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Blue Umbrella - Page 22

  • La Pomme d'Éve, jeudi 8 février 2007

    Danny, Iain et les autres

     

    Le 8 février est depuis longtemps pour moi une date à part: anniversaires, fêtes, cette date est marquée de plusieurs croix sur le calendrier.

    Mais le 8 février 2007 devait vraiment être exceptionnel et le fut à divers titres. Un rendez-vous important à Reims en début d'après-midi, du soleil, et puis l'autoroute A4 en direction de Paris pour une soirée qui s'annonçait magique à La Pomme d'Ève. Rendez vous compte: une affiche avec Danny Schmidt, Kreg Viesselman (à découvrir pour moi) et le légendaire Iain Matthews (qui se nomma successivement Ian McDonald et Ian Matthews avant de gaëliciser son prénom). Et la rumeur disait qu'Elliott Murphy allait passer dans la soirée et avait demandé qu'on lui prépare une guitare.

    Je rappelle qu'Elliott l'Américain et Iain le Britannique ont enregistré ensemble et en France un disque qui s'appelle "La Terre Commune" publié en 2000 (on peut également trouver chez http://www.glitterhouse.com un double CD du label Blue Rose "Official Bootleg – Elliott Murphy, Iain Matthews & Olivier Durand: Solingen, Steinhaus, The Cornish Pub, 1.6.2001" qui retrace leurs aventures scéniques). Bref, tout allait bien. L'accès à la capitale se fit sans encombre, la voiture trouva sa place dans un parking (cher, le parking à Paris!) et je n'eus plus qu'à tuer le temps pour 1 heure ou 2, le temps de retrouver JaPal, ce que je fis en me rendant dans un sous-sol de la Place de la Bastille où, il y a quelques années, on trouvait encore de la musique rare et bonne. Les nuages en profitèrent pour se soulager abondamment (j'étais à l'abri, je ne m'en rendis compte qu'en sortant, après l'averse). C'est alors que mon portable me joua "Blowin' In The Wind" pour m'annoncer l'arrivée de messages. Et ces messages étaient porteurs d'une mauvaise nouvelle dont je ne parlerai pas ici. Mais d'ores et déjà, la soirée était gâchée et se posait la question de maintenir ou non le programme prévu. Un certain nombre de coups de fil, les retrouvailles avec JaPal, et la décision fut finalement prise de ne rien changer au moins jusqu'au lendemain matin. Tranquillement, nous nous acheminâmes vers le Panthéon : boulevard de l'Hôpital, boulevard St Marcel, rue Mouffetard, la Contrescape, la Montagne Ste Geneviève et puis, non loin de la Place des Grands Hommes, la rue Laplace à l'entrée de laquelle se situe la Pomme d'Ève, temple parisien de la bonne musique acoustique. Le Maître de cérémonie était là, attendant ses invités (au prix du concert, on peut en effet parler d'invités et non de clients). Pour ceux qui ne le savent pas encore, l'association "acoustic in pAris" propose toute l'année un programme unique et étonnant. Pour en savoir plus: http://www.acousticinparis.com). Premier constat: l'accent était très anglophone et il y avait très peu d'ados dans le public. Une brave dame américaine nous expliqua qu'elle venait de Reims et qu'elle avait un temps fait un "extra job" pour le CNAC (Centre National des Arts du Cirque) à Châlons en Champagne. Deuxième constat: nous avions bien fait d'arriver tôt. En effet, compte tenu de l'exiguïté des lieux et de la longueur de mes jambes, il m'eut été difficile de m'installer en entier ¼ d'heure plus tard! Au milieu des spectateurs debout au bar, on pouvait déjà reconnaître Danny et sa casquette, il monta sur scène pour un dernier réglage et puis Hervé le rejoignit pour une présentation de celui qui avait déjà enchanté les lieux le 9 novembre 2005, en prélude à un autre grand méconnu, David Olney. "Pour ceux qui ne le connaissent pas encore", prévint Hervé, "vous allez prendre un claque, voire une grande claque!". Je connaissais Danny Schmidt. Pas depuis longtemps, Hervé me l'avait conseillé par mail. J'avais alors visité son site (http://www.dannyschmidt.com) où l'on peut télécharger gratuitement plusieurs titres de chacun de ses albums (et après, il est rare que l'on ait pas envie d'acheter le reste). Ce fut ensuite le téléchargement (payant mais à un prix raisonnable) de ses 3 albums studio: "Enjoying The Fall" (2001), "Make Right The Time" (2003) et "Parables & Primes" (2005). Un peu plus tard, de la même manière, je me procurai son premier album, datant de 1999, "Live At The Prism Coffeehouse" (qui n'est plus, contrairement aux autres, disponible en version CD) chez iTunes (moins bien et plus cher que eMusic, par exemple). Dans les 24 heures précédant le concert, j'avais réécouté les 4 albums pour me mettre dans l'ambiance. J'étais donc prêt. medium_DSC00263_small.jpgEh bien, ce ne fut pas une grande claque, ce fut une méga claque. Le personnage, d'abord, est très sympathique. Plein d'humour aussi et l'on s'en rend compte quand on visite son site internet. C'est un Texan, d'Austin, mais si on ne le sait pas, on ne le devine pas en l'écoutant (pour ma part, j'entends même chez lui des influences britanniques allant de Nick Drake à Richard Thompson en passant par David McWilliams – qui n'a pas fait que "Days Of Pearly Spencer"). C'est aussi un chanteur et guitariste de grand talent, et un auteur compositeur de haut niveau. Et pourtant, c'est avec une reprise de Bob Dylan ("Buckets Of Rain") qu'il a "emballé" l'assistance dès les premières notes. Vinrent ensuite quelques-unes de ses compositions. Ce fut magique mais trop court et, déjà, Danny céda la place à Kreg. Kreg Viesselman medium_DSC00251_small.jpgc'est un autre