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Musique - Page 6

  • MARK ERELLI: DELIVERED

    Le Mark nouveau est arrivé!

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    Mark Erelli est un auteur-compositeur, chanteur et guitariste dont j'ai  parlé à plusieurs reprises sur ce blog.

    Il y a eu tout d'abord "Aimons-les vivants", en août 2006, où je présentais les 5 albums studio publiés par cet artiste que j'avais découvert depuis peu grâce à mon marché sur internet.

    Il y eut ensuite, en novembre de la même année, "Innocent When You Dream", titre de l'album de "berceuses et chansons d'amour", nouveau CD de Mark composé essentiellement de reprises et inspiré à l'artiste par sa prochaine paternité. Pour l'anecdote, la traduction (maladroite) que j'avais faite des notes du livret avait été reprise par Jacques-Eric Legarde (qui en même temps renvoyait vers mon blog) dans sa chronique du disque pour Crossroads.

    Puis ce fut "Mark... Enfin!" en janvier 2007 et l'annonce du concert du 18 février à la Pomme d'Ève.

    Ce concert eut lieu et fut magnifique. Mark y démontrait son talent en tant qu'artiste à part entière mais aussi sa capacité à accompagner quelqu'un qu'il ne connaissait pas quelques jours auparavant, en l'occurrence Hayes Carll (qui vient d'ailleurs de publier un excellent troisième disque: "Trouble In Mind"). J'en fis un compte rendu en 2 parties: "La Pomme d'Ève, 18 février 2007 (première partie)" et "Eve's Apple, February 18, 2007 (part 2)".

    Depuis, plus rien. À cela au moins 2 bonnes raisons.

    La première est la naissance du fils de Mark qui entendait lui consacrer le temps qu'il méritait.

    La seconde est que Mark se mit à préparer un nouvel enfant, son prochain disque. Mais les choses étant ce qu'elles sont et la crise du disque étant ce qu'elle est, Mark choisit, afin de conserver son indépendance artistique et de ne point s'endetter auprès des banques,  de faire co-financer son album par ceux qui appréciaient sa musique. Il lança donc sur son site web un appel à ses visiteurs qu'il appela "Barn raising" (par analogie avec la démarche solidaire qui existait dans l'agriculture nord-américaine aux 18ème et 19ème siècles).

    Nous fumes un certain nombre (180 je crois) à répondre à cet appel avant début 2008 et à attendre les nouvelles de l'oeuvre future.

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    Les informations furent délivrées au fur et à mesure, les dates se précisaient. Le titre de l'album fut enfin connu, très approprié aux circonstances de sa naissance: "Delivered".

    Le 7 mai, je reçus enfin l'affiche autographiée et puis, quelque temps après, les "Barn Raisers" américains recevaient le précieux CD.

    Mes 2 exemplaires, eux aussi autographiés "Merci Pascal" me parvinrent le 28 mai et je pus enfin écouter "Delivered".

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    11 titres: "Hope Dies Last", "Baltimore", "Shadowland", "Volunteers", "Five Beer Moon", "Not Alone", "Delivered", "Man Of The Family", "Once", "Unraveled", "Abraham".

    Mark chante, joue de l'harmonica et de guitares diverses, accompagné par quelques musiciens de talent au premier rang desquels Zack Hickman, connu pour son travail avec Josh Ritter, qui produit également le disque.

    Mister Erelli confirme son talent de mélodiste, tantôt doux et tendre comme dans "Hope Dies Last" ou "Man Of The Family", tantôt plus rock 'n' roll. À noter également le très dylanien "Once".

    Il démontre aussi qu'il est un parolier de talent qui sait dire ce qu'il a à dire comme dans "Volunteers" composée peu de temps avant son passage à Paris et que nous avions eu le privilège d'entendre.

    Et puis il y a "Abraham" qui clôt l'album où Mark demande à Abraham (Lincoln) de se lever de son trône de marbre ("Oh Abraham / Rise up from your marble throne") pour venir sauver son pays. "...But we need someone to guide us / For we've never been so lost and so alone / Oh Abraham".

