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Blue Umbrella - Page 5

  • Monsieur William

    Le nouvel album du plus grand artiste vivant de la variété (au sens plus que noble du terme) française.

    What else?

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  • Un disque, un jour: CC & his LPA - HL, CS & TF

    COMMANDER CODY AND HIS LOST PLANET AIRMEN - HOT LICKS, COLD STEEL & TRUCKERS FAVORITES (1972)

    La Discothèque, Nancy, mercredi 4 avril 1973.

    Voici le type de disque qui symbolise pour moi le plaisir musical à l'état absolu. Une bande de joyeux gaillards (8 au total) qui mélangent allègrement les influences, du rock le plus pur ("Tutti Frutti" ou "Rip It Up"), à la ballade larmoyante ("Mama Hated Diesels" ou "Cravin' Your Love"), de la chanson cajun ("Diggy Liggy Lo") à celle pour truck driving man ("Watch My 38", "Looking At The World Through A Windshield"), avec des accents tirant parfois sur le jazz ou le Texas-swing, tout est fait pour que la route paraisse moins longue.

    Car il s'agit bien, ainsi que le titre l'indique, d'un disque pour chauffeur-routier, ce symbole de la beaufitude aux USA comme en témoignent de nombreux films contemporains (on est en 1972).

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    Cet album aurait pu être lourd et sans intérêt mais il évite l'écueil parce que l'on sent en permanence un humour et une auto-dérision, un sens de la parodie, qui ne se démentent à aucun moment. C'est un disque à l'écoute duquel on ne se pose pas de question philosophique, tout simplement de la "toe-tapping / foot-stomping music".

    Ajoutez à cela le professionnalisme et de talent des 8 compères et vous obtiendrez un "produit" comme je les aime, de ces disques que je peux écouter et réécouter sans me lasser. Pas vraiment un produit, au sens économique du terme, car il y a bien longtemps que cet album est introuvable, ou alors d'occasion, en vinyle d'époque. Et je ne ne l'ai pas vraiment écouté pendant longtemps en raison d'une rayure et d'un "clac" à répétition que ma maladresse avait gravé à jamais sur mon 33 tours. Et parce que la commodité du CD a peu à peu fait perdre l'habitude de mettre en route le "tourne-disques".

    Et puis, la technique ayant évolué, quelqu'un (les personnes concernées se reconnaîtont et je les en remercie encore) a eu la bonne idée de m'offrir une platine à connexion directe USB permettant de numériser mes précieux albums. Les débuts ont été difficiles, mais aujourd'hui je maîtrise suffisamment le matériel et le logiciel qui l'accompagne (Audacity) pour donner une nouvelle jeunesse à certains trésors enfouis. Ce fut il y a quelques semaines le tour de Commander Cody et de ses Lost Planet Airmen. Et je peux réécouter "Hot Licks..." débarrassé de la plupart de ses bruits intempestifs, savourer "Mama Hated Diesels" ou "Kentucky Hills Of Tennessee".

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    Commander Cody (aka George Frayne) au piano (et à la voix - à la parole, plutôt - sur "It Should've Been Me"), Billy C. Farlow au chant et à l'harmonica, Bill Kirchen et John Tichy aux guitares et au chant, "Buffalo" Bruce Barlow à la basse, Lance Dickerson à la batterie, Andy Stein au violon et au saxophone, Bobby "Blue" Black à la pedal steel guitare ont poursuivi leurs aventures communes quelques années avant de prendre des "separate ways", nous offrant quelques albums au passage (dont le tout aussi savoureux "Live From Deep In The Heart Of Texas" en 1974).

    Ce disque restera en tout cas pour moi l'un des meilleurs moments de ces seventies bénies. Pour vous en donner une idée, je propose un extrait musical qui ravira les fans de Claude François.

     
    podcast

  • Femmes je vous aime (9): la Fée Lucy aussi

    LUCY WAINWRIGHT ROCHE

    J'avais abordé il y a quelques mois le jeu des familles musicales avec Teddy Thompson et Loudon Wainwright III. J'aurais pu parler de Richard et/ou Linda Thompson, de Martha ou Rufus Wainwright, des soeurs McGarrigle (mais, pour elles, Steve "Shelter From The Storm" l'a fait ici).

