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Musique - Page 5

  • Femmes je vous aime (9): la Fée Lucy aussi

    LUCY WAINWRIGHT ROCHE

    J'avais abordé il y a quelques mois le jeu des familles musicales avec Teddy Thompson et Loudon Wainwright III. J'aurais pu parler de Richard et/ou Linda Thompson, de Martha ou Rufus Wainwright, des soeurs McGarrigle (mais, pour elles, Steve "Shelter From The Storm" l'a fait ici).

    J'ai choisi finalement de parler de la petite dernière, demi-soeur de Rufus et Martha et fille de Loudon. Rufus et Martha sont les enfants de Kate McGarrigle, Canadienne qui écrit et chante en duo (y compris sur "All I Intended To Be" d'Emmylou) avec sa soeur Anna (parfois rejointe par une autre soeur, Jane).

    Lucy Wainwright Roche,elle, fait partie de la dynastie des Roche, originaire du New Jersey. Encore 3 soeurs qui chantent en solo, ou ensemble. Maggie et Terre Roche ont fait quelques disques en duo, rejointes ensuite parfois par leur cadette, Suzzy, mère de Lucy, sous le nom de The Roches.

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    Vous me suivez? Bien, je continue. Lucy a grandi essentiellement à Greenwich Village mais a passé une grande partie de sa jeunesse sur la route, ce qui ne l'a pas empêché de passer un "Master's degree of Education" ni d'enseigner pendant quelque temps à New YorK. En 2005 et 2006, elle a offert sa jolie voix à son frère (demi, je le rappelle) Rufus avant de se décider à prendre du recul (par rapport à l'enseignement) pour travailler le chant et la composition.

    Le premier résultat a été un enregistrement "EP" intitulé tout simplement "8 Songs", ce qui en dit déjà beaucoup. Une voix d'une grande pureté, une guitare discrète, et rien d'autre. Le New York Times a écrit qu'elle avait hérité les meilleures qualités de ses deux parents (ce qui n'est pas rien), et cet enregistrement le prouve. 8 chansons, donc, dont 4 de sa plume et 2 des traditionnels les plus repris ("Wild Mountain Thyme", parfois titré aussi "Purple Heather" et "Barbara Allen", intitulé ici "B. Allen").

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    On trouve aussi 2 reprises: "Everywhere" de Christine McVie (Fleetwood Mac) et la plus belle, à mon goût, "Next Best Western" de Richard Shindell. Une aussi belle voix pour une telle composition, c'est un véritable cadeau. Ne passez pas à côté et penchez vous ensuite sur l'oeuvre de Richard Shindell. Hervé vous donnera toute les informations sur celui qui fut son invité à la Pomme D'Ève.

    Disque court, mais suffisant pour apprécier tout en douceur un talent en devenir, ce "8 Songs" ne pouvait pas rester sans suite. Ce fut donc au printemps dernier un nouvel enregistrement "EP" intitulé de manière surprenante "8 More"!

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    Et l'enchantement continue... 6 compositions de Lucy, une de Brad Roberts (leader des Crash Test Dummies) "Superman's Song" et, pour clore en beauté, "Hungry Heart" de Bruce Springsteen. L'accompagnement est un peu plus fourni (mais si peu) avec la présence de Steuart Smith ("guitars, bass & other magic") et la voix de ("The Lovely") Martha Plimpton (une actrice, fille de Keith Carradine) sur "Hungry Heart".

    Vivement la suite. Le seul ennui, avec ces enregistrements, c'est qu'ils ne sont facilement disponibles, à ma connaissance, que sous forme digitale (iTunes). Mais ils méritent d'être connus, surtout des amateurs de douceur et de beauté à l'état pur.

     

  • Dave Hamilton "Back Roads of my Mind"

    Nous vivons une époque formidable! Le disque se meurt, la radio ne nous fait découvrir que ce dont nous somme abreuvés à longueur de journée, et pourtant...

    Pourtant, la résistance s'organise. Ici et là, d'irréductibles bardes continuent à jouer et à chanter la musique qu'ils aiment, loin de toute consdération commerciale, dans tous les styles. La musique vit! Mais fait-elle vivre? C'est une autre question...

