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  • Le disque du jour: "Unglamorous"

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    Cet album est aussi un sujet de débat: Lori a-t-elle vendu son âme au diable? Jusque-là, elle menait une carrière de chanteuse folk honorable mais loin des projecteurs de la gloire. Quelques albums en témoignent: "Paper Wings & Halo", "Pieces of Me", "The Kitchen Tapes", "Bittertown". Ses qualités d'auteur-compositeur lui ont permis de gagner le respect de ses pairs et d'un public d'initiés.

    Et puis Faith Hill, star country, reprit 3 de ses compositions, avec succès, sur son album "Fireflies", et parla ici et là de cette artiste de la Nouvelle Angleterre. Lori obtint ainsi un contrat dans une "major". "Unglamorous" a ainsi vu le jour, produit par Tim McGraw (mari de Faith Hill et lui-même star country), avec l'aide de hit-makers de Nashville (comme Liz Rose qui a co-écrit le morceau-titre ou Mark D. Sanders). Faith et Tim, ainsi que Kelly Willis ou Bekka Bramlett, viennent prêter leurs voix à l'enregistrement. Aux instruments divers, on rencontre quelques "pointures": Darrell Scott, Stuart Duncan, Dan Dugmore, Tony Harrell, Bryan Sutton.

    Au final, un disque très agréable à écouter mais loin de l'esprit des premiers enregistrements de la dame. Quelques titres forts sont, sur le fond, parmi les meilleurs de son répertoire: "Witness to your life", "I know you", "Your next lover" ou "Leaving this life".

    Sur la forme, en revanche, les puristes et les intégristes hurlent déjà. Doit-on condamner Lori d'avoir voulu essayer autre chose, d'avoir voulu habiller ses compositions d'une manière plus riche, et même d'avoir voulu gagner quelques dollars de plus? Quoiqu'il en soit, le fait est que Lori McKenna chante avec une conviction et une authenticité qu'aucune Faith Hill n'atteindra jamais.

    Après tout, quand Bob Dylan a électrifié son folk, on (Pete Seeger notamment) l'a traité de "traître". Mais Bobby n'a -t-il pas en fait sauvé la folk-music d'une mort certaine?

    Chacun peut se faire une opinion en écoutant "Unglamorous". (NDLR: les initiés auront reconnu, sur cette vidéo, Mark Erelli à la guitare, en chemise rouge et/ou en chemise bleue. Lori et Mark viennent d'effectuer une tournée ensemble).

    Et l'on peut aussi se rendre sur son site web.

     

  • Warren Zevon

    Warren Zevon (1947-2003)

    Il y aura 4 ans le 7 septembre que Warren Zevon nous a quittés, victime de trop d'abus (alcool et tabac notamment) et du cancer. Même s'il était reconnu et encensé par quelques-uns des plus grands (Bruce Springsteen, Jackson Browne, Bob Dylan, Eagles, Linda Ronstadt...), sa notoriété n'a jamais été à la hauteur de son talent d'auteur-compositeur.

    Un premier disque paru dans l'anonymat vers 1969, des compositions pour les Turtles, un boulot de pianiste avec les Everly Brothers, et sa carrière débuta réellement en 1976 avec l'album "Warren Zevon" produit avec la complicité de son ami Jackson Browne. Quelques-uns de ses meilleurs titres figurent sur ce disque, qui est celui qu'il faut écouter en priorité: "Carmelita", "Hasten Down The Wind", "Frank And Jesse James", "The French Inhaler"...

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    Son fils Jordan vient d'exhumer du grenier familial quelques démos éditées sous le titre de "Preludes".

    Il n'est pas trop tard pour se découvrir son œuvre. Et pourquoi ne pas commencer par un autre titre de l'album de 1976, "Mohammed's Radio", où Warren est accompagné par Jackson Browne à la guitare et au chant (mais aussi par un autre méconnu génial, que l'on ne fait qu'apercevoir à la pedal steel guitar, David Lindley).

     

     

  • Le disque du jour: "Strange Weirdos"

    ou plus exactement "Strange Weirdos: Music from and inspired by the film Knocked Up".

