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Blue Umbrella - Page 7

  • Paysages d'Argonne

    En ce long congé (pour certains) de mai, le soleil étant décidé à illuminer la moitié nord de la France, il était doux de se promener et de redécouvrir combien certaines régions peuvent être belles.

    L'Argonne en fait partie. On peut s'y promener en croisant chevreuils, renards et sangliers, en toutes saisons (d'octobre à février, hélas, on croise aussi beaucoup de chasseurs). C'est un lieu idéal pour la randonnée, pédestre ou cycliste. La forêt et les pâtures dominent cette région qui s'étend sur 3 départements: Ardennes, Marne et Meuse. 

    Ces vues, prises le 11 mai en Argonne meusienne, en témoignent.

    La première est anodine. Un chemin en sous-bois, quel intérêt, vous demandez-vous. Aucun en soi, si ce n'est le plaisir d'y randonner. Mais c'est aussi un clin d'œil à mon petit frère, Maître Chronique, car c'est l'endroit précis où il a découvert qu'il avait la "bosse" de la pétanque, dans les années 60.

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    La photo suivante a été prise à quelques hectomètres de la première. Il s'agit d'un endroit que vous pourrez mieux découvrir ici. Avec un peu de chance, vous y croiserez Bertaga qui, depuis un certain temps, écrit au jour le jour le scénario de "Bienvenue chez les Meusiens".

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    Quelques kilomètres plus loin, un autre paysage nous attend. Entre la Haute-Chevauchée et la Cote 304, une butte surplombe un petit village posé dans la verdure. Avant 1916, ce village était au sommet de la butte. Qui peut imaginer, en contemplant ce paysage paisible et ensoleillé, que des dizaines de milliers de jeunes gens y ont terminé, il y a 90 ans, leur courte existence dans des conditions atroces. Et pour quoi? Et pour qui?

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    Du village d'origine, il ne reste rien, pas une pierre, pas une fondation, ce qui, même dans ce secteur meurtri, est exceptionnel. Quelques croquis et plans permettent d'imaginer où étaient les fermes, où se dressait l'église. Il ne reste qu'une saignée de cratères que le temps a fini par recouvrir d'un doux tapis de verdure.

    Le plus grand des cratères dont la photo, prise d'en bas, ne rend pas bien le côté impressionnant, a vu, en mai 1916, 108 soldats français mourir ensemble, victimes d'une mine allemande...

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  • SAMMY WALKER, le retour

    La meilleure nouvelle (musicale) de l'année: SAMMY WALKER publie un nouveau disque, le premier depuis bien longtemps (le précédent, "Old Time Southern Dream", remonte en fait à 1994).

    Une mauvaise nouvelle: il faudra attendre jusqu'au 22 juillet (au moins) pour cet album qui s'appelle "Misfit Scarecrow".

    En attendant, vous pouvez écouter Sammy en vous rendant sur son "MySpace

    Voici le texte de la newletter de Ramseur Records annonçant l'évènement:

    Misfit Scarecrow
    Sammy Walker

    We are truly honored to be releasing Misfit Scarecrow - the first album released by Sammy Walker in over twelve years.  Sammy Walker was born in 1952 and grew up in Norcross, Georgia.  Sammy began singing and writing original tunes at an early age while being heavily influenced by Woody Guthrie, Hank Williams and Doc Watson. He began performing these songs in coffee houses around the University of Georgia in the early 70's.   In 1974, Sammy Walker sent a homemade tape of some of his songs to Sis and Gordon Friesen at Broadside, where they were well received and subsequently published.  As a result of Gordon's giving a copy of the tape to Bob Fass at WBAI radio in New York City,  Walker was invited to New York to appear on Fass's show.  Phil Ochs heard him for the first time on this show, and the two soon met and exchanged songs and stories.  Within two months, Ochs had arranged the recording of Sammy's album for Folkways, and convinced Warner Brothers to sign him for two records.   Ochs produced Sammy's first album for Folkways.  It was called "Song For Patty" and featured newspaper heiress Patty Hearst on the cover of the album.   Sammy recorded two superb albums for Warner Bros. that were produced by legendary producer Nik Venet.   Walker was managed by the late Harold Leventhal (manager of Woody Guthrie, The Weavers, Pete Seeger, etc...).  Walker currently lives in the western part of North Carolina.