    Chanson de désanchantement plus que de colère, espoir sans illusion: "Say it wasn't all in vain / Though I understand / Why another wise man won't come forward / When all the others were rewarded / With a bullet in the brain". Allusion non voilée à la mort d'Abraham Lincoln mais aussi à celle des frères Kennedy.

    Un bien beau disque, malgré le pessimisme du morceau final.

    Une mauvaise nouvelle, cependant: le CD ne sera disponible dans le commerce que début septembre. D'ici-là, j'aurai eu le temps d'user le mien!!!

    Ah, j'oubliais, les heureux "Barn Raisers" ont eu droit à un CD de 11 titres en prime, intitulé... "Barn Raising". "A collection of unreleased outtakes, alternate versions, first drafts and near misses".

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    On y trouve en particulier des versions alternatives de 3 titres de "Delivered" ainsi que "Unconditionally", co-composé avec Lori McKenna et Ron Sexsmith (lui-même publie un nouveau disque - à ne pas manquer - cet été).

     

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    Elle est pas belle, la vie?

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  • Emmylou Harris: "All I Intended To Be"

    Tout ce qu'elle voulait être, c'est chanteuse...

    Et elle a plutôt bien réussi, ne trouvez-vous pas???

    Le 10 juin, Emmylou Harris publiera un nouveau disque "All I Intended To Be" où elle sera accompagnée par la fine fleur de la musique country et bluegrass.

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    Des titres originaux, des reprises (dont "All That You Have Is Your Soul" de Tracy Chapman), le programme est alléchant...
    1. Shores of White Sand (Jack Wesley Routh)
    2. Hold On (Jude Johnstone)
    3. Moon Song (Patty Griffin)
    4. Broken Man’s Lament (Mark Germino)
    5. Gold (Emmylou Harris)
    6. How She Could Sing the Wildwood Flower (Emmylou Harris, Kate and Anna McGarrigle)
    7. All That You Have is Your Soul (Tracy Chapman)
    8. Take That Ride (Emmylou Harris)
    9. Old Five and Dimers Like Me (Billy Joe Shaver)
    10. Kern River (Merle Haggard)
    11. Not Enough (Emmylou Harris)
    12. Sailing Round the Room (Emmylou Harris, Kate and Anna McGarrigle)
    13. Beyond the Great Divide (J.C. Crowley and Jack Wesley Routh)
    Pour en savoir plus, rendez-vous ici.
  • SAMMY WALKER, le retour

    La meilleure nouvelle (musicale) de l'année: SAMMY WALKER publie un nouveau disque, le premier depuis bien longtemps (le précédent, "Old Time Southern Dream", remonte en fait à 1994).

    Une mauvaise nouvelle: il faudra attendre jusqu'au 22 juillet (au moins) pour cet album qui s'appelle "Misfit Scarecrow".

    En attendant, vous pouvez écouter Sammy en vous rendant sur son "MySpace

    Voici le texte de la newletter de Ramseur Records annonçant l'évènement:

    Misfit Scarecrow
    Sammy Walker

    We are truly honored to be releasing Misfit Scarecrow - the first album released by Sammy Walker in over twelve years.  Sammy Walker was born in 1952 and grew up in Norcross, Georgia.  Sammy began singing and writing original tunes at an early age while being heavily influenced by Woody Guthrie, Hank Williams and Doc Watson. He began performing these songs in coffee houses around the University of Georgia in the early 70's.   In 1974, Sammy Walker sent a homemade tape of some of his songs to Sis and Gordon Friesen at Broadside, where they were well received and subsequently published.  As a result of Gordon's giving a copy of the tape to Bob Fass at WBAI radio in New York City,  Walker was invited to New York to appear on Fass's show.  Phil Ochs heard him for the first time on this show, and the two soon met and exchanged songs and stories.  Within two months, Ochs had arranged the recording of Sammy's album for Folkways, and convinced Warner Brothers to sign him for two records.   Ochs produced Sammy's first album for Folkways.  It was called "Song For Patty" and featured newspaper heiress Patty Hearst on the cover of the album.   Sammy recorded two superb albums for Warner Bros. that were produced by legendary producer Nik Venet.   Walker was managed by the late Harold Leventhal (manager of Woody Guthrie, The Weavers, Pete Seeger, etc...).  Walker currently lives in the western part of North Carolina.