    Le net est pour eux devenu le meilleur (le seul?) moyen de se faire connaître "Outside a small circle of friends" (© Phil Ochs). Il y a les sites personnels, les myspace et puis des sites qui permettent de vendre et acheter la musique "indépendante".

    Il en est deux que je visite régulièrement: PayPlay et DigStation. Sur ce dernier site, j'avais découvert récemment David Kleiner (voir note précédente), attiré que je fus par un titre et une photo qui renvoyaient clairement à Phil Ochs.

    Ma dernière découverte s'appelle David "Dave" Hamilton. Pas le photographe-cinéaste, pas le jazzman, pas l'un des innombrables Dave Hamilton que l'on peut rencontrer au hasard des recherches sur google. Non. "LE" Dave Hamilton, celui que personne ne connaît, pas même moi il y a quelques jours, celui qui compose, chante et joue de la guitare, parfois seul, parfois avec "Sonoma Mountain Band". Dave Hamilton qui vient de publier "Back Roads Of My Mind".

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    DigStation, comme d'autres, classe les albums par genre. Parfois, il n'existe aucune des informations qui permettent d'aller plus avant dans la découverte d'un artiste ou d'une oeuvre. Il les faut donc aller quérir ailleurs. Heureusement, monsieur DigStation avait eu la bonne idée de publier une courte biographie de Dave Hamilton. Et dans cette bio, un nom qui pour moi est un sésame: John Prine était cité parmi les influences principales (aux côtés d'artistes mineurs comme Bob Dylan ou Hank Williams). Je devrais d'ailleurs établir une liste des songwriters qui se réclament de John, cela vous permettrait de comprendre à côté de quoi vous passez en persistant à l'ignorer. Autre information précieuse, l'album dont je vous parle comporte 20 titres dont 9 reprises, 1 traditionnel et 10 compositions de Dave. 78 minutes pour 9,99$ (7,40€ environ).

    Et la liste des titres acheva de me convaincre...

    Dave Hamilton est un respectable Monsieur à cheveux (et moustache) gris. C'est un Monsieur sérieux aussi: il est titulaire d'un "college degree" en histoire, spécialisé dans l'ouest américain (ce qui n'est pas sans influencer ses compositions). C'est aussi un saltimbanque, depuis près de 30 ans. Laissons-le se présenter lui-même: "... Je ne peux pas conclure ces remerciements sans mentionner John Brandeburg. Il m'a donné des leçons de guitare à la fin des années 70. Il a eu l'audace de me forcer à monter sur scène et jouer devant un public lors d'un "open mic" en 1979. J'étais terrifié à mort, tremblant, transpirant, mon coeur battait à 200 pulsations à la minute, mes yeux bougeaient à toute allure d'un côté à l'autre, mais je l'ai fait. J'ai eu un excellent accueil et, depuis, je joue, soit en solo, soit au sein du "Sonoma Mountain Band" dont je suis l'un les membres fondateurs".

    Le résultat de ces 30 années est donc "Back Roads Of My Mind". 20 titres dont 10 compositions de Dave qui soutiennent la comparaison avec les autres. Un traditionnel "Morning Blues", souvent chanté les bluesmen. Et 9 reprises ("covers" comme on dit là-bas).

    Les reprises? Je vais les détailler mais quand j'ai vu la liste, j'ai pensé que Dave Hamilton me connaissait bien et qu'il avait enregistré cet album pour moi... ce qui n'est pas le cas évidemment!

    "Tomorrow Is A Long Time" de Bob Dylan. Qu'en dire de plus? J'ai déjà consacré une note à ce titre qui est pour moi l'un des plus beaux du Zim. Et Jack Williams en a fait une belle adaptation dans son dernier album qui lui aussi a fait l'objet d'une note.

    "If You Were A Bluebird" de Butch Hancock. Butch est lui aussi l'un des meilleurs songwriters américains, l'un des plus repris par ses confrères. Ce Texan est un tiers des Flatlanders (avec Jimmie Dale Gilmore et Joe Ely). "Bluebird" est la chanson qui me l'a fait connaître par le biais de l'interprétation qu'en a faite Emmylou Harris.