genre: "originaire du Minnesota comme un certain Robert Zimmermann, mais comme il n'y fait pas assez froid, il vit désormais en Norvège". Kreg, je ne le connaissais pas. Il a publié 3 albums (le dernier, "The Pull" est chroniqué dans le fameux "Crossroads" #50) que je n'ai jamais vus ni entendus. J'ai eu l'impression qu'il avait peur du public, murmurant quelques mots difficilement perceptibles de sa voix timide et rauque et partant presque en courant dès la fin de son set. Mais quelle mutation quand il chantait. Alternant morceaux bluesy et ballades tendres, Kreg vit ses chansons d'une façon assez fascinante. Une voix qui fait penser parfois à Joe Cocker ou à Tom Waits (il est plus proche de ce dernier pour l'ambiance), des mélodies que ne renierait pas Eric Andersen, un jeu de guitare plus agressif que celui de l'aérien Danny Schmidt. Bref, quelqu'un qu'on a envie de mieux connaître. L'entracte passa. Elliott Murphy était là, en bandana, en train de boire une mousse et de converser avec un de ses supporters (déjà aperçu "chez Paulette" le 4 mai 2006), coiffé lui d'un chapeau rond,. Bref passage d'Hervé sur scène pour présenter, ou plutôt annoncer, Iain Matthews (les présentations sont superflues entre vieux amis) et nous étions partis pour 2 heures d'enchantement. Iain a 60 ans, mais le temps ne semble pas avoir de prise sur lui, ni physiquement (malgré quelques cheveux gris), ni vocalement (il a d'ailleurs commencé par un morceau a cappella, ce peu d'artistes se risquent à faire). J'aimerais parler des moments forts, mais j'ai l'impression qu'il n'y en a pas eu d'autres. Armé de sa guitare, assis derrière le micro, Iain a chanté, parlé, raconté des histoires. Non seulement Iain chante bien mais, en plus, il parle bien Anglais. Vous pourrez me rétorquer que c'est la moindre des choses, mais son Anglais à lui, j'arrive à le comprendre! C'est ainsi qu'il interpréta 2 titres évoquant Hank Williams (tous deux extarits de "Journeys from Gospel Oak"), qu'il parla, après l'interprétation de "Get It Back" de ses "Seattle years" et du groupe Hi-Fi (que Rock & Folk, à l'époque, avait baptisé High Fire) au sein duquel il officiait aux côtés de David Surkamp (ex Pavlov's Dog). Parmi les grands moments, je retiendrai l'interprétation a cappella de "Galway to Graceland" de Richard Thompson. Une version de "Can't Buy Me Love" (!) des Beatles ou de "I Believe In You" de Neil Young. medium_DS080213_small.jpgVint alors le moment où Elliott monta sur scène. Ce ne fut pas simple, il fallut un peu déblayer pour installer une seconde chaise et aménager l'espace nécessaire à la cohabitation de 2 guitares en bois. Mr. Murphy n'était pas là pour vendre son nouvel album ("Coming Home Again", dans les bacs le 26 février), mais pour le plaisir de jouer avec un pote. Elliott, Américain de Paris, et Iain, Anglais des Pays-Bas (après un long séjour aux States), se sont donc rejoints pour 2 titres. Le premier fut un vrai moment de magie: "Blind Willie McTell" de Bob Dylan pour une interprétation qui nous éleva vers les étoiles (ce qui est une sacrée performance, dans un caveau voûté!). Parenthèse: je ne comprendrai jamais pourquoi Bobby n'a pas trouvé ce morceau assez bon pour figurer sur l'un de ses albums – ou peut-être était-il trop bien pour ses disques de l'époque?). J'ai eu l'impression que les duettistes eux-mêmes ont eu du mal à redescendre. Ce fut ensuite "Brown Eyed Girl", le premier single solo de Van Morrison après la période Them dans une interprétation très décontractée, après une présentation où Iain chambrait gentiment Elliott qui avait appris quelques paroles pour chanter en duo ce qui était à l'origine une interprétation solo. Ce fut certes loin d'être parfait mais ce fut un vrai moment de plaisir partagé. Et Iain reprit possession des lieux, continuant en toute simplicité à raconter ses petites histoires, à chanter ses jolies chansons. Une réelle complicité existait entre l'artiste et ses spectateurs. Le temps s'écoula trop vite. Il n'y eut que des grands moments. Je note des titres comme "Compass and Chart" ou "The Ballad of Gruene Hall" évoquant un des hauts lieux de la musique texane. Et dautres encore, dans le désordre: "Back Of The Bus ; "Contact", "To Be White", "Funk & Fire", "Just One Look", "1944" , "Benjamin Riley"… Et Iain quitta la scène. Et revint pour un rappel. Et repartit. Il revint pour un dernier "encore" et de nouveau un titre de Van l'Irlandais: "And It Stoned Me". Et ce fut le moment de se quitter. Hervé annonça les prochains concerts: un beau programme, avec tout d'abord Hayes Carll et Mark Erelli dès le dimanche 18. Deux horizons différents, mais la promesse d'une bonne soirée. (J'ai cru comprendre que la programmation d'ici la fin de l'année a déjà évolué depuis et dans un sens qui ne peut que me ravir!). Je crois que que je n'ai jamais vu autant de sourires, et des sourires d'une telle qualité, en quittant la salle. Difficile après une telle soirée de revenir à la réalité. Certains des spectateurs avaient assisté aux 2 concerts, mardi et jeudi (Iain a d'ailleurs adapté son set afin de ne pas trop se répéter) et je pense que si on leur avait proposé une troisième soirée le samedi, il seraient tous revenus! En tout cas, Hervé, si tu veux remettre le couvert, garde-moi une place ou deux (plus une pour mes jambes…). On murmure que Iain reviendrait en décembre, avec Andy Roberts, son vieil alter ego de Plainsong! Est-ce-possible? Après tout, décembre est le mois du Père Noël et je recommence à y croire…