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  • Jack Williams: Don't Let Go

    Dans un post précédent, relayant Hervé qui, lui-même, répondait à un souhait de Jack Williams, je vous invitais à vous intéresser à ce grand monsieur que j'avais personnellement découvert il y a quelques mois seulement.

    Jack avait besoin de quelques dollars pour terminer son nouvel album sans solliciter un emprunt auprès des banques. C'était donc l'occasion de faire oeuvre utile et de se faire plaisir en même temps.

    Le CD est aujourd'hui arrivé et j'ai eu l'occasion de l'entendre chez ma Sister for Ever à qui je rendais visite entre les 2 concerts de Greg Brown et Bo Ramsey, il y a une semaine. À mon retour, le précieux album, en 2 exemplaires, était dans ma boîte aux lettres.

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    Jack présente ce disque ainsi: "Un hommage à beaucoup des influences les plus importantes sur ma musique (auteurs-compositeurs, styles, artistes...), une musique qui va du blues / gospel des années 20 au jazz des années 50, des rockers mystérieux aux crooners pop et auxfolksingers contemporains..."
     Indéniablement, il s'agit du disque d'un fan qui, à 65 ans, n'a rien perdu de sa fraîcheur ni de son enthousiasme.
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    On retouve au gré des titres des anciens célèbres (Ray Charles, Louis Armstrong, Frankie Laine; Hank Williams, Frank Sinatra), des groupes de rock (The Band, Procol Harum), des folksingers méconnus (Mickey Newbury, Jesse Winchester), un maître de la guitare (Duane Eddy), un inclassable très en vogue actuellement (Tom Waits), d'autres encore.
    Et puis, cerise sur le gateau, il y a Bob Dylan avec "Tomorrow is such a long time", titre que j'avais présenté ici.
    Jack cite aussi ceux dont il n'a pas repris de titre mais dont l'influence est, pour lui, audible dans chacun des titres du disque: Elvis Presley, The Beatles, Miles Davis, Stephen Foster ou Franz Schubert.
    Jack (guitare et chant - plus "mouth trumpet") est accompagné de ses fidèles partenaires: Cary Taylor (basse et chant), Danny Harlow (mandoline, violon, chant, guitare, percussion), Susan Taylor (banjo, chant, guitare), Wayne Manning (voix basse), Virginie Peninger (viola),
    Robert Bowlin (violon), Bill Hart (haricot).
    "Ceci est une modeste tentative de refléter l'amour et inspiration que m'a procurés cette musique, ainsi que ma longue et profonde amitié envers ceux qui ont travaillé à la réalisation de ce CD".
    Pari gagné, Maître Jack, et merci pour l'ensemble de votre oeuvre...
  • Bo Ramsey, Heart of Blues

    Je reviens sur les deux soirées offertes par les compères de l'Iowa, Greg Brown et Bo Ramsey (courtesy of Hervé, of course).

    1475479768.JPGAujourd'hui, c'est plus particulièrement Bo Ramsey que j'aimerais évoquer. Ce nom, bien connu des inititiés, l'est beaucoup moins dans le grand public. Nombreux sont ceux qui l'associent à Greg Brown, avec qui il a partagé de belles aventures depuis la fin des années 80.

    Pour d'autres, c'est un musicien et un producteur qui a atteint la notoriété (relative, certes) avec Lucinda Williams dont il produisit "Essence" après avoir joué sur "Car Wheels on a Gravel Road".

    Il n'est donc pas surprenant que beaucoup des hôtes de la Pomme d'Ève n'aient jamais vraiment entendu Robert Franklin "Bo" Ramsey avant ces soirées magiques des 15 et 16 avril. Pour ma part, quoique possédant plusieurs disque de Bo (j'ai acquis le premier en 2000), ces ceux concerts m'ont permis de réellement le découvrir.

    Après l'introduction faite par Hervé, Bo est arrivé, à l'heure, se frayant tant bien que mal un passage au milieu des spectateurs-sardines amassés devant la scène. Un grand type dégingandé, armé d'un sourire bourru, vêtu d'un costume noir à fines rayures et coiffé d'un Stetson de paille. Il s'est emparé de la seule guitare acoustique présente (il y avait aussi deux guitares électriques qu'il utiliserait plus tard pour accompagner Greg), l'a branchée, accordée, triturant quelques pédales et boîtes d'effets, et commença son set.