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    Je poursuis le jeu des 7 familles musicales. Après le fils, dans la famille Thompson, c'est au tour de la famille Wainwright et là, je demande le père, LOUDON WAINWRIGHT III. Je résume: Loudon, New-Yorkais bon teint, est le fils de Loudon Wainwright, Sr., écrivain et éditorialiste à Life Magazine et descendant direct de Peter Stuyvesant (gouverneur colonial). Il est le père de Rufus et Martha, eux-mêmes déjà connus comme auteurs-compositeurs-chanteurs de talent, mais aussi, ce que l'on sait moins, de Lucy Wainwright-Roche qui vient de sortir son premier disque, "8 Songs". (Loudon a aussi, accessoirement, travaillé comme chauffeur de Lisa Minelli; il en a fait une chanson, "Lisa").

    Rufus et Martha sont les enfants de Loudon et Kate McGarrigle, canadienne, qui a chanté avec sa sœur Anna en duo. Elles ont parfois été rejointes sur scène par une troisième sœur, Jane qui a aussi écrit quelques titres avec elles.

    Lucy est la fille de Loudon et Suzzy Roche, qui a publié des disques sous son nom, mais aussi en duo avec sa sœur Maggie ou en trio (sous le nom de The Roches) avec la troisième sœur, Terre.

    En écrivant cela, je me dis que 7 familles, ce n'est pas assez car, avec les Cash, les Carter, les Williams, les Guthrie, les Earle et bien d'autres, on a déjà dépassé le chiffre. Et puis les liens entre les familles Thompson et Wainwright sont très fortes, Rufus et Martha ont collaboré aux disques de Teddy et Linda, et réciproquement, et Richard a joué avec un peu tout le monde, à commencer, il y a longtemps, par Loudon.

    Avec tout cela, et notamment en raison du succès de Rufus, on finit par oublier ce bon vieux Loudon le Troisième qui doit en être à son vingt-deuxième album, le premier datant de 1970. Je l'avais personnellement découvert en novembre 1972 en recherchant à Nancy le nouvel album de Georges Brassens que je devais voir le lendemain à Bobino avec Sister for Ever et M. SfE. Au lieu du 33 tours de Tonton Georges, je m'en revins at home avec un disque de LWIII intitulé "Album III".

    C'était il y a 35 ans. L'époque où l'on cherchait à tout prix (les journalistes au moins), un nouveau Dylan. Loudon, comme John Prine, faisait partie des postulants involontaires (il en a d'ailleurs fait une chanson par la suite, "Talking New Bob Dylan").

    Son œuvre, largement autobigraphique, se caractérise par beaucoup d'humour, souvent grinçant, et d'auto-dérision. Il y a un vrai romantisme (au sens originel du terme, en poésie) dans ses textes, souvent teintés de mélancolie, voire de désespoir, lui conférant parfois une réputation de chanteur dépressif.

    Cet aspect est un peu enfoui dans son nouvel opus, qui est au départ, en partie, un disque de commande du réalisateur Judd Apatow pour son film "Knocked Up". Apatow, ayant vu Loudon interpréter "Grey in L.A.", lui demanda d'en faire une version sans texte pour son film. Loudon souhaita embaucher Richard Thompson pour ce projet, et comme il travaillait sur son nouvel album avec le producteur Joe Henry, il l'associa également. En est résulté le disque objet de cette chronique qui est à la fois un vrai nouvel album de Loudon et un support musical du film.

    Le contenu: 2 instrumentaux signés Joe Henry ("Ypsilanti" et "Naomi"), 2 co-compositions de Joe et Loudon ("You Can't Fail Me Now" et "So Much To Do") et 2 reprises ("Feel So Good" de Mose Allison et "Daughter" de Peter Blegvad - qui a par ailleurs réalisé les illustrations du disque de Linda Thompson, "Versatile Heart"). Le reste, 8 titres, est de la plume de Loudon Wainwright, moins acérée mais pas moins efficace que d'habitude.

    Les compagnons de route sont Richard Thompson et Greg Leisz aux guitares et mandolines (tous 2 présents sur "Upfront & Down Low" de Teddy Thompson), Patrick Warren et Van Dyke Parks aux claviers (ce dernier s'était illustré avec les Beach Boys de la meilleure époque et plus tard avec leur leader Brian Wilson) pour ne citer que les principaux. Un quartet à cordes ajoute ça et là un accompagnement du meilleur goût.