    J'ai choisi finalement de parler de la petite dernière, demi-soeur de Rufus et Martha et fille de Loudon. Rufus et Martha sont les enfants de Kate McGarrigle, Canadienne qui écrit et chante en duo (y compris sur "All I Intended To Be" d'Emmylou) avec sa soeur Anna (parfois rejointe par une autre soeur, Jane).

    Lucy Wainwright Roche,elle, fait partie de la dynastie des Roche, originaire du New Jersey. Encore 3 soeurs qui chantent en solo, ou ensemble. Maggie et Terre Roche ont fait quelques disques en duo, rejointes ensuite parfois par leur cadette, Suzzy, mère de Lucy, sous le nom de The Roches.

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    Vous me suivez? Bien, je continue. Lucy a grandi essentiellement à Greenwich Village mais a passé une grande partie de sa jeunesse sur la route, ce qui ne l'a pas empêché de passer un "Master's degree of Education" ni d'enseigner pendant quelque temps à New YorK. En 2005 et 2006, elle a offert sa jolie voix à son frère (demi, je le rappelle) Rufus avant de se décider à prendre du recul (par rapport à l'enseignement) pour travailler le chant et la composition.

    Le premier résultat a été un enregistrement "EP" intitulé tout simplement "8 Songs", ce qui en dit déjà beaucoup. Une voix d'une grande pureté, une guitare discrète, et rien d'autre. Le New York Times a écrit qu'elle avait hérité les meilleures qualités de ses deux parents (ce qui n'est pas rien), et cet enregistrement le prouve. 8 chansons, donc, dont 4 de sa plume et 2 des traditionnels les plus repris ("Wild Mountain Thyme", parfois titré aussi "Purple Heather" et "Barbara Allen", intitulé ici "B. Allen").

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    On trouve aussi 2 reprises: "Everywhere" de Christine McVie (Fleetwood Mac) et la plus belle, à mon goût, "Next Best Western" de Richard Shindell. Une aussi belle voix pour une telle composition, c'est un véritable cadeau. Ne passez pas à côté et penchez vous ensuite sur l'oeuvre de Richard Shindell. Hervé vous donnera toute les informations sur celui qui fut son invité à la Pomme D'Ève.

    Disque court, mais suffisant pour apprécier tout en douceur un talent en devenir, ce "8 Songs" ne pouvait pas rester sans suite. Ce fut donc au printemps dernier un nouvel enregistrement "EP" intitulé de manière surprenante "8 More"!

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    Et l'enchantement continue... 6 compositions de Lucy, une de Brad Roberts (leader des Crash Test Dummies) "Superman's Song" et, pour clore en beauté, "Hungry Heart" de Bruce Springsteen. L'accompagnement est un peu plus fourni (mais si peu) avec la présence de Steuart Smith ("guitars, bass & other magic") et la voix de ("The Lovely") Martha Plimpton (une actrice, fille de Keith Carradine) sur "Hungry Heart".

    Vivement la suite. Le seul ennui, avec ces enregistrements, c'est qu'ils ne sont facilement disponibles, à ma connaissance, que sous forme digitale (iTunes). Mais ils méritent d'être connus, surtout des amateurs de douceur et de beauté à l'état pur.

     

  • Si on changeait?

    DUMOUSTIER STOMPERS

    Le destin, qui est souvent facétieux peut, même dans ses mauvais moments, réserver de belles surprises. C'est ainsi qu'en ce samedi 30 août, alors que l'un de ses détours funestes m'avait amené à Nantes où je ne prévoyais pas d'être en partant 2 semaines plus tôt, il m'a permis, ainsi qu'à tous ceux qui assistaient aux "Rendez-Vous de l'Erdre" (plus précisément sur la Scène Jazz Classique située sur l'île de Versailles), de passer une soirée des plus réjouissantes.

    Au programme, un hommage à la Nouvelle Orléans avec Dumoustier Stompers. En bon jazzo-béotien que je suis, je m'imaginais un combo louisianais, avec l'accent cajun, à la Clifton Chenier, par exemple.

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    Foin de cela! Nous eumes droit en fait à un groupe de joyeux Français dont la plupart avaient largement passé l'âge auquel on envisage de partir en retraite.

    Leurs noms? Laurent Verdeaux: trompette et cornet; Alain Martien: trompette. Henri Perrier: trombone (le doyen: pur autodidacte, il cotoya Boris Vian lors d'un festival à Nice en 1948!); Jean-Pierre Rougeron: saxophone soprano; Olivier Chabot: tuba; Philippe Carment: piano; Dominique Brigaud: guitare; Bruno Bonté: batterie; Natasha Border: chant.