     

  • Aujourd'hui

    Aujourd'hui, j'écoute(rai):

    - Danny Schmidt: Live at the Prism Coffeehouse

    - Bill Morrissey: Inside

    - Longview: Lessons in Stone

    - Frank Christian: Mister So And So

    - Fred Eaglesmith: Falling Stars And Broken Hearts

    - Brendan Croker & The Serious Offenders: Time Off

    Aujourd'hui je lis:

    Rien (Même pas "L'Equipe")

    Aujourd'hui je regarde:

    Rien (Même pas France-Argentine, ou alors les dernières minutes)

    Aujourd'hui je ferai:

    Peut-être un footing (Mais après les quelques flocons du matin, il va faire froid ce soir!)

    Et demain?

    Demain, c'est soirée à La Pomme d'Eve, avec Iain Matthews.

     

  • Femmes, je Vous aime... (4) ... D'autres voix...

    NANCI 

     

    Aujourd'hui, c'est Nanci que j'ai envie d'évoquer. J'ai bien écrit Nanci et pas Nancy (de Leonard Cohen) ni la ville de Nancy (ou Fraisecity pour ma nièce à qui je fais un gros bisou).

    Il s'agit de Nanci Griffith, une des artistes de talent (née le 6 juillet 1953 à Sequin, Texas) que j'ai découvertes ces dernières années. Au début, c'était juste une voix que l'on entendait parfois derrière celle d'un de ces messieurs que j'écoute régulièrement: Tom Russell, Guy Clark, The Chieftains, Don McLean, Robert Earl Keen, par exemple.

    Et puis un jour, j'ai découvert que cette dame avait une œuvre propre et que, de surcroît, elle ne se contentait pas de chanter mais écrivait aussi la majeure partie de son répertoire, à côté de reprises bien choisies.

    Et tout récemment, j'ai appris qu'elle avait été l'épouse d'Eric Taylor, lui-même un des auteurs-compositeurs texans les plus intéressants. Au début (son premier disque date de 1978), Nanci était une chanteuse folk, assez traditionnelle, qui comme beaucoup d'autres avait été influencée par Joan Baez ou Joni Mitchell.  

    Le succès n'étant pas vraiment au rendez-vous, du moins de la part du grand public, elle fit quelques albums plus country qu'elle qualifia de "folkabilly", évoluant vers même des sons plus rock et pop. Sans plus de succès, si ce n'est l'estime de ses pairs.

    C'est en fait un album publié en 1993, "Other Voices, Other Rooms", un retour aux sources, qui lui fit gagner une reconnaisance plus grande. Elle récidiva 5 ans plus tard avec "Other Voices, Too (A Trip Back To Bountiful)". Ce sont ces deux disques, qui se placent un peu en marge de la discographie de Nanci, que je veux évoquer aujourd'hui. Ils ont été tous deux produits avec Jim Rooney (qui était également avec John Prine pour "In Spite Of Ourselves" évoqué il y a quelque temps). L'idée était, pour Nanci, de rendre hommage aux voix et aux chansons qui l'avaient marquée et formée (musicalement) depuis sa jeunesse dans le Texas. L'auteur avait donc pris le parti de s'effacer derrière l'interprète. medium_Other_voices_other_rooms.jpg

    "Other Voices, Other Rooms", c'est le titre de la première nouvelle de Truman Capote, publiée en 1948, époque où, tant en littérature qu'en chanson folk, une nouvelle génération faisait oublier la précédente.