    "Nothing But A Breeze" de Jesse Winchester. Je connais surtout Jesse par les "covers" de ses compositions par d'autres (notamment Iain Matthews). J'ai eu envie de découvrir son premier album en lisant la note qu'en avait fait Steve Wilkison sur son blog Shelter from the Storm. Si vous ne connaissez pas Jesse, sachez quand même que c'est un ressortissant des USA qui a émigré au Canada dans les années 60 pour des raisons politiques (il ne devait pas être très favorable à la guerre du viet Nam!) et que ce premier album a été produit par Robbie Robertson du Band.

     "Last Train From Poor Valley" de Norman Blake. Norman est l'un des plus passionnants des musiciens acoustiques américains. Il a joué (guitare, mandoline, violon, etc.) avec des gens comme Bob Dylan, Johnny Cash, Steve Earle et des centaines d'autres. Et "Last Train" est l'un de mes morceaux préférés du groupe de bluegrass  "Seldom Scene", avec la voix de John Starling, sur l'album "Act Two".

    "Streets of London" de Ralph McTell. Cette fois, Dave traverse l'Atlantique pour reprendre ce qui est ma chanson favorite du répertoire folk britannique de la fin des sixties / début des seventies. Nothing more to say. Si vous le pouvez, découvrez la version de Ralph. Et puis celle de Tony Rice, aussi...

    "Spoon River" de Mike Smith. Pas grand chose à dire de Mike Smith si ce n'est que c'est un songwriter de talent qui a d'autres cordes à son arc. Et que "Spoon River" restrera toujours associée au regretté Steve Goodman qui en a fait une superbe et émouvante version. Il a également interprété une autre très belle composition de Mike Smith: "The Dutchman" qui fut son plus grand succès.

    "The Hobo Song" de John Prine. Trop à dire sur John, je n'en dirai donc rien, si ce n'est que ce titre pourrait appartenir au répertoire de Woody Guthrie ou Pete Seeger.

    "Way Over Yonder In The Minor Key", un texte de Woody Guthrie mis en musique par Billy Bragg. J'ai découvert ce titre récemment, interprété par Joel Rafael, sur les conseils d'Hervé.

    "Roseville Fair" de Bill Staines, encore un songwriter respecté et méconnu, chantre de l'Amérique profonde (au sens noble du terme), que j'ai lui aussi découvert récemment grâce à Hervé.

    Dave Hamilton a donc placé la barre très haut et pourtant, ses compositions s'accomodent très bien de cette prestigieuse compagnie. Du morceau-titre qui ouvre l'album à "Something I'd Really Like To Lose", en passant par "Vacation", "Jim Bridger" ou "In Her Memory", ce n'est que du haut niveau. Des mélodies et des cordes qui chantent. Et des textes de grande qualité.

    Sur ce disque, Dave chante (bien) d'une voix chaleureuse et vite familière et joue de la guitare et du banjo. Il est accompagné de John Karsemeyer (banjo et mandoline), Alice Fitzwater (violon), Blair Hardman (basse, percussion, clavier) et Gailene Grillo (harmonies vocales). Aucun de ces noms n'est connu mais le résultat est bien agréable à écouter et réécouter.

    C'est ce que je fais...

     

  • Quelques disques...

    ... écoutés ces derniers temps.

    Il y a d'abord Sammy Walker. Je vous en avais parlé, il l'a fait. Je ne pouvais pas espérer mieux que ce "Misfit Scarecrow". 68 minutes de musique acoustique avec pour seul accompagnateur Tony Williamson à la mandoline. Sammy lui, joue de la guitare acoustique et de l'harmonica. Il chante avec toujours cette voix digne du jeune Dylan, en mieux. Il passe au banjo pour le morceau-titre, joue de la basse sur "Chuggin' Locomotion" et du piano (son instrument de formation musicale) sur ""If Jesus Don't Show" et le très émouvant "Song For Jessie". Déjà assuré de remporter le titre de disque de l'année dans mon hit-parade personnel. À moins que John Prine...