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  • Jack Williams: Don't Let Go

    Dans un post précédent, relayant Hervé qui, lui-même, répondait à un souhait de Jack Williams, je vous invitais à vous intéresser à ce grand monsieur que j'avais personnellement découvert il y a quelques mois seulement.

    Jack avait besoin de quelques dollars pour terminer son nouvel album sans solliciter un emprunt auprès des banques. C'était donc l'occasion de faire oeuvre utile et de se faire plaisir en même temps.

    Le CD est aujourd'hui arrivé et j'ai eu l'occasion de l'entendre chez ma Sister for Ever à qui je rendais visite entre les 2 concerts de Greg Brown et Bo Ramsey, il y a une semaine. À mon retour, le précieux album, en 2 exemplaires, était dans ma boîte aux lettres.

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    Jack présente ce disque ainsi: "Un hommage à beaucoup des influences les plus importantes sur ma musique (auteurs-compositeurs, styles, artistes...), une musique qui va du blues / gospel des années 20 au jazz des années 50, des rockers mystérieux aux crooners pop et auxfolksingers contemporains..."
     Indéniablement, il s'agit du disque d'un fan qui, à 65 ans, n'a rien perdu de sa fraîcheur ni de son enthousiasme.
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    On retouve au gré des titres des anciens célèbres (Ray Charles, Louis Armstrong, Frankie Laine; Hank Williams, Frank Sinatra), des groupes de rock (The Band, Procol Harum), des folksingers méconnus (Mickey Newbury, Jesse Winchester), un maître de la guitare (Duane Eddy), un inclassable très en vogue actuellement (Tom Waits), d'autres encore.
    Et puis, cerise sur le gateau, il y a Bob Dylan avec "Tomorrow is such a long time", titre que j'avais présenté ici.
    Jack cite aussi ceux dont il n'a pas repris de titre mais dont l'influence est, pour lui, audible dans chacun des titres du disque: Elvis Presley, The Beatles, Miles Davis, Stephen Foster ou Franz Schubert.
    Jack (guitare et chant - plus "mouth trumpet") est accompagné de ses fidèles partenaires: Cary Taylor (basse et chant), Danny Harlow (mandoline, violon, chant, guitare, percussion), Susan Taylor (banjo, chant, guitare), Wayne Manning (voix basse), Virginie Peninger (viola),
    Robert Bowlin (violon), Bill Hart (haricot).
    "Ceci est une modeste tentative de refléter l'amour et inspiration que m'a procurés cette musique, ainsi que ma longue et profonde amitié envers ceux qui ont travaillé à la réalisation de ce CD".
    Pari gagné, Maître Jack, et merci pour l'ensemble de votre oeuvre...
  • Bo Ramsey, Heart of Blues

    Je reviens sur les deux soirées offertes par les compères de l'Iowa, Greg Brown et Bo Ramsey (courtesy of Hervé, of course).

    1475479768.JPGAujourd'hui, c'est plus particulièrement Bo Ramsey que j'aimerais évoquer. Ce nom, bien connu des inititiés, l'est beaucoup moins dans le grand public. Nombreux sont ceux qui l'associent à Greg Brown, avec qui il a partagé de belles aventures depuis la fin des années 80.

    Pour d'autres, c'est un musicien et un producteur qui a atteint la notoriété (relative, certes) avec Lucinda Williams dont il produisit "Essence" après avoir joué sur "Car Wheels on a Gravel Road".

    Il n'est donc pas surprenant que beaucoup des hôtes de la Pomme d'Ève n'aient jamais vraiment entendu Robert Franklin "Bo" Ramsey avant ces soirées magiques des 15 et 16 avril. Pour ma part, quoique possédant plusieurs disque de Bo (j'ai acquis le premier en 2000), ces ceux concerts m'ont permis de réellement le découvrir.

    Après l'introduction faite par Hervé, Bo est arrivé, à l'heure, se frayant tant bien que mal un passage au milieu des spectateurs-sardines amassés devant la scène. Un grand type dégingandé, armé d'un sourire bourru, vêtu d'un costume noir à fines rayures et coiffé d'un Stetson de paille. Il s'est emparé de la seule guitare acoustique présente (il y avait aussi deux guitares électriques qu'il utiliserait plus tard pour accompagner Greg), l'a branchée, accordée, triturant quelques pédales et boîtes d'effets, et commença son set.