    Dans cet album, Nanci rend hommage à des artistes connus: Townes Van Zandt ("Tecumseh Valley"), Bob Dylan ("Boots Of Spanish Leather"), John Prine ("Speed Of The Sound Of Loneliness"), Ralph McTell ("From Clare To Here"), Tom Paxton ("I Can't Help But Wonder Where I'm Bound"), Woody Guthrie ("Do Re Mi"), Gordon Lightfoot ("Ten Degrees And Getting Colder"), Nat King Cole ("Turn Around") ou Pete Seeger et les Weavers ("Wimoweh"). On rencontre aussi Janis Ian, Jerry Jeff Walker ou des auteurs moins connus comme Frank Christian, Kate Wolf (décédée trop jeune) ou Buddy Mondlock.

    Mais Nanci a voulu aussi associer ses amis à l'entreprise et la liste de ceux qui ont été invités à venir chanter ou jouer est impressionnante! Jugez-en plutôt (liste non exhaustive): Emmylou Harris, Frank Christian (guitariste exceptionnel), Arlo Guthrie, Bob Dylan, John Prine, Carolyn Hester, Guy Clark, Chet Atkins, John Hartford, Odetta, John Gorka…

    Le résultat est à la mesure de la qualité du répertoire et du talents des artistes, une vraie réussite. Il est intéressant aussi de lire la liste des auteurs-compositeurs que Miss Griffith n'a pu interpréter compte tenu de la durée limitée d'un CD.

    Mais que dire alors de la suite? (Que j'ai personnellement découverte en premier et que je recommande avec la garantie "satisfait ou remboursé").

    "Other Voices, Too (A Trip Back To Bountiful)" doit son titre (du moins la seconde partie) à un film des année 80 (A Trip Back To Bountiful) réalisé par Horton Foote avec Geraldine Page pour actrice principale. Sur cet album, Nanci a quelque peu changé son approche dans la mesure où, tout en poursuivant l'exploration du répertoire de ses songwriters favoris, avec une part plus importante donnée aux Britanniques, (et là aussi la liste des laissés pour compte est très longue) elle offre une place primordiale aux interprètes (qui sont parfois les mêmes mais chantent ou jouent sur les œuvres des autres), ce qui fait que ce disque est plus un disque de duos (voire plus) qu'un album solo de Nanci Griffith. medium_Other_voices_Too.jpg

    Il m'est difficile de faire une présentation synthétique de l'ensemble, vous aurez donc droit à une liste détaillée. L'album commence par deux morceaux anglais puis le voyage se poursuit au Canada et aux USA et se termine, comme le précédent par un titre popularisé par Pete Seeger.

    "Wall Of Death" de Richard Thompson avec Iain Matthews et Tom Russell.

    "Who Knows Where The Time Goes" de Sandy Denny avec Dolores Keane et Iain Matthews.

    "You Were On My Mind" de Sylvia Fricker avec Richard Thompson et Tom Russell. Sylvia Fricker, ou Sylvia Tyson, fut l'épouse de Ian Tyson avec qui elle composa un duo à succès, Ian & Sylvia. Et la chanson fut adaptée en Français par Joe Dassin sous le titre de "Ça m'avance à quoi?".

    "Walk Right Back" de Sonny Curtis (souvenez-vous des Crickets de Buddy Holly) fut interprétée par les Everly Brothers. Ici, on croise Sonny Curtis et deux autres Crickets: Joe Mauldin et J.I. Alison.

    "Canadian Whiskey" de Tom Russell avec Ian Tyson et deux admirables musiciens du Tom Russell Band: Fats Kaplin et Andrew Hardin.

    "Desperados Waiting For A Train" du grand Guy Clark. On a droit à un vrai feu d'artifice, tout le Texas ou presque s'est donné rendez-vous: Guy Clark, Jerry Jeff Walker, Steve Earle, Rodney Crowell, Jimmie Dale Gilmore, Eric Taylor (mais aussi le British Richard Thompson). Difficile de faire mieux, ou alors il faudrait rappeler les morts, comme Townes Van Zandt…  

    "Wings Of A Dove" de Bob Ferguson avec Lucinda Williams et Frank Christian.

    "Dress Of Laces" de Saylor White (un autre Texan bien connu en France) avec Lyle Lovett (ex Monsieur Julia Roberts) et Eric Taylor (ex Monsieur Nanci Griffith).

    "Summer Wages" de Ian Tyson (ex Monsieur Sylvia Fricker) avec Tom Russell et Carolyn Hester (avec Hardin & Kaplin mais aussi Béla Fleck au banjo).

    "Wasn't That A Mighty Storm", un traditionnel du répertoire de Tom Rush avec ce dernier mais aussi Frank Christian, Odetta, Emmylou Harris, Carolyn Hester…

    "Deportee (Plane Wreck At Los Gatos)" de Woody Guthrie avec Lucinda Williams, Tish Hinojosa, Odetta, Steve Earle, John Stewart…

    " Yarrington Town " de Mickie Mertens avec Emmylou Harris et sa fille Meghann Ahern, Carolyn Hester…

    "I Still Miss Someone" de Johnny Cash avec Rodney Crowell (ex Monsieur Rosanne Cash) et les trois Crickets.

