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Musique - Page 4

  • Joyeux Noël

    Mindy Smith - My Holiday

    Si vous cherchez un disque de Noël, vous avez le choix.

    Pourquoi pas Mindy Smith et son "My Holiday", publié en 2007?

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    Cette jeune artiste (qui a participé vocalement à "Fair & Square de John Prine", on y revient toujours) mêle avec talent compositions originales et airs traditionnels.

    Jugez-en vous même.


    podcast

  • Un disque, un jour - Tim Buckley: Dream Letter, Live In London

    10 juin 1968, l'état de grâce

    Vendredi 26 octobre 1990, à la Clé de Sol, Châlons sur Marne

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    Tim Buckley était né le 14 février 1947. Il est décédé, après une vie marquée par les excès, le 29 juin 1975. Il n'avait que 28 ans. Sa courte existence lui aura néanmoins permis d'enregistrer et publier 9 albums studio et de se faire connaître pour ses talents de songwriter et sa voix, une des plus exceptionnelles de la "rock-music", dans un répertoire allant du folk au jazz.

    Mais pour prolifique qu'il ait été, Tim nous laisse un goût d'inachevé, de promesses non tenues et il faut bien reconnaître que son oeuvre est inégale malgré de très grands moments. Aujourd'hui, Tim est presque oublié et on le connaît surtout (vaguement) comme le père de Jeff qui, lui, n'a sorti qu'un album ("Grace") de son vivant (il est mort tragiquement en 1997 alors qu'il n'avait pas 31 ans). Et Jeff, on s'en souvient surtout pour sa performance dans la reprise du titre de Leonard Cohen, "Hallelujah", au cours de laquelle il tutoie les anges.

    Pouvez-vous imaginer une seule minute que cet instant irréel se prolonge 2 heures durant? Et qui plus est, dans les conditions du direct, c'est à dire en une seule prise? Non, bien sûr. C'est pourtant ce que ce "Dream Letter", enregistré le 10 juin 1968 au Queen Elizabeth Hall de Londres nous propose, et plus, et mieux encore. Ce jour-là, pour des raisons financières, Tim ne se produisait pas avec ses musiciens américains habituels, John Miller et Carter "C.C." Collins, restés au pays et remplacés par Danny Thompson (du groupe folk Pentangle) à la basse et David Friedman au vibraphone. Seul le fidèle Lee Underwood était là avec sa guitare. Et Tim, bien sûr, avec sa 12 cordes acoustique.

    Dès le début, avec "Buzzin' Fly", on sent que quelque chose est en train de se passer. Mais ce morceau folk, plutôt facile d'abord, n'est qu'un aimable apéritif. Avec le deuxième morceau, "Phantasmagoria In Two", on passe à la dimension supérieure, presqu'irréelle. La voix de Tim donne sa pleine puissance tout en jouant sur la corde de l'émotion. On oublie qu'il y a un public, les musiciens sont parfaits dans leur retenue, intervenant à bon escient. Et que dire des morceaux que Tim interprète en solo comme "The Earth Is Broken", où il laisse sa voix aller vers des sommets insoupçonnés? Quant arrive la fin du premier CD avec le medley "Pleasant Street / You Keep Me Hangin' On", on sait que l'on a affaire à un chef d'oeuvre mais l'on est aussi persuadé, hélas, que cela ne peut pas durer à ce niveau de qualité, avec une telle intensité, une telle émotion. Et pourtant...

    Pourtant, la seconde partie du concert sera encore plus forte, encore plus belle. "Love From From Room 109" qui débute le second CD nous offre un moment d'une beauté indescriptible, et Tim continue, jouant de sa voix comme d'un instrument qu'il n'a jamais aussi bien maîtrisé. Et Tim n'a que 21 ans. Sans doute, ce jour-là, a-t-il atteint un sommet pour un moment exceptionnel et qui le restera. Peut-être ne s'en est-il jamais remis? Puis les musiciens s'en vont et Tim reste seul avec sa guitare 12 cordes (il est aussi excellent guitariste) et nous entraîne pour un medley "Wayfaring Stranger / You Got Me Running" qui s'étire sur plus de 13 minutes sans une seconde de baisse d'intensité. Et quand les musiciens reviennent pour un dernier titre, "Once I Was", on a l'impression d'un immense ring où tout le monde est K.O. debout, et Tim, toujours sublime, assène le le coup final.

