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Musique - Page 11

  • Seul le coeur peut savoir

    En écho à Patrick S Vast, je vous invite à écouvrir un autre titre de Dan Fogelberg: "Only The Heart May Know".

    Et, en prime, vous avez droit à la voix d'Emmylou...

    Malheureusement, ce n'est qu'un court extrait...

  • Le disque du jour: "South of Delia"

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    Richard Shindell est passé à la Pomme d'Ève le 4 septembre et je n'y étais pas. Je ne sais pas s'il a perdu quelque chose mais moi, oui, c'est sûr.

    Richard Shindell, je l'avais découvert en faisant fonctionner mon "browser" sur internet, et en particulier sur eMusic. Sur ce site de téléchargement, on trouve tout ce qu'on ne trouve pas ailleurs. N'y cherchez pas ce qui innonde les supermarchés (on peut quand même acheter le dernier McCartney). Ce site est parfaitement légal, c'est beaucoup moins cher que iTunes et c'est du vrai MP3. J'y ai donc acquis les 6 premiers albums solo de Shindell, ainsi que l'album "Cry, Cry, Cry", enregistré en trio avec 2 "folkeuses" de talent, Dar Williams et Lucy Kaplansky. Ce disque démontrait que Richard, l'un des songwriters les plus doués et les plus fins de sa génération savait aussi mettre en valeur le travail des autres au travers de quelques reprises de choix.

    "South of Delia" (merci à Hervé qui me l'a fait parvenir) est un album de reprises, exclusivement. Toutes les générations sont représentées. Des traditionnels: "Sitting on top of the world" et "Texas Rangers"; la Carter Family: "The storms are on the ocean"; Woody Guthrie: "Deportee (Plane wreck at Los Gatos)"; Bob Dylan: "Señor (Tales of Yankee Power)"; Bruce Springsteen: "Born in the U.S.A."; Peter Gabriel (plus surprenant): "Mercy Street"; The Band: "Acadian Driftwood"; 2 titres plus obscurs: "The humpback whale" et "Solo le pido a Dios" (Richard Shindell vit désormais en Argentine); et puis deux des plus grands jeunes talents sont à l'honneur: Jeffrey Foucault avec "Northbound 35" et Josh Ritter avec "Lawrence, KS". C'est d'ailleurs de ce dernier morceau qu'est extrait le titre de l'album.

    La qualité des invités est à la hauteur de celle du répertoire. Jugez-en plutôt: Richard lui-même chante (bien) et joue de beaucoup d'instruments à cordes (guitares, dulcimer, bouzouki...) ou non (claviers percussions...). Lucy Kaplansky et Eliza Gilkyson sont aux harmonies; Richard Thompson à la guitare; Tony Trischka au banjo; David Sancious aux claviers; Viktor Krauss (frère de la bluegrasswoman Alison Krauss) à la contrebasse; Larry Campbell à la pedal steel...

    Bref, ce disque est un vrai bonheur. Et si vous avez un doute, reportez-vous à la chronique publiée dans "Crossroads" par l'excellent Jacques-Eric Legarde (s'il passe par ici, il peut même faire un copier-coller en commentaire).

    En attendant, pour vous donner une idée du talent du personnage, écoutez "Reunion Hill", extrait de l'album du même nom, publié en 1997 (c'était le troisième album solo de l'artiste).

    Ensuite, vous aurez envie d'aller faire un tour chez Richard, vous pourrez y faire votre marché: commander les CD (ou les télécharger), découvrir les textes de "Master" Shindell.

     

  • Le disque du jour: "Unglamorous"

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    Cet album est aussi un sujet de débat: Lori a-t-elle vendu son âme au diable? Jusque-là, elle menait une carrière de chanteuse folk honorable mais loin des projecteurs de la gloire. Quelques albums en témoignent: "Paper Wings & Halo", "Pieces of Me", "The Kitchen Tapes", "Bittertown". Ses qualités d'auteur-compositeur lui ont permis de gagner le respect de ses pairs et d'un public d'initiés.