    "Try The Love" de et avec Pat McLaughlin.

    "The Streets Of Baltimore" de Tompall Glaser et Harlan Howard avec John Prine et Harlan Howard. Presqu'aussi bien que la version de Gram et Emmylou!

    "Darcy Farrow" de Tom Campbell et Steve Gillette où la voix de Nanci bénéficie du seul accompagnement aux percussions de Pat McInerney. Iain Matthews (avec son Southern Comfort puis seul, beaucoup plus tard), m'avait fait connaître ce joli morceau. Iain Matthews qui sera à la Pomme d'Ève (http://www.acousticinparis.com) les 6 et 8 février 2007.

     

    "If I Had A Hammer" de Pete Seeger & Lee Hays avec beaucoup de monde (dont Matthew Ryan, Richard Thompson, Nina Gerber, Eric "Deliverance" Weissberg, Nina Gerber, Odetta, Jean Ritchie, Lucy Kaplanski, Eric Taylor, Jim Rooney, Gillian Welch…).

    Et je n'oublierai pas de citer les musiciens habituels de Nanci qui assurent sans faille le tissu musical de l'ensemble: James Hooker, Doug Lancio, Pat McInerney, Ron de la Vega, ni le guitariste Phillip Donnelly, sans doute le plus Texan des Irlandais.

    Ce disque (accompagné du précédent) pourrait faire partie d'une discothèque idéale dans la mesure où il constitue un forme de résumé de la musique folk / country américaine de la seconde moitié du siècle écoulé.

    Et puis les musiciens et chanteurs prennent un plaisir audible dès la première note.

    Ah! J'oubliais. Nanci Griffith chante admirablement bien et joue aussi de la guitare. Et je suis sûr qu'après avoir écouté ce CD (que l'on trouve à prix modéré) vous aurez envie de découvrir le reste de son œuvre.

  • Tout va très bien, Madame la Marquise...

    Pourtant, il faut que je vous dise...

     

    Un disque, un frère, deux jours… Crosby , Stills, Nash & Young: 4 Way Street

    Vendredi 30 avril et samedi 1er mai 1971. Après une épuisante semaine de travail (j'étais étudiant en 1ère année à la Fac de Droit de Nancy), je retrouvais avec délices la chaleur du foyer familial. C'était le retour à la "maison jaune" (qui, 36 ans plus tard est toujours revêtue du même crépi dont la couleur n'est plus désormais qu'un vague souvenir).

    C'est cette maison aux deux marronniers si chers à un jeune Maître Chronique, cette maison qui, pour moi, est demeurée pour toujours LA maison, celle où j'ai accumulé tant de souvenirs dont certains ont été évoqués au détour de telle ou telle note sur ce blog (souvenez-vous des "petits coureurs qui ont donné lieu à un précédent slalom parallèle entre les portes de la mémoire). J'y étais arrivé alors que j'approchais de mes 9 ans pour la quitter 13 ans plus tard, par la force des choses, mes parents, locataires, ayant été contraints de se reloger. Le nouveau propriétaire, l'armée française, désirait réserver la jouissance des deux pavillons jumelés à ses employés (sans doute des officiers dans le besoin).

    L'armée avait d'ailleurs déjà annexé une partie du quartier et notamment le terrain bordé de deux rangées de trois casernes en ruines (et qui furent détruites et partiellement dynamitées pour les remplacer par un réfectoire) qui était situé à l'arrière de la maison jaune. Si je parle de ce terrain, libre d'accès, c'est parce qu'il symbolise un peu ce qui a disparu depuis, cette forme de liberté dont ne bénéficient plus nos enfants et petits-enfants, ces "jardins pour y faire des bêtises" comme eut chanté Pierre Perret.

    Des bêtises, en fait, je n'en faisais pas beaucoup car j'étais un enfant plutôt sage (quoique… en fait, j'accumulais les "expériences" qui m'ont valu quelques plaies et bosses et je ne suis devenu sage qu'en juillet 1963 après un choc un peu brutal et qui aurait pu mettre un terme prématuré à ma jeune existence, mon vélo flambant neuf – cadeau de communion solennelle – ayant eu l'idée saugrenue de refuser une priorité à droite à une Simca P60). J'étais un enfant qui entendait, à défaut de toujours les suivre, les recommandations et interdits parentaux. Il y avait bien sûr la tentation d'aller explorer les vieilles casernes (dont l'une avait été partiellement aménagée pour loger quelques travailleurs "Nord-Africains" peu exigeants sur les conditions de vie) mais je n'ai pas le souvenir de m'y être risqué. Pour moi, ce terrain est surtout le théâtre de mes premières expériences de footballeur en herbe (qui d'ailleurs était plus rare que les cailloux), du moins sur un emplacement de grandes dimensions. C'est là que j'avais croisé quelques sportifs pratiquants qui me convainquirent de les rejoindre au sein du club de la capitale du Nord Meusien, le S.A.V., où j'allais m'illustrer, modestement, pendant près de 10 ans.