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    Eric Taylor est sans doute l'un des guitaristes chanteurs-compositeurs les plus talentueux de l'époque. Ce Texan, autrefois marié à Nanci Griffith, poursuit une carrière loin des sunlights mais a gagné depuis longtemps le respect unanime de ses pairs. Son dernier album, "Hollywood Pocketknife", paru en 2007, confirme le statut et la stature d'Eric, qui est un des artistes favoris d'Hervé, une référence
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    David Kleiner est presque inconnu. De plus, il a un parfait homonyme, lui aussi songwriter de talent (en solo ou en duo avec son épouse Liz Pagan) qui se fait parfois appeler Dave Kleiner (pour éviter la confusion?). Quoi qu'il en soit, notre homme, qui a longtemps enseigné le "songwriting" a franchi la barrière et, après "This Human Heart" en 2005, continue dans la même veine d'un folk à la fois intellectuel et émotionnel. Son album s'appelle "The News That's Fit To Sing", en hommage à Phil Ochs (ex Pygmalion de Sammy Walker). Le dernier morceau est titré "Phil Ochs As I knew Him", pour enfoncer le clou.
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    Ray Wylie Hubbard, c'est un autre style, un des poids lourds de la country music, tendance "Outlaw". Après un succès dans ses jeunes années avec le titre "Redneck Mother" chanté par Jerry Jeff Walker, Ray Wylie est resté dans l'ombre pour revenir à partir de 1992, avec "Lost Train Of Soul" sur le label DejaDisc de Steve Wilkison. L'album suivant, paru en 1995, est un petit chef d'oeuve du genre. Sur ce "Loco Gringo's Lament", RWH se confirme comme un songwriter de tout premier plan, ce qui ne s'est pas démenti depuis. À ses côtés, quelques pointures de la musique texane comme Rich Brotherton, Lloyd Maines, Lisa Mednick et même l'Anglais Iain Matthews (alors résident du Lone State).
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    Pour finir, un peu de bluegrass avec un des groupes les plus talentueux du genre, Blue Moon Rising. Leur nouvel opus, "One Lonely Shadow", est parmi les meilleurs de ces dernières années. Le groupe est composé de Chris West (guitare, voix et principal compositeur), Keith Garrett (mandoline et voix), Justin Jenkins (banjo et voix) et Harold Nixon (basse). Quelques invités de choix: Randy Kohrs, Steve Gulley, Ron Stewart, Dale Ann Bradley... Et des reprises de Bruce Springsteen, Ronnie Bowman, Fred Eaglesmith, Townes Van Zandt, Robbie Fulks... Un pur régal...
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    PS: pour mes (jeunes) lecteurs qui n'auraient pas compris le clin d'oeil de David Kleiner au (très) regretté Phil Ochs, voici un indice...
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  • ... et la porte s'est refermée, doucement...

    En ce premier jour de juillet, la chaleur était grande sur Paris. Dans le quartier du Panthéon, heureusement, les vieilles pierres et les rues étroites nous apportaient une fraîcheur, relative, certes, mais bienvenue.

    Quand je suis arrivé rue Laplace, un peu avant 19h00, les sanwiches et la bouteille d'eau à la main, quelques habitués entouraient Hervé, pendant qu'à l'intérieur les musiciens et le metteur en son effectuaient les derniers réglages.

    Difficile d'imaginer que les choses avaient changé, que j'allais assister à mon dernier concert d'Acoustic in Paris, l'avant-dernier de la série puisque, le lendemain, les mêmes invités revenaient pour la séance d'adieu.

    Et quels invités! Deux habitués, et deux excellents souvenirs pour moi (des artistes que j'écoute depuis plus de 35 ans): Eric Andersen et Iain Matthews avec, en prime, l'excellent guitariste et chanteur "Americana" originaire des Pays-Bas, mais avec une partie de sa famille qui est canadienne, Ad Vanderveen.

    Lorsque je suis descendu dans le caveau, la scène était pleine: Eric et Ad étaient là pour le soundcheck en compagnie de 2 charmantes jeunes femmes. Il y avait Ingrid, l'épouse d'Eric Andersen et Kersten de Ligny, choriste d'Ad Vanderveen. Et un piano électrique avait été ajouté au cas où une sardine aurait tenté de se faufiler sur la scène (ce qui, convenons-en, est assez rare sur la Montagne Ste Geneviève mais, à défaut de poisson, il arrive qu'Hervé monte auprès de ses invités...).