    428963821.JPGJe ne vais pas détailler la prestation de Bo. Les deux soirées ont été semblables, quelques titres ont été interprétés deux fois, d'autres une seule. Deux prestations trop courtes compte tenu de leur qualité. Les principales différences: un public que j'ai trouvé meilleur le premier soir (sans doute parce qu'il y avait le mardi, dans le fond de la salle, quelques Américain(e)s enthousiastes et le faisant savoir, alors que le lendemain il y avait à ma proximité quelques anglophones qui semblaient faire la gueule); un pansement à la main gauche de Bo, dû à un accident à l'hôtel; un pull-over différent; et puis une fausse arrivée sur scène de notre homme qui, au moment de toucher la terre promise s'est aperçu qu'il avait oublié sa guitare et a rebroussé chemin, ce qui n'était pas une mince affaire!

    Pour l'essentiel, ce fut de la pure magie. Dès les premiers instants, caressant sa guitare pour en sortir des notes invraisemblables, Mr. Ramsey créa une atmosphère à nulle autre pareille. Sa voix murmurait, paresseuse, plus qu'elle ne chantait, les voûtes du caveau, elle-mêmes, semblaient comblées, tellement l'osmose entre l'artiste, son public, et le lieu qui les hébergeait semblait parfaite.

    Les cordes vibraient, le bottleneck glissait, les notes se répandaient comme des bulles de musique, le public, subjugué, retenait son souffle de peur de nuire à la féérie de l'instant.

    Je ne dresserai pas la liste des titres interpétés, mais certains m'ont plus particulièrement marqué: "I Don't Know", "Burn It Down", "From Buffalo To Jericho" du dernier album "Fragile" (même si le premier - qui m'a véritablement enchanté - figurait déjà sur un enregistrement précédent), "Desert Flower", "Rollin' & Tumblin'", "Long Long Time", "555x2"... Passant d'un blues-rock parfois torride à une musique plus laid-back, Bo Ramsey a réussi 2 prestations parfaites, qui ont fini par lui arracher un sourire timide, mais sincère. Et ce n'était que le début puisque Bo devait revenir pour accompagner Greg Brown tout au long de ses prestations.

    Robert Franklin Ramsey est né près du Mississippi, à Burlington, Iowa, en 1951. Très vite, il se passionne pour la musique, le blues et le rock surtout, marqué aussi bien par les maîtres de Chess Records que par les Rolling Stones. Au début des années 70, il fait partie d'un groupe, Mother Blues Band, qu'il quitte pour fonder son propre combo "Bo Ramsey & The Sliders" qui eut un succès certain quoique régional, pendant une douzaine d'années. C'est en 1989, avec l'album de Greg Brown "One Big Town", que la fructueuse collaboration entre les deux hommes débute.

    Sous son propre nom, Bo Ramsey a publié 10 albums. Je ne connais pas les 5 premiers, publiés chez 3rd Street Records. Je me contente donc de les citer:

    Bo Ramsey – Brand New Love (1980)
    Bo Ramsey & The Sliders – Feelin's Gettin' Stonger (1983)
    Bo Ramsey & The Sliders – Earthwind (1986)
    Bo Ramsey – Either Way (1988)
    Bo Ramsey & The Sliders – Rockinitis (1989)

    1200514750.jpgEn 1991 est paru "Down To Bastrop" (évoqué par Bo le 16 quand il a joué "555x2" extrait de cet album). Ce disque, que j'ai découvert il y a quelques jours (téléchargement sur http://payplay.fm) a constitué un tournant pour Bo. C'est en effet après l'avoir entendu chez un disquaire en Nouvelle-Zélande (!) que Lucinda Williams a contacté Bo Ramsey pour lui demander de jouer sur son prochain disque. Greg Brown est présent sur cet album qui comporte quelques titres marquants comme "Long Long Time", "I Never Said" ou "555x2". Le son est très blues-rock, souvent plus rock que blues d'ailleurs. Mais il démontre déjà que Bo n'est pas qu'un guitariste et un producteur, c'est aussi un songwriter de talent et un chanteur plus qu'honorable. Les influences citées plus haut sont encore très présentes.