    Mais en 1971, ce terrain n'était plus vague ni libre, ni même vaguement libre. Il était clos d'un mur de béton et de barbelés et, au lieu des jeux où les gosses du quartier et les parachutistes du 6éme R.P.I.M.A. se mêlaient joyeusement, nous n'avions plus droit qu'au spectacle des sous-officiers sadiques torturant à plaisir les recrues qui leur étaient livrées tous les deux mois. Et aujourd'hui, l'armée ayant déserté nos provinces, le quartier est peuplé de "friches militaires" faisant parfois l'objet de projets de réhabilitation, comme on dit.

    En ce vendredi veille du 1er mai (qui, logiquement tombait un samedi), je fis donc mon habituel tour "en ville" pour rendre, en particulier, à la Maison de la Presse, qui était aussi le principal disquaire verdunois. 1971 est l'année où, étudiant fraîchement salarié, j'ai commencé à consacrer des sommes non négligeables à l'achat de rondelles en vinyle. Je gagnais peu (environ 850 F par mois) mais j'étais riche. Imaginez donc: ma chambre en cité universitaire me coûtait 100 F par mois, le repas au resto U revenait à 1,75 F et un 33 tours coûtait 24,25 F ou 28,50 F. J'avais donc la ferme intention de ne pas revenir les mains vides. Et j'espérais bien trouver ce jour-là l'objet annoncé depuis quelque temps, un album (double) de Crosby, Stills, Nash & Young. medium_4_Way_Strret.jpg

    Mon attente ne fut pas déçue, l'objet était bien là, superbe dans sa pochette noire, taillée dans un carton rigide et épais comme l'étaient à l'époque celles des disques en importation des Étas-Unis. 1971 c'était aussi l'époque où nos 4 mousquetaires étaient en pleine gloire, les albums en trio ou en quatuor et les compilations de Buffalo Spfringfield se vendaient comme des petits pains. David Crosby venait de publier "If I Could Only Remember My Name" et Stephen Stills "Stephen Stills", tous deux avec succès et Graham Nash s'apprêtait à en faire autant avec "Songs For Beginners". Mais, malgré l'accueil fait chez nous à "After The Gold Rush" les 2 premiers albums de Neil Young, en ce mois d'avril, n'étaient pas encore disponibles en pressage français. Et "Harvest" était annoncé mais ne venait pas.

    Le contenant était beau, mais que dire du contenu! Dès les premières notes, après mon retour à la maison jaune, je sus que l'objet n'allait pas quitter le tourne-disques jusqu'à la fin du weekend. (On verra par la suite qu'il n'en fut pas tout à fait ainsi). Quelques mesures de "Suite: Judy Blue Eyes" et Neil arrivait pour une interprétation acoustique du morceau qu'il avait composé pour Buffalo Springfield (mais qu'il ne chantait pas avec ce groupe) "On The Way Home". Les titres s'enchaînaient avec de vraies bonnes surprises comme certains inédits: "Triad" de David Crosby (que les Byrds avaient refusé, jugeant le texte immoral – "Why can't we go on as three" – provoquant son départ vers d'autres horizons), "The Lee Shore", "Right Between The Eyes", une version acoustique de "Cowgirl In The Sand". Une présentation déjantée de Stephen Stills par Neil ("We've had our ups and downs but we're still playing together"). Chacun avait sa part du gâteau. Le premier disque, acoustique, permettait à nos 4 hommes, tour à tour, de se mettre joliment en valeur. Le second disque, électrique, était un vrai disque de groupe (c'est peut-être le seul où David, Graham, Steve et Neil ont sonné comme un vrai groupe) avec les morceaux de bravoure, épiques, que constituaient "Southern Man" ou "Carry On" et les duels de guitares mémorables des deux anciens de Buffalo Springfield. Et puis il y avait aussi le final, inattendu, le retour au calme avec "Find The Cost Of Freedom", interprété a cappella.

    Ce disque, chacun le connaît maintenant, il appartient pour toujours à l'histoire de la rock music. Mais il a aussi une petite histoire, et c'est celle-là que je vais désormais tenter de vous narrer.

    Il y a un détail que je n'ai pas encore évoqué mais qui est indispensable pour finir de planter le décor: en ce samedi 1er mai était prévue une manifestation capitale pour l'avenir de la ville de Verdun. On allait en parler enfin pour autre chose que sa bataille de 1916 et ses cimetières! En effet, une autre bataille des temps modernes allait avoir lieu: Simone Lux et Guy Garnier allaient présenter (au stade du Parc de Londres, habituel théâtre de mes exploits sportifs) les jeux du cirque du 20ème siècle, Intervilles. Et mes parents avaient prévu de s'y rendre et, pourquoi pas, de s'y faire accompagner par leurs enfants débordants d'enthousiasme!