    Les 8 acolytes, augmentés de la jeune chanteuse pour la seconde partie du show nous firent passer plus de 90 minutes de pur bonheur démontrant un talent et un dynamisme qui ne se démentirent jamais. Ils ont également fait preuve d'un humour parfois potache, vérifiant l'adage de Tonton Georges (grand amateur de jazz) selon lequel le temps ne fait rien à l'affaire (je n'ai compris que plusieurs heures après la vanne du pianiste sans chaussette parlant de son "orteil absolu").

    À côté de classiques du jazz, nous eumes droit à quelques standards plus blues comme "Trouble In Mind", "Nobody Knows You When You're Down And Out" ou le plus inclassable "There'll Be Some Changes Made".

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    Rassurez-vous, je ne vais pas me convertir au jazz et brûler ce que j'ai adoré; je reviendrai vous narrer par le menu les (més)aventures de vos songwriters préférés mais, des soirées comme celle-là, j'en redemande.

     

  • Dave Hamilton "Back Roads of my Mind"

    Nous vivons une époque formidable! Le disque se meurt, la radio ne nous fait découvrir que ce dont nous somme abreuvés à longueur de journée, et pourtant...

    Pourtant, la résistance s'organise. Ici et là, d'irréductibles bardes continuent à jouer et à chanter la musique qu'ils aiment, loin de toute consdération commerciale, dans tous les styles. La musique vit! Mais fait-elle vivre? C'est une autre question...

    Le net est pour eux devenu le meilleur (le seul?) moyen de se faire connaître "Outside a small circle of friends" (© Phil Ochs). Il y a les sites personnels, les myspace et puis des sites qui permettent de vendre et acheter la musique "indépendante".

    Il en est deux que je visite régulièrement: PayPlay et DigStation. Sur ce dernier site, j'avais découvert récemment David Kleiner (voir note précédente), attiré que je fus par un titre et une photo qui renvoyaient clairement à Phil Ochs.

    Ma dernière découverte s'appelle David "Dave" Hamilton. Pas le photographe-cinéaste, pas le jazzman, pas l'un des innombrables Dave Hamilton que l'on peut rencontrer au hasard des recherches sur google. Non. "LE" Dave Hamilton, celui que personne ne connaît, pas même moi il y a quelques jours, celui qui compose, chante et joue de la guitare, parfois seul, parfois avec "Sonoma Mountain Band". Dave Hamilton qui vient de publier "Back Roads Of My Mind".

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    DigStation, comme d'autres, classe les albums par genre. Parfois, il n'existe aucune des informations qui permettent d'aller plus avant dans la découverte d'un artiste ou d'une oeuvre. Il les faut donc aller quérir ailleurs. Heureusement, monsieur DigStation avait eu la bonne idée de publier une courte biographie de Dave Hamilton. Et dans cette bio, un nom qui pour moi est un sésame: John Prine était cité parmi les influences principales (aux côtés d'artistes mineurs comme Bob Dylan ou Hank Williams). Je devrais d'ailleurs établir une liste des songwriters qui se réclament de John, cela vous permettrait de comprendre à côté de quoi vous passez en persistant à l'ignorer. Autre information précieuse, l'album dont je vous parle comporte 20 titres dont 9 reprises, 1 traditionnel et 10 compositions de Dave. 78 minutes pour 9,99$ (7,40€ environ).

    Et la liste des titres acheva de me convaincre...

    Dave Hamilton est un respectable Monsieur à cheveux (et moustache) gris. C'est un Monsieur sérieux aussi: il est titulaire d'un "college degree" en histoire, spécialisé dans l'ouest américain (ce qui n'est pas sans influencer ses compositions). C'est aussi un saltimbanque, depuis près de 30 ans. Laissons-le se présenter lui-même: "... Je ne peux pas conclure ces remerciements sans mentionner John Brandeburg. Il m'a donné des leçons de guitare à la fin des années 70. Il a eu l'audace de me forcer à monter sur scène et jouer devant un public lors d'un "open mic" en 1979. J'étais terrifié à mort, tremblant, transpirant, mon coeur battait à 200 pulsations à la minute, mes yeux bougeaient à toute allure d'un côté à l'autre, mais je l'ai fait. J'ai eu un excellent accueil et, depuis, je joue, soit en solo, soit au sein du "Sonoma Mountain Band" dont je suis l'un les membres fondateurs".