    Premier constat: Eric Andersen semblait stressé, de mauvaise humeur et même désagréable avec Patrick, l'homme grâce à qui le son de La Pomme d'Ève a acquis une réputation mondiale. Mais là, les choses étaient plus délicates car on pouvait imaginer qu'à un moment de la soirée cinq personnes vocaliseraient ensemble.

    Les invités se sont ensuite éclipsés pour aller prendre une collation au restaurant d'en face et puis, après un temps un peu long pour ceux qui attendaient, Hervé monta enfin sur scène pour présenter le programme des 2 soirées. Les 2 dernières... Était-il ému? Sans doute, mais il ne le montra pas trop, il avait encore 2 soirées de plaisir (et de tracas, aussi) devant lui.

    Le programme: d'abord Ad Vanderveen et Kersten de Ligny, puis Iain Matthews (avec Ad) et enfin Eric Andersen avec Ingrid... et Ad. Le sympathique guitariste hollandais allait donc être le trait d'union de la soirée.

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    Ad Vanderveen, vous pouvez le découvrir ici . Il a derrière lui une carrière estimable et son principal titre de gloire (pour moi en tout cas) est d'avoir été membre du trio "More Than A Song" en compagnie d'Elliza Gilkyson et Iain Matthews (il a d'ailleurs composé le titre "More Than A Song To Sing" qui a donné son nom au groupe). Il a sorti récemment un double CD "Still Now" qui présente 2 aspects de sa personnalité et de sa musique. L'un, intitulé "The Living" présente des morceaux interprétés en solo, à la guitare acoustique. L'autre, "The Garage", offre des titres où il est accompagné par son groupe rock, "The O'Neils", certains titres étant communs aux 2 CD.

    Ad, en compagnie de Kersten, nous gratifia d'un set fort agréable qui nous permit de mieux le connaître. Plusieurs titres de "Still Now" (dont le morceau titre) étaient au programme. Guitariste de talent, chanteur et compositeur compétent à défaut d'être original, Ad Vanderveen nous fit passer un bon moment. Il invita Iain Matthews à le rejoindre pour interpréter en sa compagnie "If My Eyes Were Blind" de cet immense songwriter qu'est David Olney. Si Emmylou vient lire cet article, ce n'est pas elle qui me démentira!

    Dans la foulée, Iain débuta son set. Et il nous fit du Iain Matthews, toujours passionné par ce qu'il chante, toujours amoureux de la musique, toujours heureux d'être au milieu de son public. Ad Vanderveen, dès les premières notes, se mua en accompagnateur. Et c'est sans doute dans ce rôle qu'il est le meilleur. Que ce soit à la guitare ou aux harmonies vocales, il donne l'impression qu'il a toujours joué avec son partenaire. Or, dans le cas de Iain, cela faisait plus d'un lustre qu'ils n'avaient pas partagé la scène. Ce set s'écoula donc sans réelle surprise, mais toujours à un très haut niveau avec 2 artistes qui prenaient plaisir à être ensemble. Ad Vanderveen reprit le milieu de la scène pour un très beau "More Than A Song To Sing" avec Iain et Kersten, et puis, au bout des 45 minutes qui lui avaient été imparties, plus quelques minutes, Iain débrancha sa guitare et ce fut le break.

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    Occasion pour moi de disctuter un peu avec Ad et Kersten, de me faire autographier "Still Now", et pour chacun de se rafraîchir.

    Tout le monde, sauf Iain, remonta ensuite sur la scène, au milieu d'une forêt de pieds de micros, de fils élecrtiques, de bouteilles d'eau... Et Eric semblait toujours aussi tendu. Il commença par la sublime chanson de Tom Paxton, "Last Thing On My Mind", qu'ils avaient interprétée ensemble le 29 janvier dernier. Ad était assis dans un coin de la scène, sur le tabouret du piano électrique, aussi à l'aise assis avec Eric qu'il l'était debout avec Iain. Ce dernier, au pied de l'escalier, derrière Hervé, ne perdait pas une miette de la prestation de ses amis.