    Pour la compréhension des évènements qui vont suivre (si je peux dire ainsi de faits qui se sont déroulés en un temps que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître), je dois également préciser que les relations entre mes parents et leur propriétaire de l'époque (une vieille sorcière à l'âme en forme de coffre-fort) n'étaient pas réellement idylliques. J'aimais beaucoup la maison jaune, et mes souvenirs l'embellissent encore, mais force est de reconnaître qu'elle avait quelques défauts. Un chaudière à charbon qui n'était vraiment efficace qu'en été (en hiver, on se réchauffait surtout à la charger et à la nettoyer) et puis, surtout, un chauffe-eau, dans la salle de bains, à l'étage, dont mes parents avaient vainement demandé le remplacement, pour raisons de securité, depuis plusieurs mois, se heurtant à un refus obstiné.

    Nous voici donc le samedi matin. Ma chambre était située au rez-de-chaussée, celle de mes sœur et frère à l'étage, près de la salle de bains. J'avais un électrophone, stéréophonique, mais il était à Nancy dans ma chambre d'étudiant. Mon ancien appareil, monophonique, avait été cédé (moyennant finances, sans doute) aux deux derniers membres de la fratrie. C'est donc dans leur chambre que je me rendis le matin, après lever et petit-déjeuner des petits princes (qui avaient quand même 16 et 13 ans), pour me repaître encore un peu de "4 Way Street".

    Malheureusement, le 1er mai était le jour de la douche pour Maître Chroniquounet. Eh oui, jeunes gens, à l'époque (si bien dépeinte par Zola dans ses romans) mon jeune frère n'avait droit qu'à 2 douches ou bains par an (je ne suis pas sûr qu'il s'en plaignait, d'ailleurs): le 1er mai et le 1er novembre. C'était cela ou des pommes de terre et rien d'autre à tous les repas!

    J'étais donc donc occupé à ne rien faire, en musique, ma petite sœur devait être en bas, près de ses parents, peut-être à regarder la TV qui était entrée dans la maison à l'occasion de la Coupe du Monde de Football l'été précédent, ou était-elle près de moi? Elle s'en souvient peut-être. Et le gamin était occupé à ses ablutions semestrielles. C'était une belle matinée ensoleillée, de celles où l'on se dit que l'on peut se découvrir de plus d'un fil, à l'occasion du départ d'avril. La vie était belle. Un seul souci: comment éviter Intervilles sans froisser nos gentils parents? Sans le savoir et, je le crois du moins, sans le vouloir, le pas-encore-Maître-Chronique allait trouver la solution!

    Entre deux notes de guitare, j'entendis ma Mère (qui, en bonne Mère-poule, s'inquiétait à juste titre en raison du mauvais fonctionnement du chauffe-eau) monter l'escalier d'un pas pressé et stressé et demander d'une voix inquiète: "Pascal, tu n'as pas entendu ton Frère? Il n'y a pas de bruit à la salle d'eau", ou quelque chose de similaire. Et de se ruer vers la porte de la dite pièce, et de tenter de l'ouvrir. Un coup d'épaule pour faire sauter le fragile verrou mais la porte restait bloquée par le corps inanimé du petit Denis, intoxiqué par les émanations de l'appareil défectueux et qui, se  sentant mal, avait vainement tenté d'enfiler un sous-vêtement et de sortir du piège dans lequel il s'était trouvé coincé bien malgré lui.

    Je ne vous décrirai pas la panique qui s'installa en quelques secondes à l'endroit qui, en d'autres temps, était le terrain où les "petits coureurs" se mesuraient en d'implacables compétitions. Ma Mère et moi-même sortimes tant bien que mal le gamin de sa prison vite rejoints par le Père et la Sœur complètement affolés, pour l'allonger sur le plancher de sa chambre. Ma Mère (à qui son petit dernier doit peut-être la vie une deuxième fois) eut alors deux réflexes. Le premier était bon, je l'avais d'ailleurs eu en même temps qu'elle, c'était d'ouvrir la fenêtre. Le second, arrêter la musique d'un geste brutal, en revanche ne s'imposait pas vraiment et cela pour deux raisons: d'une part, même longtemps après, je ne vois toujours pas en quoi Crosby, Stills, Nash & Young pouvaient empêcher le blondinet de se réveiller, il me semble au contraire qu'une telle musique ne pouvait que l'aider à reprendre conscience; d'autre part, mon précieux disque a été marqué à vie par ce geste, une rayure ayant laissé un souvenir sonore et désagréable au beau milieu de "Right Between The Eyes".

    C'était donc la panique. J'étais à l'époque quelqu'un d'émotif qui "tombait dans les pommes" à la vue d'une goutte de sang. Mais devant l'urgence de la situation, je n'ai pas pensé à me trouver mal, ni même à tancer vertement ma Maman pour son geste intempestif. Non, je ne pensais qu'à mon petit Frère que je devais, au fond, aimer bien, et je pris vite la direction des opérations. Si je m'en souviens bien, j'ai dû élever la voix, peut-être même un peu crier pour faire cesser l'affolement. Pendant que Maman répétait à son petit dernier "Dis quelque chose, mon gamin, dis Bee Gees…" (pourquoi les Bee Gees qui étaient hors de mode en cette époque?), j'ai ordonné à Papa (qui était paralysé par l'émotion) d'aller chez les "Bonnes Sœurs" pour appeler les pompiers (nous n'avions pas le téléphone en cette époque prédiluviuenne). Quant à ma petite Sœur, elle pleurait à chaudes larmes (elle aimait vraiment son petit Frère), criait, se roulait sur son lit (enfin, ce qui est sûr, c'est qu'elle était plus que paniquée).