    428963821.JPGJe ne vais pas détailler la prestation de Bo. Les deux soirées ont été semblables, quelques titres ont été interprétés deux fois, d'autres une seule. Deux prestations trop courtes compte tenu de leur qualité. Les principales différences: un public que j'ai trouvé meilleur le premier soir (sans doute parce qu'il y avait le mardi, dans le fond de la salle, quelques Américain(e)s enthousiastes et le faisant savoir, alors que le lendemain il y avait à ma proximité quelques anglophones qui semblaient faire la gueule); un pansement à la main gauche de Bo, dû à un accident à l'hôtel; un pull-over différent; et puis une fausse arrivée sur scène de notre homme qui, au moment de toucher la terre promise s'est aperçu qu'il avait oublié sa guitare et a rebroussé chemin, ce qui n'était pas une mince affaire!

    Pour l'essentiel, ce fut de la pure magie. Dès les premiers instants, caressant sa guitare pour en sortir des notes invraisemblables, Mr. Ramsey créa une atmosphère à nulle autre pareille. Sa voix murmurait, paresseuse, plus qu'elle ne chantait, les voûtes du caveau, elle-mêmes, semblaient comblées, tellement l'osmose entre l'artiste, son public, et le lieu qui les hébergeait semblait parfaite.

    Les cordes vibraient, le bottleneck glissait, les notes se répandaient comme des bulles de musique, le public, subjugué, retenait son souffle de peur de nuire à la féérie de l'instant.

    Je ne dresserai pas la liste des titres interpétés, mais certains m'ont plus particulièrement marqué: "I Don't Know", "Burn It Down", "From Buffalo To Jericho" du dernier album "Fragile" (même si le premier - qui m'a véritablement enchanté - figurait déjà sur un enregistrement précédent), "Desert Flower", "Rollin' & Tumblin'", "Long Long Time", "555x2"... Passant d'un blues-rock parfois torride à une musique plus laid-back, Bo Ramsey a réussi 2 prestations parfaites, qui ont fini par lui arracher un sourire timide, mais sincère. Et ce n'était que le début puisque Bo devait revenir pour accompagner Greg Brown tout au long de ses prestations.

    Robert Franklin Ramsey est né près du Mississippi, à Burlington, Iowa, en 1951. Très vite, il se passionne pour la musique, le blues et le rock surtout, marqué aussi bien par les maîtres de Chess Records que par les Rolling Stones. Au début des années 70, il fait partie d'un groupe, Mother Blues Band, qu'il quitte pour fonder son propre combo "Bo Ramsey & The Sliders" qui eut un succès certain quoique régional, pendant une douzaine d'années. C'est en 1989, avec l'album de Greg Brown "One Big Town", que la fructueuse collaboration entre les deux hommes débute.

    Sous son propre nom, Bo Ramsey a publié 10 albums. Je ne connais pas les 5 premiers, publiés chez 3rd Street Records. Je me contente donc de les citer:

    Bo Ramsey – Brand New Love (1980)
    Bo Ramsey & The Sliders – Feelin's Gettin' Stonger (1983)
    Bo Ramsey & The Sliders – Earthwind (1986)
    Bo Ramsey – Either Way (1988)
    Bo Ramsey & The Sliders – Rockinitis (1989)

    1200514750.jpgEn 1991 est paru "Down To Bastrop" (évoqué par Bo le 16 quand il a joué "555x2" extrait de cet album). Ce disque, que j'ai découvert il y a quelques jours (téléchargement sur http://payplay.fm) a constitué un tournant pour Bo. C'est en effet après l'avoir entendu chez un disquaire en Nouvelle-Zélande (!) que Lucinda Williams a contacté Bo Ramsey pour lui demander de jouer sur son prochain disque. Greg Brown est présent sur cet album qui comporte quelques titres marquants comme "Long Long Time", "I Never Said" ou "555x2". Le son est très blues-rock, souvent plus rock que blues d'ailleurs. Mais il démontre déjà que Bo n'est pas qu'un guitariste et un producteur, c'est aussi un songwriter de talent et un chanteur plus qu'honorable. Les influences citées plus haut sont encore très présentes.