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    Au prix de quelques efforts pour bouger sa carcasse, Eric passa au piano, pour "Don't It Wanna Make You Sing The Blues", puis plus tard pour "Blue River", ne semblant se décontracter que petit à petit... Cela dit, le plaisir était quand même réel pour le public...

    Les minutes passaient, trop vite. Et Eric, après quelques remerciements sincères pour Hervé dit aussi son attachement au lieu et aux perres millénaires qui le font paraître plus jeune. Il appela ensuite Iain à venir faire le cinquième sur la scène pour un tarot interpréter ensemble (avec les 3 autres) "Close The Door Lightly". Tout un symbole. Le titre était particulièrement adapté aux ciconstances (le lendemain, d'ailleurs, le concert se termina sur ce morceau, avec Hervé en guest-star - j'imagine son émotion). Et c'était aussi un symbole pour moi car j'avais découvert Eric Andersen par ce titre interprété par Ian Matthews (il ne s'appelait pas encore Iain) sur l'album "Tigers Will Survive" en 1972

    Il y eut encore 2 titres, dont l'indémodable "Thirsty Boots", et Eric semblait enfin heureux de chanter. Et Iain, sur la scène, le regardait avec l'oeil ravi d'un fan.

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    Et ce fut l'heure de refermer la porte, doucement...

    Mais aparavant, chacun vint pour un rappel. Ce fut d'abord Iain, seul avec son micro (la guitare était rangée) qui interpréta "Galway To Graceland" de Richard Thompson. Et la bande des quatre reprit à son tour possession de la scène pour une interprétation mémorable et endiablée - Eric semblait dès lors prêt pour le concert du lendemain - d'un titre ancien: "Hey Babe Have You Been Cheatin'".

    Cette fois, c'était bien terminé, pour moi du moins, car je ne serais pas là le 2 juillet...

     

     

  • George W et les autres

    L'industrie du disque agonise lentement et pourtant, paradoxalement, la création musicale est très vivante. Chacun peut, désormais, avec un minimum de connaissances techniques, un minimum de matériel et, quand même, un peu de talent, produire un enregistrement d'une qualité acceptable.

    C'est ensuite que les choses se compliquent. Comment vivre de son art, comment se faire connaître, comment diffuser sa musique pour atteindre ceux qui sont susceptibles d'y être sensibles. Il n'y a plus de disquaires indépendants, ou si peu, et les magasins autrefois agitateurs culturels se sont tournés vers d'autres produits de masse à la rentabilité assurée.

    Cela me coûte de l'écrire, mais le meilleur rayon disques du département de la Marne, où je réside, se trouve désormais à l'espace culturel d'Edouard L, à Châlons en Champagne. On peut y trouver des disques (enfin au moins 1 de chaque artiste) de Peter Rowan, Eilen Jewell, Anais Mitchell pour citer quelques exemples. Peronne ne les achètera sans doute jamais, mais là n'est pas la question

    En fait, et je ne l'apprends à personne, c'est internet qui a pris le relais, et cela dans des proportions que je n'imaginais pas il y 10 ans lorsque j'ai souscrit mon premier abonnement avec pour objectif essentiel de pouvoir commander quelques disques introuvables ici (ou trouvables très cher) auprès d'un site qui s'appelait CD Now qui, au bout de quelque temps, a aiguillé sa clientèle vers Amazon.

    Nous pouvons maintenant commander nos disques favoris sans quitter notre fauteuil et attendre le passage du facteur. Mais si nous ne faisons pas preuve d'un peu de curiosité, nous aurons du mal à sortir du cercle de quelques chanteurs en vogue, plus ou moins talentueux (en général plutôt moins), plus ou moins formatés (plutôt plus) et hautement publicisés par les mass-media.

    Mais comment connaître autre chose?

    D'abord, en lisant ceux qui prémâchent le travail et vous parlent sans autre intérêt que celui de la passion (2 mots a priori antinomiques) d'artistes qu'ils aiment et ont envie de faire connaître. Pas loin d'ici, il y a Acoustic in pAris ("Acoustique Hervé"), Maître Chronique ("Brother Too"), There's Always Someone Cooler Than You ("Thanu"), Leaky Sparrow ("Leaky Sparrow"), Quiet Man (qui?) dont vous trouverez les blogs en lien, en haut et à gauche de cet écran.