    1632772591.jpgElle le sont encore dans l'album suivant, enregistré live en 1995 (sauf "Clap Hands" de Tom Waits, enregistré en 1994) sous le titre de "Bo Ramsey and The Backsliders". On trouve 2 reprises de Greg Brown, dans l'édition européenne du moins ("One Wrong Turn" et "Get Themselves Up"), "Shake Your Hips" (interprété par Slim Harpo ou les Rolling Stones) et une première mouture de "I Don't Know", au rythme enlevé. Le texte de cette chanson est toujours très actuel, ce qui explique sans doute pourquoi Bo Ramsey l'a reprise dans "Fragile", paru il y a quelques jours:

    "Turn off the TV
    Can't take it anymore
    There's trash on every channel
    And my time is runnin' out
    I don't know

    I've been playin' guitar
    Way too long
    I'm still playin' guitar
    In 1995
    I don't know"

    1709979945.jpgEn 1997, paraît "In The Weeds", le premier CD pour moi. Ce disque marque un tournant dans le style. À la fois moins blues et moins rock, tout en restant marqué par ces styles, l'ensemble est plus laid-back, plus paresseux, pas loin de J.J. Cale ou de Tony Joe White ou, pour ce qui est de l'aspect production, de Daniel Lanois. Le jeu de guitare s'est affiné et préfigure le Bo Ramsey entendu à la Pomme d'Ève. Les Backsliders sont là (Steve Hayes, Marty Christensen et Al Schares) ainsi que des invités plus connus: Kelly Joe Phelps et David Zollo (autre célébrité de la scène musicale de l'Iowa) et même Lucinda Williams (non créditée, elle chante sur "Desert Flower" qui lui est dédié). Des titres comme "Sidetrack Lounge" et 2 co-signatures de Greg Brown ("Ain't It Hard" et "Forget You") sont à noter, mais l'ensemble est très cohérent dans sa qualité. Cet album permet aussi à Bo Ramsey de prendre confiance en son talent de lyriciste qui s'est développé lors de son travail avec Miss Williams. Sans doute Bo nourrissait-il un complexe vis-à-vis de son ami Greg Brown, un maître en la matière.

    1852856818.2.jpgUn silence de 9 ans s'ensuivit. Silence tout relatif puisque, pendant ce temps, Bo Ramsey a beaucoup travaillé pour et avec d'autres. Toujours est-il qu'en 2006, "Stranger Blues" est publié, co-produit par Bo Ramsey et Pieta Brown (qui joue et chante aussi sur le disque). C'est d'ailleurs une affaire de famille puisque le papa de Pieta, Greg, est là, ainsi que les 2 fils de Bo, Alex et Benson.Il y a aussi les amis, dont David Zollo et Steve Hayes. Ce disque est un "labor of love", et cela s'entend, hommage aux maîtres du blues qui ont nourri le jeune Bo. On trouve, pêle-mêle Muddy Waters, Elmore James, Howlin' Wolf, Little Walter, Willie Dixon, Elizabeth Cotten, Jimmy Reed, Sonny Boy Williamson... Et c'est une vraie réussite! Les maîtres peuvent être fiers de l'élève.

    8507780.jpgEt tout récemment est paru "Fragile". Ce CD, co-produit de nouveau avec Pieta Brown, comporte 11 titres originaux (5 composés par Bo et 6 écrits avec Pieta Brown). C'est véritablement le disque de quelqu'un qui a trouvé sa voie (et sa voix) et sa maturité artistique. L'évolution peut être mesurée à l'écoute de la nouvelle version de "I Don't Know", plus lente et étirée que la précédente. Tout est en nuances, en atmosphère, et chaque écoute de l'album permet d'en découvrir, petit à petit, toutes les subtilités.

    Je ne peux pas conclure sans parler de la carrière de Bo Ramsey en dehors de son activité en solo. Comme producteur et/ou musicien, il a travaillé avec Lucinda Williams, Greg et Pieta Brown, Jeffrey Foucault, Iris DeMent, David Zollo, Dave Moore, Ben Weaver...

    Étonnant, non?

     

  • Greg & Bo: Greg Brown et Bo Ramsey, 2 soirs pour croquer la Pomme

    Ils sont venus

    Bo Ramsey et Greg Brown

    à la Pomme d'Ève

    le mardi 15 avril 2008

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    Ils sont revenus

    Greg Brown et Bo Ramsey

    à la Pomme d'Ève

    le mercredi 16 avril 2008

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    Ils ont chanté

    le blues, le folk

    avec leurs guitares

    et ils nous ont quittés

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    avec "Folsom Prison Blues"

    de Johnny Cash

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    Et Hervé est monté sur la scène

    de la Pomme d'Ève

    il nous a dit "au revoir"

    il nous a dit "merci"

    pour tout le bonheur qu'il nous a offert!!!

    THE END...

    ...ou presque

     

    to be continued...