    Et puis Faith Hill, star country, reprit 3 de ses compositions, avec succès, sur son album "Fireflies", et parla ici et là de cette artiste de la Nouvelle Angleterre. Lori obtint ainsi un contrat dans une "major". "Unglamorous" a ainsi vu le jour, produit par Tim McGraw (mari de Faith Hill et lui-même star country), avec l'aide de hit-makers de Nashville (comme Liz Rose qui a co-écrit le morceau-titre ou Mark D. Sanders). Faith et Tim, ainsi que Kelly Willis ou Bekka Bramlett, viennent prêter leurs voix à l'enregistrement. Aux instruments divers, on rencontre quelques "pointures": Darrell Scott, Stuart Duncan, Dan Dugmore, Tony Harrell, Bryan Sutton.

    Au final, un disque très agréable à écouter mais loin de l'esprit des premiers enregistrements de la dame. Quelques titres forts sont, sur le fond, parmi les meilleurs de son répertoire: "Witness to your life", "I know you", "Your next lover" ou "Leaving this life".

    Sur la forme, en revanche, les puristes et les intégristes hurlent déjà. Doit-on condamner Lori d'avoir voulu essayer autre chose, d'avoir voulu habiller ses compositions d'une manière plus riche, et même d'avoir voulu gagner quelques dollars de plus? Quoiqu'il en soit, le fait est que Lori McKenna chante avec une conviction et une authenticité qu'aucune Faith Hill n'atteindra jamais.

    Après tout, quand Bob Dylan a électrifié son folk, on (Pete Seeger notamment) l'a traité de "traître". Mais Bobby n'a -t-il pas en fait sauvé la folk-music d'une mort certaine?

    Chacun peut se faire une opinion en écoutant "Unglamorous". (NDLR: les initiés auront reconnu, sur cette vidéo, Mark Erelli à la guitare, en chemise rouge et/ou en chemise bleue. Lori et Mark viennent d'effectuer une tournée ensemble).

    Et l'on peut aussi se rendre sur son site web.

     

  • Warren Zevon

    Warren Zevon (1947-2003)

    Il y aura 4 ans le 7 septembre que Warren Zevon nous a quittés, victime de trop d'abus (alcool et tabac notamment) et du cancer. Même s'il était reconnu et encensé par quelques-uns des plus grands (Bruce Springsteen, Jackson Browne, Bob Dylan, Eagles, Linda Ronstadt...), sa notoriété n'a jamais été à la hauteur de son talent d'auteur-compositeur.

    Un premier disque paru dans l'anonymat vers 1969, des compositions pour les Turtles, un boulot de pianiste avec les Everly Brothers, et sa carrière débuta réellement en 1976 avec l'album "Warren Zevon" produit avec la complicité de son ami Jackson Browne. Quelques-uns de ses meilleurs titres figurent sur ce disque, qui est celui qu'il faut écouter en priorité: "Carmelita", "Hasten Down The Wind", "Frank And Jesse James", "The French Inhaler"...

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    Son fils Jordan vient d'exhumer du grenier familial quelques démos éditées sous le titre de "Preludes".

    Il n'est pas trop tard pour se découvrir son œuvre. Et pourquoi ne pas commencer par un autre titre de l'album de 1976, "Mohammed's Radio", où Warren est accompagné par Jackson Browne à la guitare et au chant (mais aussi par un autre méconnu génial, que l'on ne fait qu'apercevoir à la pedal steel guitar, David Lindley).

     

     

  • Le disque du jour: "Strange Weirdos"

    ou plus exactement "Strange Weirdos: Music from and inspired by the film Knocked Up".

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    Je poursuis le jeu des 7 familles musicales. Après le fils, dans la famille Thompson, c'est au tour de la famille Wainwright et là, je demande le père, LOUDON WAINWRIGHT III. Je résume: Loudon, New-Yorkais bon teint, est le fils de Loudon Wainwright, Sr., écrivain et éditorialiste à Life Magazine et descendant direct de Peter Stuyvesant (gouverneur colonial). Il est le père de Rufus et Martha, eux-mêmes déjà connus comme auteurs-compositeurs-chanteurs de talent, mais aussi, ce que l'on sait moins, de Lucy Wainwright-Roche qui vient de sortir son premier disque, "8 Songs". (Loudon a aussi, accessoirement, travaillé comme chauffeur de Lisa Minelli; il en a fait une chanson, "Lisa").