    Cet album est paru 22 ans après le concert, 15 ans après la disparition du chanteur, rendant enfin justice à l'immense artiste qu'il fut. Si jamais l'expression "état de grâce" a un sens, c'est ici qu'elle le trouve. Comme si ce jour-là une force supérieure avait guidé Tim.

    Pourquoi cet enregistrement est-il resté si longtemps dans les cartons? Pourquoi n'a-t-il pas été publié du vivant de Tim? Je l'ignore mais, ce que je sais, c'est qu'il aura toujours la même actualité, la même force, dans 20 ans, dans 50 ans.

    "Dream Letter - Live In London" fait partie des rares disques que je peux réécouter depuis 18 ans avec la même émotion, que je ne peux pas entendre sans être parcouru de frissons. Je n'ai pas en mémoire d'autres enregistrements "live" atteignant une telle perfection. Et de tous les disques de Tim Buckley, s'il n'en reste qu'un, ce doit être celui-là!

    Pour finir, un titre contemporain de ce concert (mais pas chanté ce soir-là), "Sing A Song For You", paru à l'origine sur "Happy Sad".

     

     

  • Femmes, je vous aime (10): Gillian Welch

    Juliet, cette inconnue aux goûts ma foi fort estimables, m'a soufflé le nom de Gillian Welch qui mérite bien que je lui consacre quelques minutes pour vous la faire connaître.

    Gillian est née à Manahattan le 2 octobre 1967. Adoptée à l'âge de 3 ans, elle émigra vers Los Angeles l'année suivante. Elle demanda et obtint une guitare en cadeau à 8 ans et commença aussitôt son apprentissage. Alors qu'elle était étudiante à Santa Cruz, elle découvrit le bluegrass par les Stanley Brothers et fut séduite par leur "Mountain Soul". Elle partit ensuite pour Boston où elle étudia au "Berklee College of Music".

    C'est là qu'elle rencontra David Rawlings avec qui débuta un partenariat musical qui dure toujours en 2008 ("We're a two-piece band called Gillian Welch"). En 1992, ils décidèrent de se rendre à Nashville afin d'y entamer une carrière musicale. Ils rencontrèrent James Henry "T-Bone" Burnett, ce producteur extraordinaire, qui eut une influence déterminante sur la carrière de Gillian.

    Les qualités de songwriter de Gillian (avec ou sans David) furent vite reconnues et, dès avant la parution de son premier album, Tim & Mollie O'Brien, Emmylou Harris ou The Nashville Bluegrass Band avaient inscrit ses compositions à leur répertoire. C'est d'ailleurs par Emmylou et "Orphan Girl", sur l'album "Wrecking Ball" publié en 1995 queje découvris Gillian Welch.

    En 1996 parut "Revival", produit par T-Bone.

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    Ce premier album donnait le ton de ce qui allait devenir la marque de fabrique de Gillian et David. Un musique acoustique, fermement ancrée dans la tradition, celle héritée notamment de la Carter Family. 11 compositions dont les superbes "Orphan Girl", "Tear My Stillhouse Down" ou "Barroom Girls".

     Depuis, 3 nouveaux albums sont venus enrichir la discographie Miss Welch.

    Il y eut tout d'abord "Hell Among The Yearlings" en 1998.

     

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    Ce fut ensuite "Time (The Revelator)" en 2001.

     

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    Et enfin "Soul Journey" en 2003.

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    Le moins que l'on puisse dire, c'est que Gillian Welch ne nous abreuve pas d'une production surabondante, privilégiant une qualité qui ne se dément jamais. Le style reste le même, avec des évolutions qui n'en changent pas l'esprit, comme l'introduction parcimonieuse de quelques instruments électriques ou d'une batterie.

    Gillian Welch s'est également illustrée (en compagnie de T-Bone Burnett) en collaborant à la production de la partie musicale du film des frères Coen "O Brother, Where Art Thou?". Elle participe vocalement à 2 morceaux et fait même une apparition fugitive dans le rôle de la cliente d'un disquaire chez qui elle cherche le titre des Soggy Bottom Boys "Man of Constant Sorrow".