    Mais cette petite Sœur avait un brevet de secourisme dont elle était incapable de faire usage. Je lui ai donc demandé de me dire ce que je devais faire pour pratiquer un bouche-à-bouche sur celui qui n'aurait peut-être pas la chance de devenir Maître Chronique. (Je n'avais pas, pour ma part, reçu la précieuse formation, indispensable à ce moment précis). Ce fut alors que, je crois, elle (ma petite Sœur) retrouva sa lucidité et suffisamment de sang-froid pour me dicter la conduite à suivre (en revanche, je ne suis pas certain que notre Mère nous fut d'un grand secours à ce moment-là, et c'est bien compréhensible, elle ne voyait que son petit qui restait inanimé et il était difficile de lui demander de se calmer).

    Je pratiquai donc les quelques gestes élémentaires qui, combinés avec l'effet bienfaisant de l'aération de la pièce, permirent au Frérot de rouvrir timidement les yeux au moment où notre Père revenait, suivi de près par un véhicule rouge à la sirène bienfaisante et apaisante. Parce que, quand même, on n'en menait pas large… Les pompiers firent donc irruption, armés d'un masque à oxygène, finirent de ranimer le sinistré (je pense que ses souvenirs interrompus ont dû renaître à cet instant) et l'emmenèrent à l'hôpital où nous nous empressames de lui rendre visite, préférant sa compagnie à celle de Lux & Garnier! Le lendemain, un entrefilet dans "L'Est Républicain" donna la part belle dans le sauvetage aux soldats du feu qui étaient en fait arrivés après l'incendie.

    Mais pour moi, reste le souvenir de l'œuvre collective d'une famille où chacun, avec ses moyens du moment, a donné ce qu'il pouvait, évitant ce qui aurait pu être un tragédie. Et je vais vous faire un aveu: je ne l'ai jamais regretté…

    ... et la suite Flying Stimulo Brother vous la contera...

  • Old Friend

    John Starling: Slidin' Home

    John Starling c'est un vieil ami. Je l'avais découvert par sa participation au disque d'Emmylou Harris "Elite Hotel". Il chantait sur le titre "Satan's Jewel Crown" dont il co-signait l'arrangement.

    John Starling était surtout un des fondateurs et la voix principale du groupe bluegrass que je préfère: "The Seldom Scene". Ce groupe (jeu de mots avec seldom seen - rarement vu) était composé de professionnels et d'amateurs (John était médecin dans l'armée US) qui se produisaient ensemble à l'occasion. Ils dispensaient un bluegrass plus mélodique qu'à l'habitude avec des arrangement vocaux (dûs aux 2 John - Duffey et Starling) tutoyant parfois les anges.

    À ses côtés ont trouvait le mandoliniste et vocaliste John Duffey et le bassiste Tom Gray (tous deux venus des Country Gentlemen), Mike Auldridge (l'un des rois de la Resonator Guitar) et Ben Eldridge au banjo. La voix de John était une belle voix grave, rare dans ce type de musique, qui s'harmonisait parfaitement à la voix de ténor de l'autre John.

    John Starling participa aux 6 premiers albums du groupe entre 1972 et 1978 puis revint pour l'excellent "Like We Used To Be" en 1994. Il signa également 2 albums en solo ("Long Time Gone" - un petit chef d'oeuvre illuminé par la présence, entre autres, de la belle Emmylou au meilleur de sa forme - en 1980 et "Waitin' On A Southern Train" en 1982), un album en duo avec Carl Jackson ("Spring Training") en 1991 et repartit se consacrer à son vrai métier, la chirurgie. Il participa à quelques disques notamment de Linda Ronstadt et aux deux "Trio" de Dolly Emmylou et Linda. "Trio II", en 1999, est sa dernière apparition discographique de ma connaissance.

    medium_Slidin_home.jpgIl revient aujourd'hui avec "Slidin' Home", album qui laisse une impression mitigée. La belle voix grave a vieilli et l'on souffre parfois à l'entendre craquer sur certaines notes. Néanmoins, comme d'habitude, le choix des compositions démontre le goût de l'artiste. On trouve côte à côte "Waitin' For A Train" de Jimmie Rodgers, "In My Hour Of Darkness" de Gram Parsons ou "Willin'" de Little Feat (Lowell George, le compositeur, participa peu avant sa mort au premier album solo de John). À noter, pour illustrer peut-être les difficultés vocales de John, deux instrumentaux parmi les dix titres.

    Le groupe d'amis réunis pour l'occasion ("Carolina Star") est au top: il y a là Emmylou, (comme d'habitude), les amis du Seldom Scene (Mike Auldridge et Tom Gray) et d'autres as du bluegrass comme Jimmy Gaudreau à la mandoline ou Rickie Simpkins au violon.

    Au final, je vous rassure, c'est quand même le plaisir de retrouver un vieil ami qui l'emporte.