    Rufus et Martha sont les enfants de Loudon et Kate McGarrigle, canadienne, qui a chanté avec sa sœur Anna en duo. Elles ont parfois été rejointes sur scène par une troisième sœur, Jane qui a aussi écrit quelques titres avec elles.

    Lucy est la fille de Loudon et Suzzy Roche, qui a publié des disques sous son nom, mais aussi en duo avec sa sœur Maggie ou en trio (sous le nom de The Roches) avec la troisième sœur, Terre.

    En écrivant cela, je me dis que 7 familles, ce n'est pas assez car, avec les Cash, les Carter, les Williams, les Guthrie, les Earle et bien d'autres, on a déjà dépassé le chiffre. Et puis les liens entre les familles Thompson et Wainwright sont très fortes, Rufus et Martha ont collaboré aux disques de Teddy et Linda, et réciproquement, et Richard a joué avec un peu tout le monde, à commencer, il y a longtemps, par Loudon.

    Avec tout cela, et notamment en raison du succès de Rufus, on finit par oublier ce bon vieux Loudon le Troisième qui doit en être à son vingt-deuxième album, le premier datant de 1970. Je l'avais personnellement découvert en novembre 1972 en recherchant à Nancy le nouvel album de Georges Brassens que je devais voir le lendemain à Bobino avec Sister for Ever et M. SfE. Au lieu du 33 tours de Tonton Georges, je m'en revins at home avec un disque de LWIII intitulé "Album III".

    C'était il y a 35 ans. L'époque où l'on cherchait à tout prix (les journalistes au moins), un nouveau Dylan. Loudon, comme John Prine, faisait partie des postulants involontaires (il en a d'ailleurs fait une chanson par la suite, "Talking New Bob Dylan").

    Son œuvre, largement autobigraphique, se caractérise par beaucoup d'humour, souvent grinçant, et d'auto-dérision. Il y a un vrai romantisme (au sens originel du terme, en poésie) dans ses textes, souvent teintés de mélancolie, voire de désespoir, lui conférant parfois une réputation de chanteur dépressif.

    Cet aspect est un peu enfoui dans son nouvel opus, qui est au départ, en partie, un disque de commande du réalisateur Judd Apatow pour son film "Knocked Up". Apatow, ayant vu Loudon interpréter "Grey in L.A.", lui demanda d'en faire une version sans texte pour son film. Loudon souhaita embaucher Richard Thompson pour ce projet, et comme il travaillait sur son nouvel album avec le producteur Joe Henry, il l'associa également. En est résulté le disque objet de cette chronique qui est à la fois un vrai nouvel album de Loudon et un support musical du film.

    Le contenu: 2 instrumentaux signés Joe Henry ("Ypsilanti" et "Naomi"), 2 co-compositions de Joe et Loudon ("You Can't Fail Me Now" et "So Much To Do") et 2 reprises ("Feel So Good" de Mose Allison et "Daughter" de Peter Blegvad - qui a par ailleurs réalisé les illustrations du disque de Linda Thompson, "Versatile Heart"). Le reste, 8 titres, est de la plume de Loudon Wainwright, moins acérée mais pas moins efficace que d'habitude.

    Les compagnons de route sont Richard Thompson et Greg Leisz aux guitares et mandolines (tous 2 présents sur "Upfront & Down Low" de Teddy Thompson), Patrick Warren et Van Dyke Parks aux claviers (ce dernier s'était illustré avec les Beach Boys de la meilleure époque et plus tard avec leur leader Brian Wilson) pour ne citer que les principaux. Un quartet à cordes ajoute ça et là un accompagnement du meilleur goût.

    Je ne peux que vous inciter à écouter ce CD (en extrait chez Amazon, par exemple). La causticité qui a fait la réputation de Loudon est ici presque absente et l'homme avance sans masque, se livrant plus qu'il ne l'a jamais fait. Musicalement, c'est peut-être son meilleur album, révélant une personnalité et un sens de l'esthétique comme aucun des albums précédents ne l'avait fait, sans doute.

    Pour plus d'informations, rendez-vous chez Loudon Wainwright III.