    Il y a aussi les sites de vente en ligne qui diffusent les artistes indépendants, je citerai pour exemple CD Baby.

    Et puis, il y a les sites de téléchargements indépendants et "DRM free" comme eMusic, Payplay ou DigStation. Je cite ceux que je connais (ce que je connais) mais je compte sur Denis ou Hervé, lorsqu'ils passeront par ici, pour vous laisser d'autres adresses en commentaires.

    Il y a aussi les sites de ce que l'on appelle encore les "maisons de disques".

    Et puis, il y a les sites des artistes qui souvent vous vendent maintenant directement leurs oeuvres, en ligne (avec paiement par carte bancaire ou par compte PayPal ou Google) à des prix très intéressants. La faiblesse du dollar par rapport à l'euro n'est pas dénuée d'intérêt, à cet égard, pour ceux qui aiment la musique venant du pays de George W.

    George W est pour moi l'exemple type de l'artiste que je n'aurais jamais découvert sans internet. Il y en a beaucoup d'autres, de Mark Erelli à Tim Easton, de Laurie Lewis à Liz Meyer, etc.

    Pour George W, le cheminement à été le même que pour beaucoup d'autres. Sur un site de téléchargement (eMusic en l'occurrence). Je tombe par hasard sur un nom connu (c'était Jubal Lee Young, fils de Steve Young, auteur de l'immortel "Seven Bridges Road", repris par Eagles ou Ian Matthews). Je clique sur le nom de Jubal Lee Young et à côté, d'autres noms s'affichent, dont ceux de Dave Gunning et George Wirth.

    Oui, parce que George W, c'est George Wirth, pas l'autre. Mû par une saine curiosité, je clique sur ce dernier nom et j'aboutis sur un disque intitulé "The Lights of Bregantine". Pour chaque titre (il y en a 13), un "sample" de 30 secondes permet de se faire une idée. Il ne m'a pas fallu 15 secondes pour accrocher: une guitare, un harmonica, une voix râpeuse à souhait (dans la lignée d'un Sam Baker ou d'un Malcolm Holcombe - merci Hervé) et puis des textes et des mélodies.

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    La démarche, ensuite, est pour moi toujours la même. Je tape le nom de l'artiste sur Google et je vais sur son site web quand il existe. Et pour George W, il existe. Il n'est pas des plus techniquement sophistiqués, mais il est à l'image de la musique de George W et de l'homme lui-même sans doute, simple et sans fioritures inutiles.

    On y trouve les textes de son unique album (leur seule lecture nous permet de comprendre que nous avons affaire à quelqu'un qui sait raconter des histoires), le lien vers le site de vente (CD Baby) et quelques informations: les guitares utilisées pour chaque morceau et même le coût du matériel d'enregistrement!

    Il y a aussi 5 titres enregistrés en public en 2007 téléchargeables gratuitement ici. Ces titres ont été enregistrés en mai 2007 à l'Albert Hall à Warington, New Jersey, avec 2 amis: Norm Draper et Jim McCarthy.

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    Et puis, indispensable, le lien vers le "MySpace" qui permet d'écouter quelques morceaux dans de bonnes conditions.

    La même démarche m'a aussi amené à James Isaak, déjà auteur de 3 albums dans la veine d'un jeune Bob Dylan. Le dernier, paru il y a quelques semaines, s'intitule "Trying To Find A Way Home".

     

    Trying To Find A Way Home.jpg

    Rendez une visite à James aussi, ici ou , vous ne le regretterez pas.

    Je peux multiplier les exemples, sinon à l'infini, au moins assez longtemps pour lasser le lecteur impatient. Je me contenterai de lancer quelques noms, votre curiosité fera le reste: Arthur Godfrey, Mark Eltiott, Liz Meyer, I See Hawks In L.A., Laurie Lewis & The Right Hands, Last Train Home, Angel Band, Diana Jones, Becky Schlegel, The Skylighters, Chris Jones, Dave Insley...