    Son talent de songwriter a été reconnu par les plus grand(e)s et de Joan Baez au Nitty Gritty Dirt Band, en passant par Alison Krauss, Calvin Russell, Allison Moorer ou Jimmy Buffett, on ne compte plus ceux qui ont repris ses compositions.

    Pour ceux qui ne la connaissent pas, je propose une version de "Orphan Girl", enregistrée en public en 1997 et non publiée officiellement:



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  • Monsieur William

    Le nouvel album du plus grand artiste vivant de la variété (au sens plus que noble du terme) française.

    What else?

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  • Un disque, un jour: CC & his LPA - HL, CS & TF

    COMMANDER CODY AND HIS LOST PLANET AIRMEN - HOT LICKS, COLD STEEL & TRUCKERS FAVORITES (1972)

    La Discothèque, Nancy, mercredi 4 avril 1973.

    Voici le type de disque qui symbolise pour moi le plaisir musical à l'état absolu. Une bande de joyeux gaillards (8 au total) qui mélangent allègrement les influences, du rock le plus pur ("Tutti Frutti" ou "Rip It Up"), à la ballade larmoyante ("Mama Hated Diesels" ou "Cravin' Your Love"), de la chanson cajun ("Diggy Liggy Lo") à celle pour truck driving man ("Watch My 38", "Looking At The World Through A Windshield"), avec des accents tirant parfois sur le jazz ou le Texas-swing, tout est fait pour que la route paraisse moins longue.

    Car il s'agit bien, ainsi que le titre l'indique, d'un disque pour chauffeur-routier, ce symbole de la beaufitude aux USA comme en témoignent de nombreux films contemporains (on est en 1972).

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    Cet album aurait pu être lourd et sans intérêt mais il évite l'écueil parce que l'on sent en permanence un humour et une auto-dérision, un sens de la parodie, qui ne se démentent à aucun moment. C'est un disque à l'écoute duquel on ne se pose pas de question philosophique, tout simplement de la "toe-tapping / foot-stomping music".

    Ajoutez à cela le professionnalisme et de talent des 8 compères et vous obtiendrez un "produit" comme je les aime, de ces disques que je peux écouter et réécouter sans me lasser. Pas vraiment un produit, au sens économique du terme, car il y a bien longtemps que cet album est introuvable, ou alors d'occasion, en vinyle d'époque. Et je ne ne l'ai pas vraiment écouté pendant longtemps en raison d'une rayure et d'un "clac" à répétition que ma maladresse avait gravé à jamais sur mon 33 tours. Et parce que la commodité du CD a peu à peu fait perdre l'habitude de mettre en route le "tourne-disques".

    Et puis, la technique ayant évolué, quelqu'un (les personnes concernées se reconnaîtont et je les en remercie encore) a eu la bonne idée de m'offrir une platine à connexion directe USB permettant de numériser mes précieux albums. Les débuts ont été difficiles, mais aujourd'hui je maîtrise suffisamment le matériel et le logiciel qui l'accompagne (Audacity) pour donner une nouvelle jeunesse à certains trésors enfouis. Ce fut il y a quelques semaines le tour de Commander Cody et de ses Lost Planet Airmen. Et je peux réécouter "Hot Licks..." débarrassé de la plupart de ses bruits intempestifs, savourer "Mama Hated Diesels" ou "Kentucky Hills Of Tennessee".

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    Commander Cody (aka George Frayne) au piano (et à la voix - à la parole, plutôt - sur "It Should've Been Me"), Billy C. Farlow au chant et à l'harmonica, Bill Kirchen et John Tichy aux guitares et au chant, "Buffalo" Bruce Barlow à la basse, Lance Dickerson à la batterie, Andy Stein au violon et au saxophone, Bobby "Blue" Black à la pedal steel guitare ont poursuivi leurs aventures communes quelques années avant de prendre des "separate ways", nous offrant quelques albums au passage (dont le tout aussi savoureux "Live From Deep In The Heart Of Texas" en 1974).

    Ce disque restera en tout cas pour moi l'un des meilleurs moments de ces seventies bénies. Pour vous en donner une idée, je propose un extrait musical qui ravira les fans de Claude François.

     
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