    Je ne peux que vous inciter à écouter ce CD (en extrait chez Amazon, par exemple). La causticité qui a fait la réputation de Loudon est ici presque absente et l'homme avance sans masque, se livrant plus qu'il ne l'a jamais fait. Musicalement, c'est peut-être son meilleur album, révélant une personnalité et un sens de l'esthétique comme aucun des albums précédents ne l'avait fait, sans doute.

    Pour plus d'informations, rendez-vous chez Loudon Wainwright III.

     

  • Le disque du jour: "Upfront & Down Low"

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    TEDDY THOMPSON est le fils de Richard & Linda Thompson. Richard est une légende du folk-rock britannique, guitariste et compositeur dont la renommée remonte aux années 60 et à Fairport Convention. Mais c'est une autre histoire car Teddy Thompson est un artiste à part entière dont les qualités ont déjà été révélées dans 2 albums: "Teddy Thompson" en 2000 et "Separate Ways" en 2006. Le succès n'a pas été à la hauteur du talent démontré. Mais il y a fort à parier que, bientôt, lorsque Richard sortira un disque, on dira de lui: "Ah oui, c'est le père de Teddy Thompson".

    En 2007, Teddy est de retour avec un album de reprises (à l'exception de "Down Low" qui est de sa plume) de morceaux qui ont fait la petite histoire de la country music, une des influences principales de ce jeune Anglais.

    "Separate Ways" se terminait par une reprise des Everly Brothers ("Take A Message To Mary") en morceau caché, "Upfront" débute par "Change Of Heart" des mêmes Everlys. On croise ensuite, au fil des minutes, Merle Haggard ("(My Friends Are Gonna Be) Strangers"), George Jones ("She Thinks I Still Care"), Charlie Louvin ("You Finally Said Something Good (When You Said Goodbye)"), Ernest Tubb ("Walking The Floor Over You"), Dolly Parton ("My Blue Tears") et même Elvis Presley ("I'm Left, You're Right, She's Gone"). Et comme lors de ses 2 premiers albums, Teddy Thompson conclut avec un duo (non crédité sur le livret) sur un titre des Everly Brothers, "Don't Ask Me To Be Friends" (composé par Gerry Goffin et Jack Keller et également interprété dans les sixties par Cliff Richard).

    Parmi les musiciens présents on note les guitares de Richard Thompson (bien sûr!) et Marc Ribot, le dobro et la mandoline de David Mansfield ou la steel guitare de Greg Leisz. Aux arrangements (pour les cordes), est présent l'ami Rufus Wainwright (encore un fils de...) mais aussi Robert Kirby qui officia autrefois aux côtés de Nick Drake. Parmi les vocalistes, se distinguent Iris DeMent, Jenni Muldaur ou Tift Merritt.

    Au final, cet album est un des meilleurs de l'espèce, qui évite tous les clichés et transcende un genre en lui apportant un fraîcheur rarement égalée. Le miracle, par rapport à ce que sont beaucoup de ces disques-hommages à un artiste ou à un style musical, est que "Upfront & Down Low" est avant tout un album de Teddy Thompson, dont le talent est tel (aussi bien comme chanteur que comme guitariste) qu'il s'approprie avec aisance des succès qui ont bercé la jeunesse de ses parents.

    Alors, ne passez pas à côté et procurez-vous vite ses 2 premiers albums avec, comme d'habitude, la garantie Quiet Man: "Satisfait ou satisfait".

    Si vous n'êtes pas convaincus, écoutez ceci.

     

  • Josh R. vs Josh R.

    Deux bons disques pour finir l'été.

    D'abord (par ordre de parution) Josh Rouse avec un disque plein de soleil: "Country Mouse, City House"

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    Et puis (bientôt dans les bacs, aux U.S.A. et en Irlande d'abord), ce qui est un des meilleurs disques de l'année, Josh Ritter et "The Historical Conquests of Josh Ritter"
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    De quoi mettre un peu de soleil dans les oreilles et oublier les tracas de la rentrée...