suffisamment de gens emballés par les interprétations pour que je sois convaincu de les partager avec vous. Je suis content de l'avoir fait. L'innocence, le confort, la paix, la sécurité, le mystère, la fantaisie, l'amour, et les rêves doux... peu importe l'âge, nous avons tous besoin de ces choses autant qu'il est possible".

    Les auteurs repris: Tom Waits "Innocent when you dream", Deb Talan ("Comfort"), Tom Petty ("Alright for now" avec la participation de Jeffrey Foucault), Wilco ("My darling"), James Taylor ("You can close your eyes"), Jesse Winchester ("Defying gravity"), Townes Van Zandt ("I'll be here in the morning") et mesdames Shawn Colvin ("I don't know why") et Kris Delmhorst ("Lullaby 101") . Et puis 2 titres signés Erelli ("Tired eyes" et "Little torch"), quand même.

    30 minutes de douceur et de tendresse, à écouter au cœur de la nuit, quand le silence est la plus belle des mélodies.

    Et vous pouvez écouter cet album en lisant le nouveau numéro de "Crossroads" qui vient de paraître. Le seul magazine où l'on parle de la musique que j'aime (mais pas seulement de celle-là). Intervew de Tim Easton, chroniques de CD de John Gorka; Dave Carter & Tracy Grammer; Kane, Welch & Kaplin; T-Bone Burnett... On croirait lire le blog de Quiet Man... en mieux!!!

     

     

  • Tim Easton

    medium_AfficheTimEaston.jpgC'était le 9 novembre à la Pomme d'Ève. Un voyage à Paris, histoire de goûter aux embouteillages. Le parking, Gare d'Austerlitz, puis la traversée du jardin des plantes (à pied). La rue Mouffetard (souvenirs souvenirs), la Montagne Ste Geneviève, la rue des Écoles (Crocodisc et le Vieux Campeur mais aussi, accessoirement une illustre école chère aux anciens de mai 68). Et puis ce caveau que je ne connaissais que de nom. Une double découverte: le lieu en lui-même, minuscule et magique, et puis Hervé, le maître de cérémonie, qui fait tant pour la musique que j'aime (et qui m'en fait découvrir chaque semaine).

    La Pomme d'Éve, c'est un bar, quelques tables et chaises, une scène exiguë mais idéale pour les troubadours à guitare (avec un piano dans le coin, quand même). Une acoustique parfaite, la proximité avec l'artiste. On pense, sans les connaître, aux nombreuses scènes de Greenwich Village qui ont vu éclore tant de talents dans les années 60.

    Et Tim, inconnu de moi 6 mois auparavant, qui nous a régalés dans son style folk rock aux accents blues (comme un certain Bob dont il reprit "Spanish Harlem Incident" au piano). Il nous a tenus jusqu'à plus de minuit (lui était à moitié endormi à la fin - le décalage horaire?). Et il y avait la route pour regagner le pays du Champagne. Mais qu'importe, ce fut une bonne soirée, pleine de musique et de sourires, avec des gens sympathiques et passionnés, sur la scène et devant celle-ci.

    L'oeuvre de Tim Easton (qui passé quelque temps, il y a plus de 10 ans, à chanter dans les rues et le métro de Paris), c'est 4 albums où les influences de Dylan, John Prine, Woody Guthrie mais aussi des Beatles se marient avec bonheur: "Special 20" (1998), "The Truth About Us" (2001), "Break Your Mother's Heart" (2003) et "Ammunition" (2006). Et, avant, un album avec le groupe Haynes Boys (il était pour ce disque le compositeur et le lead singer de tous les titres): "Guardian Angel" en 1996.

    Merci qui? Merci Hervé... et à bientôt (pour ceux qui aiment: Terry Lee Hale le 7 décembre. Et il y aura Iain Matthews en février, et bien d'autres).

     

  • This song is your song

    La contagion du folk, traditionnellement, se faisait de bouche à oreille. Il en était de même pour le blues. Si vous vous référez, par exemple, à l'imposante discographie de John Lee Hooker, vous constaterez que nombre de morceaux signés du nom de ce vieux grigou sont en fait des airs traditionnels que d'autres se sont également attribués. Un titre comme "Baby Please Don't Go" est ainsi copyrighté par des dizaines de bluesmen sans que cela pose de problème. Bob Dylan, dans son récent et superbe "Modern Times" s'est également attribué la paternité de "Rollin' & Tumblin" que tant d'autres ont chanté avant lui.
    C'est Dylan qui raconta que Woody Guthrie, à l'occasion d'une rencontre dans l'hôpital où le vieux troubadour malade achevait sa vie, lui tint à peu près ce langage: "Ne pense qu'au texte. T'occupe pas de savoir quel air tu mettras dessus. J'ai toujours piqué un air déjà connu pour le changer ici et là et en faire un air à moi. Tu mets deux notes rapides à la place d'une lente, tu chantes l'harmonique au lieu de la mélodie, ou une note de l'octave d'en dessous à la place d'une haute, tu tripotes dans les silences et les pauses – et tu as une mélodie à toi. Je le fais tout le temps.".
    Bobby retint si bien la leçon qu'un des titres de son premier album, "Song To Woody" (!) était un repiquage du "1913 Massacre" du susnommé (qui avait sans doute adapté à l'occasion un air du folklore britannique). Et "Blowin' In The Wind" est directement influencé par "No More Auction Block" (que l'on peut entendre dans le volume 1 des "Bootleg Series" de Dylan) comme le fut ensuite "Try For The Sun" de Donovan. Donovan dont "Ballad Of Geraldine" ressemble étrangement à "Girl From The North Country" de Bob Dylan, comme "Boots Of Spanish Leather" du même Robert Zimmermann…
    Pour revenir à Woody Guthrie, son titre le plus célèbre est "This Land Is Your Land". Comme vous avez écouté les œuvres de ce dernier ainsi que l'intégrale de la Carter Family à la suite de la lecture de la note "Le folk dans tous ses états", vous avez indubitablement remarqué que ce titre était en fait une reprise de "When The World's On Fire" de la bande à A.P. Carter qui, elle-même, l'avait piqué (en changeant les paroles) à un travailleur et musicien afro-américain de Kingsport, Tennessee, du nom de Lesley Riddle.
    Étonnant, non, de savoir que le morceau le plus célèbre de Woody Guthrie n'est pas vraiment de lui. Il est néanmoins (personne en tout cas n'a affirmé le contraire) l'auteur des paroles, ces paroles dont beaucoup de rêveurs, aux U.S.A., eussent aimé qu'elle devinssent celles de leur hymne national.