    Le résultat de ces 30 années est donc "Back Roads Of My Mind". 20 titres dont 10 compositions de Dave qui soutiennent la comparaison avec les autres. Un traditionnel "Morning Blues", souvent chanté les bluesmen. Et 9 reprises ("covers" comme on dit là-bas).

    Les reprises? Je vais les détailler mais quand j'ai vu la liste, j'ai pensé que Dave Hamilton me connaissait bien et qu'il avait enregistré cet album pour moi... ce qui n'est pas le cas évidemment!

    "Tomorrow Is A Long Time" de Bob Dylan. Qu'en dire de plus? J'ai déjà consacré une note à ce titre qui est pour moi l'un des plus beaux du Zim. Et Jack Williams en a fait une belle adaptation dans son dernier album qui lui aussi a fait l'objet d'une note.

    "If You Were A Bluebird" de Butch Hancock. Butch est lui aussi l'un des meilleurs songwriters américains, l'un des plus repris par ses confrères. Ce Texan est un tiers des Flatlanders (avec Jimmie Dale Gilmore et Joe Ely). "Bluebird" est la chanson qui me l'a fait connaître par le biais de l'interprétation qu'en a faite Emmylou Harris.

    "Nothing But A Breeze" de Jesse Winchester. Je connais surtout Jesse par les "covers" de ses compositions par d'autres (notamment Iain Matthews). J'ai eu envie de découvrir son premier album en lisant la note qu'en avait fait Steve Wilkison sur son blog Shelter from the Storm. Si vous ne connaissez pas Jesse, sachez quand même que c'est un ressortissant des USA qui a émigré au Canada dans les années 60 pour des raisons politiques (il ne devait pas être très favorable à la guerre du viet Nam!) et que ce premier album a été produit par Robbie Robertson du Band.

     "Last Train From Poor Valley" de Norman Blake. Norman est l'un des plus passionnants des musiciens acoustiques américains. Il a joué (guitare, mandoline, violon, etc.) avec des gens comme Bob Dylan, Johnny Cash, Steve Earle et des centaines d'autres. Et "Last Train" est l'un de mes morceaux préférés du groupe de bluegrass  "Seldom Scene", avec la voix de John Starling, sur l'album "Act Two".

    "Streets of London" de Ralph McTell. Cette fois, Dave traverse l'Atlantique pour reprendre ce qui est ma chanson favorite du répertoire folk britannique de la fin des sixties / début des seventies. Nothing more to say. Si vous le pouvez, découvrez la version de Ralph. Et puis celle de Tony Rice, aussi...

    "Spoon River" de Mike Smith. Pas grand chose à dire de Mike Smith si ce n'est que c'est un songwriter de talent qui a d'autres cordes à son arc. Et que "Spoon River" restrera toujours associée au regretté Steve Goodman qui en a fait une superbe et émouvante version. Il a également interprété une autre très belle composition de Mike Smith: "The Dutchman" qui fut son plus grand succès.

    "The Hobo Song" de John Prine. Trop à dire sur John, je n'en dirai donc rien, si ce n'est que ce titre pourrait appartenir au répertoire de Woody Guthrie ou Pete Seeger.

    "Way Over Yonder In The Minor Key", un texte de Woody Guthrie mis en musique par Billy Bragg. J'ai découvert ce titre récemment, interprété par Joel Rafael, sur les conseils d'Hervé.

    "Roseville Fair" de Bill Staines, encore un songwriter respecté et méconnu, chantre de l'Amérique profonde (au sens noble du terme), que j'ai lui aussi découvert récemment grâce à Hervé.

    Dave Hamilton a donc placé la barre très haut et pourtant, ses compositions s'accomodent très bien de cette prestigieuse compagnie. Du morceau-titre qui ouvre l'album à "Something I'd Really Like To Lose", en passant par "Vacation", "Jim Bridger" ou "In Her Memory", ce n'est que du haut niveau. Des mélodies et des cordes qui chantent. Et des textes de grande qualité.

    Sur ce disque, Dave chante (bien) d'une voix chaleureuse et vite familière et joue de la guitare et du banjo. Il est accompagné de John Karsemeyer (banjo et mandoline), Alice Fitzwater (violon), Blair Hardman (basse, percussion, clavier) et Gailene Grillo (harmonies vocales). Aucun de ces noms n'est connu mais le résultat est bien agréable à écouter et réécouter.

    C'est ce que je fais...