    1632772591.jpgElle le sont encore dans l'album suivant, enregistré live en 1995 (sauf "Clap Hands" de Tom Waits, enregistré en 1994) sous le titre de "Bo Ramsey and The Backsliders". On trouve 2 reprises de Greg Brown, dans l'édition européenne du moins ("One Wrong Turn" et "Get Themselves Up"), "Shake Your Hips" (interprété par Slim Harpo ou les Rolling Stones) et une première mouture de "I Don't Know", au rythme enlevé. Le texte de cette chanson est toujours très actuel, ce qui explique sans doute pourquoi Bo Ramsey l'a reprise dans "Fragile", paru il y a quelques jours:

    "Turn off the TV
    Can't take it anymore
    There's trash on every channel
    And my time is runnin' out
    I don't know

    I've been playin' guitar
    Way too long
    I'm still playin' guitar
    In 1995
    I don't know"

    1709979945.jpgEn 1997, paraît "In The Weeds", le premier CD pour moi. Ce disque marque un tournant dans le style. À la fois moins blues et moins rock, tout en restant marqué par ces styles, l'ensemble est plus laid-back, plus paresseux, pas loin de J.J. Cale ou de Tony Joe White ou, pour ce qui est de l'aspect production, de Daniel Lanois. Le jeu de guitare s'est affiné et préfigure le Bo Ramsey entendu à la Pomme d'Ève. Les Backsliders sont là (Steve Hayes, Marty Christensen et Al Schares) ainsi que des invités plus connus: Kelly Joe Phelps et David Zollo (autre célébrité de la scène musicale de l'Iowa) et même Lucinda Williams (non créditée, elle chante sur "Desert Flower" qui lui est dédié). Des titres comme "Sidetrack Lounge" et 2 co-signatures de Greg Brown ("Ain't It Hard" et "Forget You") sont à noter, mais l'ensemble est très cohérent dans sa qualité. Cet album permet aussi à Bo Ramsey de prendre confiance en son talent de lyriciste qui s'est développé lors de son travail avec Miss Williams. Sans doute Bo nourrissait-il un complexe vis-à-vis de son ami Greg Brown, un maître en la matière.

    1852856818.2.jpgUn silence de 9 ans s'ensuivit. Silence tout relatif puisque, pendant ce temps, Bo Ramsey a beaucoup travaillé pour et avec d'autres. Toujours est-il qu'en 2006, "Stranger Blues" est publié, co-produit par Bo Ramsey et Pieta Brown (qui joue et chante aussi sur le disque). C'est d'ailleurs une affaire de famille puisque le papa de Pieta, Greg, est là, ainsi que les 2 fils de Bo, Alex et Benson.Il y a aussi les amis, dont David Zollo et Steve Hayes. Ce disque est un "labor of love", et cela s'entend, hommage aux maîtres du blues qui ont nourri le jeune Bo. On trouve, pêle-mêle Muddy Waters, Elmore James, Howlin' Wolf, Little Walter, Willie Dixon, Elizabeth Cotten, Jimmy Reed, Sonny Boy Williamson... Et c'est une vraie réussite! Les maîtres peuvent être fiers de l'élève.

    8507780.jpgEt tout récemment est paru "Fragile". Ce CD, co-produit de nouveau avec Pieta Brown, comporte 11 titres originaux (5 composés par Bo et 6 écrits avec Pieta Brown). C'est véritablement le disque de quelqu'un qui a trouvé sa voie (et sa voix) et sa maturité artistique. L'évolution peut être mesurée à l'écoute de la nouvelle version de "I Don't Know", plus lente et étirée que la précédente. Tout est en nuances, en atmosphère, et chaque écoute de l'album permet d'en découvrir, petit à petit, toutes les subtilités.

    Je ne peux pas conclure sans parler de la carrière de Bo Ramsey en dehors de son activité en solo. Comme producteur et/ou musicien, il a travaillé avec Lucinda Williams, Greg et Pieta Brown, Jeffrey Foucault, Iris DeMent, David Zollo, Dave Moore, Ben Weaver...

    Étonnant, non?